Centrafrique : Un gendarme de la Brigade minière disparu à Bagandou et retrouvé à Yaloké.

Centrafrique : Un gendarme de la Brigade minière disparu à Bagandou et retrouvé à Yaloké.

Les Gendarmes Centrafricains.

Bangui, le 6 mars 2017.

Par : Gisèle MOLOMA.

La scène paraît bizarre, mais c’est une réalité presque récurrente pour ceux qui sont habitués dans la région.

Affecté récemment dans cette commune minière proche de la capitale Bangui, le gendarme Yerima, réputé sage par ses collègues gendarmes, s’était retrouvé perdu durant plusieurs jours dans la forêt équatoriale dense où les animaux très dangereux se baladent librement. L’affaire aurait pu être très dangereuse pour ce gendarme, mais ses anges gardiens étaient vraiment avec lui durant tous ces jours dans la forêt. Ces derniers lui ont conduit sain et sauf à plus de 100km plus loin vers Yaloké après plusieurs jours, surtout que sa place mortuaire a été organisée et terminée. Par miracle pour sa famille, leur colère, désespoir et malheur laissent lentement la place à la joie de vivre après sa réapparition en public.

Selon ses collègues affectés aussi dans cette commune de Bagandou, ils ne savaient pas comment leur frère d’armes Yérima s’est évaporé ce jour parmi eux. Selon eux, les pygmées sont nombreux dans cette région et la probabilité qu’il touchait à l’une de leurs plantes mystiques, sans le savoir est élevée.

D’après un mythe bien connu dans la région, toucher cette plante mystique, par maladresse ou pas, est synonyme de disparition. D’après ce mythe, le toucheur se perd la tramontane dans la forêt autant des heures et des jours jusqu’à ce qu’il retrouve un village ou une ville proche. C’est ce qui s’est arrivé au gendarme Yérima, d’après la première hypothèse développée.

Dans l’autre hypothèse développée par d’autres habitants de cette commune de Bagandou, des nombreux cas de disparition comme celui du gendarme Yérima sont les faits des “Maîtres de la forêt “ appelés ‘ Kalakogba “.

L’histoire de nos ancêtres nous raconte que les « Kalakogba » seraient des bouts d’homme, des nabots qui n’ont guère dépassé 50cm de taille, mais ils détiennent un pouvoir absolu d’envoûter des êtres vivants, dont les hommes. Cette hypothèse est plausible pour les natifs de la région qui nous ont montré quelques victimes de cette même histoire au passage.

D’après cette histoire ancestrale, les prises en otage ou captures des personnes par ces ‘ Kalakogba ” ne se réalisent pas forcement dans la forêt. Même à 5m de leur domicile, elles peuvent être capturées et redirigées dans la forêt.

Contrairement aux disparitions dues aux touches des plantes mystérieuses, la disparition du fait des «  Kalakogba » durant des mois a des avantages notamment celui de sortir vivant avec toutes les connaissances et l’utilité des plantes et écorces à vertu thérapeutique. C’est pour cela que dans la plupart des cas, ces disparus ressortent et deviennent des tradi-praticiens. Leurs séjours forestiers sont souvent consacrés à la formation en médecine traditionnelle.

Quand est-il pour le gendarme Yérima ?

Difficile d’y répondre, car la victime elle-même n’est pas en mesure d’expliquer sa mésaventure. Pour l’heure, c’est le repos en famille qui croyait le voir dans les séjours des morts.

Rappelons que la commune de Bagandou est réputée d’héberger un nombre incroyable des grands sorciers guérisseurs de Centrafrique et vers les années 2000, après la découverte d’importants gisements d’or et diamant, elle est devenue aujourd’hui une ville minière contrôlée par l’État.

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