CENTRAFRIQUE : QUAND L’ACHETEUR DES CONSCIENCES AMINE MICHEL SE FAIT COPIEUSEMENT HUER A L’EGLISE DE NGOUBAGARA

Publié le 14 juillet 2014 , 10:54
Mis à jour le: 14 juillet 2014 10:54 am

Le très controversé Michel Amine candidat déclaré à la présidentielle centrafricaine de tous les dangers continue de susciter les  débats sur l’origine de sa fortune inespérée. Selon des sources bien informées, ce dernier n’était pas encore fortuné il y a six mois et habitait dans le quartier pauvre dénommé la Rose à Marseille au Sud de la France. Amine Michel qui a acquis de milliers des désœuvrés en si peu de temps grâce à sa fortune veut ratisser larges toutes les catégories sociales centrafricaines. C’est ainsi qu’il s’est rendu hier, dimanche au culte en français  entre 7h00 et 10h à l’église protestante de Ngoubagara, située au quartier Foûh dans le 4ème arrondissement à Bangui.
Il est environ 7h25. Monsieur Amine fait son irruption dans l’église en plein culte, accompagné de son staff et de son équipe de presse. Il captive l’attention des fidèles un instant, mais le culte se poursuit.

Comme d’habitude, à un moment du culte, l’organisateur des services donne la parole aux visiteurs pour qu’ils se présentent d’une manière simple afin de faire la connaissance de tous les frères et sœurs en christ. Trois personnes se prêtent à ce jeu et soudain un lieutenant de M. Amine, un certain Enoch NGODI se lève non pas pour se présenter, mais plutôt pour annoncer l’intervention de Amine.

Le sauveur de la RCA prend la parole et bouleverse le protocole du culte. A l’image d’un chef il demande aux fidèles de se tenir debout. On aurait pensé à cet instant qu’il allait demander l’observation d’une minute de silence en mémoire de victimes des atrocités et violences vécues. Peine perdue, il entonne plutôt un cantique et invite le public à chanter avec lui. Beaucoup ont chanté par politesse car un air de surprise était lisible sur les visages des croyants.

Ensuite le riche et inopiné candidat Amine transforme le lieu de culte en un théâtre de meeting. «Je viens de créer mon parti politique et je parviens au pouvoir, j’accorderai une place prépondérante à l’église et à la parole de Dieu dans sa méthode de gestion». La réaction des fidèles est immédiate et virulente: Amine se fait huer. On pouvait écouter certains dire: « il vient faire de la politique dans l’église! Ce n’est pas possible!  Non!  » L’organisateur du culte s’interpose pour calmer la grincement des fidèles et permettre au visiteur de poursuivre sa présentation transformée en discours politique sans scrupule pour le sacerdoce.

Le président Amine reprend son souffle après avoir été déconcentré par les hués de l’église. Il annonce un don de dix millions de francs à l’église pour, dit il refaire la peinture de l’église. Le pasteur principal, Dr David KOUDOUNGUERE, en fin diplomate ecclésiastique calme le jeu, présente des excuses à AMINE sans donner le motif exact. L’église applaudit (visiblement le tact de son pasteur et son sens des civilités). Le pasteur demande de comprendre la liberté de conscience des baptistes, avant d’affirmer ironiquement qu’il arrive souvent que son église manifeste son affection envers une personne en réagissant comme cela s’est produit (allusion au hué).

In fine le serviteur de Dieu va affirmer que la trésorerie de l’église prendra contact avec Amine afin de récupérer le montant annoncé. Il conclut en remerciant son incrusteur de  bienfaiteur. A la une depuis l’entrée politique de son parti célébrée à coup de milliards au stade 20mille places, Michel Amine continue de susciter des réactions divergentes sur l’origine de sa fortune. Amine Michel qui vient de Marseille en France a réussi à mobiliser plus de 5000 personnes payées avec des espèces sonnantes et trébuchantes pour son auto consécration à la tête de son appareil politique.

Il  affrété une centaine de bus provoquant au passage une pénurie des moyens de transports le jeudi dernier à Bangui. Le généreux futur président est même entré dans l’histoire en faisant manger sur deux jours plus de 500 personnes au Ledger plaza de Bangui. Comme quoi cet hôtel est désormais devenu les références de tous les centrafricains mêmes les plus démunies.

 

Wilfried Maurice SEBIRO

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