Centrafrique : terrible bras de fer entre le Directeur de la CNS et ses commandants de compagnie, y compris les éléments.

Publié le 7 décembre 2018 , 8:55
Mis à jour le: 7 décembre 2018 8:58 pm
Patrouille des policiers de la compagnie nattionale de sécurité (CNS) à Bangui.
Patrouille de la CNS à Bangui.

 

 

Centrafrique : terrible bras de fer entre le Directeur de la CNS et ses commandants de compagnie, y compris les éléments.

 

 

Créer dans l’objectif de maintenir ou rétablir  l’ordre public et la sécurité générale de la population, la Compagnie nationale de sécurité, également connue sous le sigle CNS, forme un corps spécialisé de la police nationale centrafricaine. En 2012-2016, elle avait été au premier rang dans le maintien de l’ordre après la prise du pouvoir de la Séléka. Or, depuis 2016, les choses semblent complètement changer et le conflit d’intérêt, tout comme l’enrichissement illicite de sa direction mine complètement les efforts du gouvernement qui tente par tous les moyens de rétablir la sécurité dans la capitale Bangui. Enquête spéciale du CNC.

 

Passant de 120 hommes en 2016 à moins de 30 en 2018, la Compagnie nationale de sécurité communément appelée CNS est depuis quelques mois l’ombre d’elle-même en dépit de quelques interventions ponctuelles médiatisées par son équipe dirigeante.

Dirigée par le colonel de la police  Sim Joaki Danigoumandji depuis 2016 après le départ du tout puissant Colonel bienvenu Zokoué nommé à la tête de l’OCRB, la CNS est minée par des querelles internes entre le Directeur et ses 4 Commandants de compagnie qui assurent le bon fonctionnement de cette unité de la police.

 

Problème d’entretiens

 

Outre les querelles observées à la tête de cette compagnie, les gardiens de la paix, qui forment le noyau de ce corps de la police nationale, sont de plus en plus désintéressés par les actions de la compagnie. D’autres ont même quitté pour rejoindre d’autres corps de la police qu’ils jugent plus opérationnels.

Contacté par CNC, l’un des gardiens de la paix, affectée à la CNS depuis 2012, parle quant à lui d’un manque de stratégie cohérente de son Directeur par rapport à ses prédécesseurs.

En plus de ce manque cruel de stratégie de son Directeur, l’homme reproche à ce dernier de ne pas s’occuper de l’entretien de leurs équipements :

«  Nous avons 3 véhicules de patrouille qui sont depuis en panne au garage alors qu’ils devraient être entretenus régulièrement pour prévenir de tels problèmes. Mais notre Directeur, qui s’occupe principalement de ses propres poches, s’en fiche pas mal.  Même la toiture de nos locaux  est trouée et l’eau coule régulièrement sur nous sans que notre Directeur s’en soucie. Pour ne pas tout détailler, regardez seulement la parcelle de la CNS qui manque d’entretien. Aucun nettoyage n’est fait depuis plusieurs mois… », conclut-il.

Ce problème d’entretien régulier des véhicules de la CNS, qui touche déjà le haut sommet de l’État, est en train de devenir un cauchemar pour le Directeur Sim Joaki Danigoumandji pointé du doigt.

Même récemment, le Directeur général de la police, justement ancien Directeur de la CNS, Colonel Bienvenu Zokoué, en colère contre son protégé Sim Joaki Danigoumandji d’avoir vu stationner souvent les véhicules de la CNS devant les débits de boisson,  a pu sortir de ses poches de l’argent pour pouvoir réparer certains véhicules de patrouille de la CNS tombés en panne.

 

Conflit d’intérêts du Directeur

 

Comme si cela ne suffisait pas, le Directeur de la CNS est aussi cité dans des affaires de conflits d’intérêts.

On lui reproche d’avoir protégé son cadet connu sous le sobriquet de Bébé  qui serait un expert en faux billets de banque.

Bébé,un chef de gang du quartier combattant, avait été arrêté plusieurs fois par la CNS pour extorsion de fonds dont la victime serait un Gabonais de la MINUSCA. Il a été libéré grâce à son frère ainé Sim Joaki Danigoumandji.

Visiblement assuré de la protection policière à Bangui, le chef de gang de Combattants  dit Bébé se voit déjà tout permis. L’homme circule désormais libre avec son arme dans la poche en plus de  la protection de 4 hommes de son gang. Le tout au vu et su de la police nationale.

 

Pointé avec une arme par un gardien de la paix

 

Si aucun respect n’est entre le chef et son équipe, c’est le désordre qui prend place. C’est ce qu’on a vu à la CNS récemment lorsqu’un gardien de la paix avait pointé son arme sur son Directeur Sim Joaki Danigoumandji suite à un problème de partage de fonds qu’ils ont ramassé lors d’une patrouille à Bangui.

Ce problème du détournement des fonds reproché au directeur de la CNS serait déjà sur la table du ministre de la Sécurité publique.

Aux dernières nouvelles, les fonds de consignes décaissés par le ministre de l’Intérieur sont régulièrement empochés par le patron de la CNS. Ce qui a déclenché la colère des gardiens de la paix lors du défilé du 1er décembre 2018 dans lequel ils ont remonté l’information jusqu’au ministre et au directeur général de la police pour enquête.

Suite à ces enquêtes menées par le ministère de l’Intérieur à la CNS, une réunion importante a eu lieu ce mercredi 5 décembre au cabinet du ministre en présence du directeur général de la police nationale qui se dit inquiet de tout ce qui se passe dans cette compagnie.

Alors, quelle serait la réaction du ministre face à ce désordre constaté ? Le DIRECTEUR GÉNÉRAL Zokoué va-t-il encore protéger son poulain Sim Joaki Danigoumandji ?

Affaire à suivre

 

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