CENTRAFRIQUE : UNE COMMISSION D’ENQUÊTE PARLEMENTAIRE S’IMPOSE POUR ÉLUCIDER LES VIOLATIONS DES DROITS FONDAMENTAUX ET DES RÈGLES D’ÉTHIQUE.

Publié le 27 avril 2024 , 5:10
Mis à jour le: 27 avril 2024 8:47 am

CENTRAFRIQUE : UNE COMMISSION D’ENQUÊTE PARLEMENTAIRE S’IMPOSE POUR ÉLUCIDER LES VIOLATIONS DES DROITS FONDAMENTAUX ET DES RÈGLES D’ÉTHIQUE.

 

Monsieur Bernard Selemby Doudou, auteur de l'article. Photo courtoisie.
Monsieur Bernard Selemby Doudou, auteur de l’article. Photo courtoisie.

 

 

Bangui, 28 avril 2024 (CNC)  

 Un État dit de droit est caractérisé par la primauté des normes juridiques ou la prééminence des prescriptions légales sur le pouvoir politique.

 

La constitution validée par le peuple souverain a pris le soin de définir les différents organes étatiques ainsi que leurs missions respectives formatées dans un équilibre garanti par la célèbre notion de séparation de pouvoirs tant prônée par Montesquieu.

L’ivresse du pouvoir, la cratophilie confortée par le son des sirènes dévie traditionnellement les soi-disant «élus démocratiquement » de la trajectoire primitif qui est celui de servir le peuple en gérant en bon père de famille ses intérêts.

Faisant l’économie des innombrables violations des droits fondamentaux (restriction de l’espace politique, civique et médiatique, privation de services sociaux de base…) couronnées par l’adoption illégale d’une nouvelle constitution, trois cas d’école retiennent notre attention et constituent la quintessence de notre analyse.

Les deux premiers cas défient et ridiculisent l’ordonnancement judiciaire centrafricain dans lesquels le procureur de la république essaye maladroitement de rattraper une procédure judiciaire commanditée par le pouvoir politique sans son approbation.

Il s’agit d’abord de l’arrestation manu militari à la saveur d’un enlèvement suivie de la séquestration de plus de quatre mois sans aucune forme de procès d’un député de la nation nonobstant son immunité parlementaire.

Nul ne doute qu’il s’agit d’un prisonnier personnel du président de la république.

Ensuite, on note l’arrestation à bord d’un avion d’un leader de l’opposition démocratique et condamné hâtivement à desseins à un an d’emprisonnement avec sursis.

Enfin, l’indifférence, le mépris, l’absence de compassion ou l’absence de prise en charge du naufrage qui a endeuillé des dizaines de famille.

Au regard du dernier volet concernant les naufragés, l’initiation d’un projet de résolution portant création d’une commission d’enquête parlementaire s’impose pour élucider les circonstances du drame, la chronologie des mesures prises par les autorités, les moyens déployés et éventuellement des réformes, des mesures de prévention des risques, enfin des sanctions.

Cette démarche prévue par le règlement intérieur de l’assemblée nationale consiste à consolider notre jeune démocratie et conforte les parlementaires dans la plénitude de leur responsabilité.

Au delà des lamentations et des larmes, le citoyen lambda s’interroge :

Ce naufrage était-il évitable ?

Peut-on affirmer que les autorités sont aussi responsables de ce drame ?

Pourquoi les ministres de transport et celui de l’action humanitaire n’ont pas démissionné suite à leur inaction ?

La célébration d’anniversaire du président de la république, l’absence de discours à la nation ni d’assistance aux naufragés ne sont-elles pas assimilables à un mépris à l’égard de son peuple ?

Ce drame était-il exclusivement l’affaire du pouvoir public ?

Où était la classe politique, l’opposition démocratique et la solidarité nationale ?

En tout état de cause, la solidarité archaïque des riverains est à saluer et les autorités doivent anticiper pour éviter d’éventuels sinistres.

Au delà de tout, n’oublions surtout pas que sur cette terre des mortels, on ne fait pas aux autres ce qu’on aimerait pas qu’on nous le fasse, on ne récolte au passage que ce qu’on a semé et qu’au final les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets…

Malheur à ceux ou celles qui s’attendent paradoxalement à un résultat contraire.

Mais attention, ne le dites à personne.

Si on vous demande, ne dites surtout pas que c’est moi.

 

Bernard SELEMBY DOUDOU.

Juriste, Environnementaliste,

 

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