Cameroun – Centrafrique: : plusieurs combattants de la Seleka assiègent un village camerounais

Publié le 16 septembre 2014 , 7:49
Mis à jour le: 16 septembre 2014 7:49 pm

© L’Oeil du Sahel  /  Corbeau News

Ils venaient du Tchad et se rendaient en RCA.

Les miliciens de la séléka à Bangui
Combattants de la Séléka stationnés à la paroisse Saint-Joseph, le 5 septembre. En juillet, 27 civils ont été tués lorsque des combattants de la Séléka et d’autres combattants armés ont attaqué des milliers de personnes ayant trouvé refuge à la paroisse.
© 2014 Stichting Vluchteling, Joris Hentenaar

 

Il est 19h 30 m. Un groupe d’une centaine d’hommes armés débarque à Ngu, petite bourgade frontalière de la Centrafrique et en prend rapidement le contrôle. Armés de Kalachnikov et de lances roquettes, ces combattants de la Seleka en provenance de Mbang au Tchad, cherchaient à rallier la République Centrafricaine, à en croire leurs déclarations. «Ils étaient une centaine, voire plus. Ils étaient vêtus des uniformes de l’armée tchadienne et s’exprimaient plus aisément en arabe qu’en français. Si ce ne sont des tchadiens, ce sont sans doute des soudanais. Ou les deux. Quand ils m’ont approché, j’ai rapidement compris qu’il s’agissait des combattants de la Séléka.

Ils m’ont rassuré qu’ils ne me voulaient aucun mal et qu’ils cherchaient juste à regagner la Centrafrique et c’est pourquoi ils sollicitaient mon aide pour la traversée de la grande rivière qui sert de frontière naturelle entre le Cameroun et la Centrafrique. En saison pluvieuse et surtout à pareil moment de crue, la pirogue est le seul moyen permettant la traversée de cette rivière. Il leur était donc impossible de s’y aventurer à pied», déclare un piroguier.

L’infiltration des combattants de la Séléka à Ngu était attendue. Quelques jours avant, des tracts rédigés à l’attention des autorités locales et signés d’un certain colonel Bouba avaient laissé entrevoir cette arrivée. En effet, le tract annonçait l’imminence du passage de plusieurs centaines d’hommes armés dans le village, mais indiquait également à l’attention des autorités que cela ne constituait pas, de leur part, une violation de la souveraineté camerounaise.

«Ils ont mentionné dans les tracts être des centrafricains qui retournaient chez eux afin de rentrer en possession des biens dont ils ont été dépossédés. C’est pourquoi ils ont demandé que rien ne perturbe leur voyage», déclare Alhadji Haïrou, riverain de Djohong. Le lendemain de leur passage, un second tract a de nouveau été déversé sur la bourgade de Ngu. Signé toujours du colonel Bouba, on pouvait y lire des numéros de téléphones et des assurances quant aux bonnes intentions de ce groupe à l’égard du Cameroun.

Depuis cet incident, les populations sont sur le qui vive malgré une présence rassurante des forces de défense et de sécurité. «La sécurité a été renforcée. Nous craignons à l’avenir que notre village ne devienne un sanctuaire pour les combattants centrafricains», précise Alhadji Issa, un riverain.

DOUWORÉ OUSMANE

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