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Camp Kassai : le harcèlement sexuel conduit au suicide d’une militaire

Camp Kassai : le harcèlement sexuel conduit au suicide d’une militaire

 

Les soldats de l'armée nationale (FACA) de retour après une marche d'entraînement ai camp Kassaï
Les soldats de l’armée nationale (FACA) de retour après une marche d’entraînement ai camp Kassaï

 

Au Camp Kassai militaire, dans le septième arrondissement de Bangui, une jeune militaire  de deuxième classe s’est suicidée après avoir subi des mois de harcèlement sexuel de la part de son supérieur. Cet incident renforce les graves manquements des autorités militaires  nationales face aux abus et pressions subis par les soldats.

 

Bangui, 03 mai 2024.

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.

 

Une jeune militaire de 29 ans, Myriam Ouloufi, s’est suicidée ce lundi 27 mai au Camp Kassai à Bangui. Selon les témoignages de ses proches sur les réseaux sociaux, elle subissait des pressions et harcèlements constants de la part de son supérieur hiérarchique.

 

D’après les informations partagées par ses proches sur les réseaux sociaux le même jour, les faits remontent à environ trois mois. Myriam Ouloufi recevait des messages et des appels insistants de son supérieur. Le 8 mars, elle avait refusé une invitation de ce dernier à partager un pot dans un bar dancing, ce qui avait déclenché une série de représailles de son chef hiérarchique.

 

En effet, le lendemain du rendez-vous manqué, le chef hiérarchique de Myriam Ouloufi  lui ordonna de remplacer un collègue absent à la garde, bien qu’elle ait déjà effectué quatre jours de service et était en route pour rentrer chez elle. Myriam, épuisée, dénonça cette situation en présence d’une camarade.

 

Le samedi suivant, elle fut arrêtée et placée en garde à vue au Camp Kassai pendant 20 jours. Sa solde du mois suivant ne fut pas versée, ce qui aggrava son agacement. Myriam tenta de porter l’affaire à un niveau supérieur, mais sans succès.

 

La veille de son suicide, Myriam reçut une injonction directe de son chef l’obligeant à répondre à une convocation devant le comité de discipline. Craignant une nouvelle détention de 20 jours, elle confia à sa mère son inquiétude et pria avec elle.

 

Le lundi matin, avant de se rendre au camp, Myriam laissa un chèque et un mot à une camarade pour les remettre à sa mère. Lors de son audition devant le comité de discipline, elle exposa les faits. Le comité l’invita à patienter dans une autre salle pendant qu’une réunion à huis clos se tenait pour statuer sur sa situation.

 

Peu après, alors que Myriam Ouloufi  se trouvait seule dans la salle, attendait la suite de la décision de ses chefs hiérarchiques, un coup de feu s’éclate. En se précipitant sur les lieux, ses camarades découvrirent que Myriam s’était suicidée. Cet événement a provoqué une onde de choc et de consternation au sein du camp.

 

Selon les mêmes sources, le corps sans vie de Myriam a été déposé à la morgue de l’hôpital par ses camarades d’armes et sa famille.

Toutefois, cette tragédie n’est pas un cas isolé. Il y a quatre mois, dans une ville de province, une militaire enceinte de son supérieur s’est suicidée avec son arme. Les soldats, particulièrement les femmes, subissent des pressions et des abus de la part de leurs chefs hiérarchiques, sans que les autorités militaires du pays n’interviennent sérieusement. Elles regardent et sourient, laissant la situation pourrir.

 

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