Centrafrique : le couvre-feu à Bocaranga ébranle la population à un mois de l’ouverture de la campagne référendaire

Publié le 13 juin 2023 , 7:45
Mis à jour le: 13 juin 2023 4:55 pm

Centrafrique : le couvre-feu à Bocaranga ébranle la population à un mois de l’ouverture de la campagne référendaire

 

La rue principale de Bocaranga, où opère le mouvement 3R, le 23 septembre 2020
La rue principale de Bocaranga, où opère le mouvement 3R, le 23 septembre 2020. Photo AFP

 

 

Bangui, 14 juin 2023 (CNC) — La sous-préfecture de Bocaranga est actuellement confrontée à un grave dilemme sécuritaire. Alors que l’échéance de la campagne référendaire se profile à l’horizon, le sous-préfet a pris la décision de mettre en place un couvre-feu, plongeant ainsi la localité dans une atmosphère tendue. Cette mesure survient à seulement un mois du début de la campagne référendaire, qui, notons-le, est vivement contestée par de nombreux acteurs civils et politiques.

 

La constitution centrafricaine, adoptée le 30 mars 2016, stipule pourtant clairement qu’un référendum ne peut être organisé si le pays se trouve dans un état sécuritaire préoccupant, susceptible de compromettre sa stabilité. Malheureusement, le Président de la République, Faustin Archange Touadera, semble aveuglé par son désir de rester indéfiniment au pouvoir. Malgré les signaux alarmants de l’insécurité croissante, il a convoqué le corps électoral pour un simulacre référendum constitutionnel le 30 juillet prochain.

 

Sur le terrain, la situation sécuritaire est devenue intenable pour la population. Un récent exemple dramatique est l’attaque d’un poste avancé de l’armée nationale dans le village de Makoundji Ouali, situé à seulement 20 kilomètres de Bocaranga. Cette attaque a causé la perte de vies humaines, tant parmi les civils que parmi les forces de l’ordre, et a suscité un profond traumatisme au sein de la communauté.

 

Face à cette spirale d’insécurité grandissante, le sous-préfet de Bocaranga a pris une mesure drastique en instaurant un couvre-feu de 20 heures à 6 heures du matin. Pendant ces heures sombres, aucune circulation n’est tolérée, et les contrevenants s’exposent à de graves sanctions, prévient le sous-préfet. Bien que cette mesure puisse sembler nécessaire pour protéger la population, elle soulève également des interrogations quant à la faisabilité de la tenue du référendum dans ces conditions.

 

En effet, en instaurant ce couvre-feu, le sous-préfet donne implicitement raison à l’opposition et à la société civile qui dénoncent depuis longtemps l’absence de conditions sécuritaires favorables à la tenue d’élections en République centrafricaine. Il est essentiel de prendre en compte les réalités sur le terrain et d’évaluer la pertinence d’organiser un scrutin dans un climat d’insécurité omniprésent.

 

La mise en place de ce couvre-feu ne fait que renforcer les inquiétudes et les doutes quant à la capacité du pays à assurer un processus électoral transparent, inclusif et pacifique.

Par Gaël Boberang

 

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