Bangui: les activités reprennent au centre de santé de Guitangola après le braquage des anti-Balakas

Publié le 22 septembre 2014 , 11:09
Mis à jour le: 22 septembre 2014 11:09 pm

RJDH   /   CNC

Centre de Santé de Guitangola en Centrafrique

Le centre de santé de Guitangola (sortie sud) tente aujourd’hui de reprendre ses activités. La mobilisation des jeunes du quartier à défendre le centre, a facilité la réouverture du centre de santé après trois jours de fermeture ceci malgré des rumeurs d’une nouvelle attaque des hommes armés.

A l’origine des faits, un braquage au centre de santé de Guitangola le jeudi 18 ayant fait un mort. Le lendemain, les malfrats ont explosé une grenade tuant un patient et occasionnant la fermeture du centre du 18 au 21 septembre.

Ce matin,  des mères d’enfant et des personnes malades sont venues en consultation parce que, le centre est ouvert. Il était impossible de trouver quelqu’un surplace au centre de santé de Guitangola entre le 18 et le 21 septembre passé en raison d’insécurité. D’après les témoignages recueillis par le RJDH, deux femmes auraient accouché dans la cours du centre de santé  pendant la fermeture.

Des jeunes du quartier Guitangola 3, constitués en autodéfense, veulent empêcher une éventuelle attaque  des hommes armés. « Apres ce qui s’est passé au centre de santé de Guitangola, nous ne dormons plus la nuit. Nous faisons des patrouilles de 18h jusqu’au petit matin depuis dimanche dernier. C’est ce qui a permis la réouverture du centre de santé ce matin. Le personnel se sent quand même en sécurité depuis que nous sommes là.  Nous travaillons même le jour pour permettre aux patients de venir sans crainte se faire soigner », a expliqué un jeune d’autodéfense, sous l’anonymat.

Malgré la présence des jeunes d’autodéfense, le personnel soignant travaille encore avec la peur au ventre, à  en croire le témoignage d’une infirmière croisé au service de la maternité.   Sous l’anonymat, elle a fait savoir qu’elle ne peut pas porter sa blouse d’infirmière parce que, les menaces continuent. « Les jeunes qui se sont mobilisés ici n’ont pas d’armes pour faire face à ces groupes armés qui veulent bruler le centre. Il est mieux de baser des forces de l’ordre pour assurer notre sécurité », a-t-elle confié.

Une femme en visite prénatale au niveau du centre, est contente que les médecins aient repris le travail. Mais, elle n’a pas aussi caché son inquiétude. « Nous les femmes enceintes,  nous sommes contentes parce que, c’est ici dans ce centre de santé que nous pouvons venir même la nuit en cas de petit souci. Mais, les médecins travaillent avec la peur et cela nous inquiète aussi », a fait savoir cette femme au RJDH.

Sur les 26 personnels soignants que compte le centre de santé, seulement 10 sont présents pour travailler de 07h a 10h, a fait savoir un laborantin sous l’anonymat. « Par le souci d’aider les femmes enceintes qui viennent le plus souvent de loin, nous sommes obligés de venir travailler. Nous allons normalement arrêter à 10h.  Si on doit rester faire quelques heures supplémentaires afin d’évacuer tous les patients, nous le ferons », a ajouté ce dernier.

Le centre de santé de Guitangola, situé dans la commune de Bimbo 3 travaille 24/24heures depuis la recrudescence des violences dans la capitale. Cet incident a poussé les responsables à fermer pendant trois jours. A la réouverture,  ce centre a  réduit en moins de 5 heures sa prestation de service.

Par: Rosmon Zokoue

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