Centrafrique : Education et cohésion sociale au cœur de la visite de Anne Albrectsen, PDG de Plan International à Boda

Publié le 3 septembre 2017 , 7:21
Mis à jour le: 3 septembre 2017 7:21 pm

Centrafrique : Education et cohésion sociale au cœur de la visite de Anne Albrectsen, PDG de Plan International à Boda

 

 

Visite du terrain de Madame Birgitte Albrectsen, PDG du plan international?. Credits photo : fred Krock. CopyrightCNC.
Visite du terrain de Madame Birgitte Albrectsen, PDG du plan international?. Credits photo : fred Krock. CopyrightCNC.

 

Bangui, le 4 août 2017.

Par : Fred Krock, CNC.

 

Le 31 août, alors qu’elle était en visite de travail en République centrafricaine, la Présidente Directrice Générale de l’Ong Plan International, Mme Anne-Brigitte Albrectsen, a effectué une incursion en province, notamment dans la ville de Boda située à 196 km à l’Ouest de Bangui. C’était en compagnie du Ministre de l’Education nationale, M. Moukadas Noure. Après des séries de visites et échanges avec la population de Boda, Mme Albrectsen a appelé à plus d’investissements dans l’éducation et la formation des enfants et des jeunes.

« Suite à tout ce que je viens de voir ici à Boda et un peu plus tôt à Bangui, je ferai mon rapport, en sorte qu’à Bangui et à travers le monde, nous puissions nous mobiliser davantage pour l’investissement accru dans l’éducation des enfants », c’est en ces termes que Mme Anne-Brigitte Albrectsen a lancé son appel en faveur de l’éducation et de la formation des enfants en Centrafrique. Ce qui a été très rapidement salué à sa juste valeur par le Ministre Moukadas Nour qui rappelle l’adage selon lequel « Si vous voulez aider quelqu’un, ce n’est pas en lui donnant à manger, mais en lui donnant une éducation et une formation », a fait savoir le Membre du gouvernement qui explique par ailleurs que c’est exactement ce que l’Ong Plan International a compris très tôt en appuyant la République centrafricaine à travers e système éducatif national, sachant pertinemment que l’école est un lieu de convergence, de cohésion et de socialisation. « Au nom du Gouvernement, je félicite Plan International pour ces importants investissements dans le domaine de l’éducation », s’est-il réjoui.

En effet, à Boda, le tableau synoptique des écoles n’est guère reluisant. Lors de la cérémonie officielle organisée par le Sous-Bureau de Plan International que dirige M. Richard Kambou-Tigan, à l’école Samboli pour marquer ma visite de la PDG de Plan International, le Chef de secteur de l’Education de Boda, M. Denis Pounembeti-Bassam a dressé la situation : prenant l’exemple de l’Ecole Samboli seulement, il a fait savoir que l’établissement compte 1086 élèves pour 4 salles de classe avec un ratio de 274 à 300 élèves par salle. Alors que le Maire de Boda, M. Boniface Katta a noté, dans son mot de bienvenue que la Circonscription scolaire de Boda forte de 21 écoles ne compte que 11 personnels enseignants titulaires assistés des maître-parents.

Face à cette situation qui relève primordialement de la compétence du gouvernement, le Ministre Moukadas s’est senti tout de suite interpelé. Mais, le Membre du gouvernement semble bien prendre la mesure du défi qui s’impose. « Quant aux doléances qui ont été formulées, mon cabinet est en train de travailler à cela, parce qu’on ne peut pas comprendre que Boda qui se trouve à 196 km seulement de Bangui puisse avoir ce genre de problème, en termes d’infrastructures et personnel enseignant », a indiqué le Ministre de l’Education.

Poursuivant, il explique le fond du problème. « Je ne dirais jamais qu’il n’y a pas d’enseignants ; ils sont là, et des enseignants qualifiés. Le problème, c’est que lorsqu’ils sont affectés à leurs postes de responsabilité, ils viennent pour qu’on leur délivre les certificats de prise de service et ils repartent à Bangui pour y rester définitivement. Seulement, ils perçoivent régulièrement leur salaire à la fin du mois. Cette année, nous ne pouvons tolérer ce genre de choses. C’est à cet effet que nous avons sciemment retardé le mouvement du personnel enseignant, afin de voir d’abord clair dans la situation des enseignants qui ont été affectés à des postes de responsabilité », a-t-il martelé.

La cohésion sociale

L’autre volet intrinsèque de la visite de Mme Albrectsen est qu’elle vise le retour au vivre ensemble entre les communautés de Boda. Signalons au passage que jusqu’au 15 septembre 2014, Boda, une ville la plus touchée par la crise a enregistré plus de 7000 déplacés ; 1283 maisons détruites ; 158 personnes tuées dans la crise intercommunautaire. Le clou de cette situation est que la fréquentation de l’école publique par les enfants musulmans a véritablement posé problème au moment où des efforts sont consentis pour le retour à la cohésion sociale.

Tout compte fait, après le départ des contingents de la Minusca basés à Boda et leur remplacement par les forces de sécurité intérieur, la paix et la cohésion sociale sont très vite rétablies. « Boda, cette ville de la préfecture de la Lobaye est devenue un symbole de cohésion sociale aujourd’hui. Sur les idéaux du Père Fondateur Barthelemy Baganda, je dis que si nous parlons de Chrétiens et Musulmans aujourd’hui, demain nous ne parlerons que de Centrafricains. Le Gouvernement ne ménage aucun effort pour rétablir la paix et la cohésion sociale dans tout le territoire de notre pays », a souligné le Ministre Moukadas Noure.

Et Mme Albrectsen également s’est réjouie de palper ce retour rapide à la cohésion sociale. « Je suis très heureuse de venir à la rencontre des populations de Boda, par ce que Boda est une ville d’espoir. Cet espoir est pour la prospérité et la paix dans cette ville, mais plus largement pour la paix en République centrafricaine en général », a-t-elle dit avant d’ajouter que « Nous attendant que les enfants de Boda, c’est le vivre ensemble et en paix. J’exprime ici au passage ma joie de voir que les enfants Chrétiens et Musulmans fréquentent, à nouveau ensemble, les mêmes établissements scolaires. Il n’y a point de doute que pour l’avenir de ces enfants et de ce pays, nous devons plus que jamais investir aujourd’hui dans l’éducation ».

La PDG a profité de l’occasion pour remercier la vaillante population de Boda pour l’appropriation et l’accompagnement des réalisations de Plan International dans cette localité sans lesquels, les résultats enregistrés par ladite Ong aujourd’hui ne seront pas effectifs.

Notons qu’entre autres réalisation de Plan International à Boda, la PDG a eu à visite le plus grand Centre de réinsertion et de formation professionnel appelé UTEFAJEDE (Union de techniciens en faveur des jeunes désœuvrés) que dirige M. Zéphirin Grelondo. Dans ce Centre, plus d’une centaine de jeunes désœuvrés, filles comme garçons, apprennent divers petits métiers dans les domaines de mécanique-moto, menuiserie-charpenterie, pâtisserie-cafèterait-restaurant, coiffure dame et couture mixte.

Mme Albrectsen a eu également a visite le Parlement junior mis en place par l’Ong Plan, ainsi que les Reporters Junior (jeunes journalistes de 12 à 16 ans) – ceux-là qui ont animé la conférence de presse avec la PDG qui a ponctué la visite de Boda.

Oui ! Boda renait de ses cendres, et plus rapidement, surtout en matière de vivre ensemble. Boda est bel et bien une ville symbole de cohésion sociale.

 

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