Centrafrique : à Kpéténè, un élément de la garde présidentielle sème la pagaille

Publié le 19 août 2023 , 7:15
Mis à jour le: 19 août 2023 10:36 am

à Kpéténè, un élément de la garde présidentielle sème la pagaille

 

un beret vert de la garde présidentielle qui porte une lunette noire
Un garde présidentiel à Bangui

 

 

Bangui, 20 août 2023 (CNC) – Au cœur du quartier Kpéténè, un samedi matin comme tant d’autres, l’harmonie tranquille a été brutalement rompue par des éclats d’armes à feu. Une scène qui rappelle les pages sombres de l’histoire, lorsque les tirs viennent heurter la sérénité du quotidien.

 

À l’origine de cet épisode douloureux se trouve un membre de la garde présidentielle, détenteur de l’uniforme militaire mais aussi d’un lien familial. Le déclencheur fut le désir de contraindre une veuve et ses enfants à quitter leur demeure. L’élément militaire en question prétendait à une étrange et tragique légitimité : celle d’être le frère du père décédé de cette famille.

 

La trame de cette histoire, tissée dans les fils du deuil et de la parenté, a nécessité l’intervention d’une unité spéciale, en l’occurrence le septième bataillon d’infanterie territorial (BIT-7).

 

Les racines de cette querelle remontent au décès du chef de famille, un homme que l’on dit enseignant à l’université de Bangui. La perte d’un être cher, dans les affres du chagrin, aurait dû être l’occasion d’unir la famille, de partager les souvenirs et les douleurs. Cependant, la toile de la vie s’est entremêlée de manière tragique, et la fratrie s’est vue divisée par des désirs de possession et de pouvoir.

 

Le petit frère du défunt, également porteur de l’uniforme mais de la garde présidentielle cette fois-ci, a investi la scène avec une arme comme sceptre et a tenté d’expulser les membres de sa propre famille de leur résidence. Les récits des voisins rendent compte de l’absurdité de cette situation, où le deuil est devenu l’arène d’une bataille immobilière.

 

Face à cette situation qui prenait des allures de tragédie grecque, l’entourage s’est mobilisé, et les forces de l’ordre ont dû intervenir. Un témoin oculaire, présent sur les lieux, relate le déroulement de cet épisode tragique. Le frère militaire a pris des mesures drastiques, en fermant le portail et en interdisant l’accès à tous, comme si la douleur du deuil justifiait la transformation d’une maison en forteresse.

 

Les autorités locales n’ont pas tardé à répondre à cet appel silencieux, et le chef du quartier a exigé que le portail soit rouvert. Mais le répit fut de courte durée. La scène s’est transformée en une confrontation houleuse lorsque le militaire est revenu. Le récit prend une teinte de surprise lorsque le frère armé a ordonné à ses propres collègues policiers de quitter les lieux, révélant une dualité de loyauté difficile à saisir.

 

Les rues paisibles de Kpéténè se sont alors transformées en un spectacle terrifiant, où les détonations en l’air résonnaient comme des échos de discorde. La population, prise au piège de cette querelle familiale devenue tragiquement publique, s’est dispersée, laissant derrière elle un tableau de désolation et de peur.

 

Finalement, la situation a été maîtrisée par l’intervention des éléments du BIT-7. Dans ce quartier autrefois paisible, la journée a laissé place à une douloureuse leçon sur les dynamiques complexes qui peuvent être enclenchées par un mélange dangereux de pouvoir, de deuil et de loyauté.

 

Ainsi, un simple samedi matin dans le sixième arrondissement de Bangui s’est transformé en un chapitre sombre de l’histoire de cette communauté. Une histoire marquée par la confrontation entre la détresse humaine et les uniformes porteurs de responsabilité, rappelant que même au sein des familles, la paix peut être mise en péril lorsque les émotions et les intérêts se croisent de manière tragique.

 

Par D. Y. Ibrahim

 

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