Centrafrique: un centre médical de Médecins (MSF) sans frontières pillé

AA/Bangui / Corbeau news Centrafrique

Le site de déplacés de l’aéroport de Bangui accueille essentiellement des membres de la communauté chrétienne.

Site des déplacés de l'aéroport de Bangui M'Poko

Un centre médical appartenant à l’ONG Médecins sans frontières (MSF) a été pillé, samedi, par les populations d’un site de déplacés internes, rapporte le correspondant de Anadolu.

Le poste n° 1 de la clinique MSF du site de déplacés de l’aéroport Bangui M’Poko a été pris d’assaut par la population du site qui a emporté bâches, planches, tables et équipements sanitaires.

MSF avait annoncé la veille sa décision de fermer ce poste, en raison du nombre de moins en moins important de personnes sur ce site de déplacés, pour ne maintenir que les postes n° 2 et 3.

Après avoir enlevé les installations sanitaires, les déplacés se sont rués sur la tente qui l’accueille emportant  tous les matériaux, jusqu’à la fondation en latérite.

« Nous attendions qu’ils viennent d’abord enlever ce qui est nécessaire pour qu’on profite du reste. Seulement, quand un véhicule de MSF est arrivé, aux environs de 13 heures, les jeunes se sont immédiatement rués sur les installations, cassant et emportant les bâches et les planches des tentes de l’hôpital. », témoigne Rosine Bélé.

Roger Zinga, lui, affirme n’avoir rien pris. « Je n’ai rien eu. Je balaie la latérite pour remblayer l’intérieur de ma tente, parce que lorsqu’il pleut, l’eau coule jusqu’à l’intérieur sous la natte des enfants. »

Le site de déplacés de l’aéroport de Bangui accueille essentiellement des membres de la communauté chrétienne et des membres cantonnés de la milice chrétienne Anti-Balaka.

Suite au conflit intercommunautaire entre musulmans et chrétien du pays qui s’est déclenché il y a une année,117 400 personnes, en majorité des musulmans,  ont été déplacés de leurs quartiers de résidence vers des sites aménagés dans la capitale Bangui, selon le Bureau de coordination des actions humanitaires (OCHA)

La signature, en juillet dernier,  d’un accord de cessation des hostilités entre les différents acteurs de la crise centrafricaine et la formation d’une nouveau gouvernement avec un premier ministre musulman à sa tête ont permis d’alléger la pression  humanitaire dans ces sites.