Centrafrique : la tension monte d’un cran au sein des l’armée centrafricaine.

Publié le 13 août 2017 , 7:02
Mis à jour le: 13 août 2017 7:02 pm

Centrafrique : la tension monte d’un cran au sein des l’armée centrafricaine.

 

 

 

Les soldats Faca en position de combat.

 

Bangui, le 14 août 2017.

Par : Gisèle MOLOMA, CNC.

 

Si le cauchemar des Centrafricains est de voir le grand retour des vieux démons du passé resurgissent, leur pratique ou leur stratégie n’est pas aussi loin du quotidien de l’imaginaire de certains compatriotes qui se croient au-dessus de la loi. Le dernier tableau d’avancement normal (T.A normal) des Faca signé par le ministre de la Défense Monsieur Yakité, montre à quel point que les vieilles pratiques du passé ne sont pas près de disparaître dans le pays. Pour les Faca, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Pourquoi ?

 

Depuis quelques jours, la tension ne cesse de monter parmi les soldats des Forces armées Centrafricaines (Faca), notamment ceux du bataillon territorial (BT1, 2, 3, 4, 5) , de l’armée de l’air et la marine. En cause, le double jeu et les magouilles entourant le récent tableau d’avancement signé par le ministre de la Défense Joseph Yakité dans lequel plusieurs dizaines des soldats et officiers sont promus en grade.

D’après plusieurs sources concordantes, les soldats du bataillon du service des soutiens (BSS) et d’amphibie qui ont su tailler la part du gâteau, alors que leurs compagnons d’armes du bataillon territorial et de l’air sont totalement déboutés de ce tableau d’avancement.

Pour ces derniers, c’est quand même trop et il est inconcevable de rester muet face à cette injustice aggravée.

Dans l’objectif de comprendre le fond de ce problème, nous avons mené notre propre enquête qui révèle une certaine manœuvre peu orthodoxe.

D’abord, la procédure normale d’avancement en grade d’un soldat ou officier de l’armée voudrait que le dossier de celui-ci soit traité par le service des ressources humaines de l’État-major en l’occurrence le «  Premier bureau ». Or dans le récent cas, le chef d’État-major des armées le Général Ngaïfei et son Directeur de cabinet le capitaine Ngrémangou se sont personnellement occupé du dossier au domicile du CEMA au quartier Pk11. Aucun soldat ou officier du Premier bureau n’a été associé au traitement de tous ces dossiers. Mais à la surprise générale des soldats, certains ont été simplement gommés de la liste. Par malheur, les soldats gommés commencent à bouder et d’autres auraient même préparé de se mutiner s’il n’a pas un changement.

Informé de la situation, le Président Touadéra aurait convoqué son ministre de la Défense Joseph Yakité qui a tout balayé et accuse à son tour le chef du Premier bureau, le capitaine Pouna.

Étant lui aussi promu au grade du chef de bataillon dans ce dernier tableau d’avancement dit normal, le chef du Premier bureau se voit retirer de la liste pour faute professionnelle alors qu’il n’a jamais été associé au traitement de ces dossiers.

Sentant que les soldats ont compris leur jeu, le chef d’État-major et son chef de cabinet tentent de se rattraper en fournissant aux soldats malheureux qu’une deuxième liste soit publiée prochainement.

Finalement, on se demande à quand la fin de ce jeu tribalo-clanique au sein de notre armée ? Au moment où les Centrafricains réclament le retour sur le théâtre d’opérations les soldats Faca, une telle manœuvre, si elle persiste, il n’y aurait probablement pas une force armée digne de ce nom en Republique Centrafricaine.

À bon entendeur, salut !

 

 

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