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RCA : les sombres histoires de Wagner en Afrique

Les instructeurs russes de la société Wagner à Bangui, CopyrightDR
Les instructeurs russes de la société Wagner à Bangui, CopyrightDR

 

Bangui, République centrafricaine , mercredi, 20 janvier 2021 (Corbeaunews-Centrafrique. Depuis 2017, l’entreprise russe de mercenariat Wagner déploie ses employés armés dans différents pays du continent africain, y compris au Soudan et en Centrafrique. Elle est devenue en quelques années un des principaux symboles de la nouvelle volonté de mainmise russe en Afrique. Cependant, sa présence est aussi synonyme de brutalités, propagande et dommages collatéraux.

Au même titre que la Centrafrique, la Libye traverse une longue crise sécuritaire. Là-bas aussi, les mercenaires russes ont été envoyés pour aider l’un des belligérants et pour la sécurisation des champs de pétrole dont la production est envoyée en Russie. Avec le temps, la population ne supporte plus la présence de ces étrangers. Le 31 décembre dernier, dans la ville libyenne de Houn, au centre du pays, une foule en colère a exigé le départ des mercenaires russes de Wagner et de leurs supplétifs soudanais.

Les habitants de la ville ont lancé un mouvement de désobéissance civile après que les mercenaires étrangers ont tué le jeune Ayman Abou Qassissa, sans aucune raison. Ainsi, le jour de ses funérailles, les lieux publics de la ville ont été maintenus fermés en signe de protestation. Cet acte symbolique visait à dénoncer la répression et les attaques menées contre des civils, sans motif et sans justification. Ce que résume un habitant de la ville s’exprimant sur une chaîne de télévision libyenne : « nous demandons que des enquêtes soient ouvertes dans l’affaire du meurtre d’Ayman ainsi que des autres jeunes assassinés et violemment torturés ». Il poursuit : « La population dénonce les violations extra-judiciaires et inhumaines commises à son encontre ».

D’autres pays d’Afrique espèrent encore que les mercenaires russes pourraient les accompagner dans leur sortie de crise.

Le cas du Mozambique montre qu’ils se trompent. Cet autre exemple illustre que Wagner n’est pas la solution pour sortir d’une situation sécuritaire difficile. Motivée par l’exploitation des ressources naturelles, l’aventure russe s’est soldée par un échec, notamment dans le nord du pays, dans la province de Cabo Delgado.

Les écrits sur le sujet ne manquent pas et convergent vers le même constat initial : des agents de sécurité trop confiants qui connaissent mal le pays comme ses coutumes et qui sont peu adaptés à ce terrain tropical.

De surcroît, ces mercenaires malmènent et méprisent les troupes mozambicaines qu’ils sont pourtant censés former et conseiller au combat. Les formateurs slaves aux méthodes rugueuses jugent ces soldats locaux peu rigoureux. La suite est connue : la société de mercenariat subit rapidement plus de pertes que prévues.

En octobre 2019, quelques semaines après leur arrivée, sept mercenaires de Wagner sont tués dans une embuscade tendue par les rebelles djihadistes. Une dizaine de soldats mozambicains a péri à leurs côtés. Les employés de Wagner ont finalement dû quitter le pays et l’aventure de Wagner au Mozambique résonne comme son premier échec en Afrique.

Les dérives des hommes de Wagner en Centrafrique ne font donc que s’ajouter à une liste déjà longue… sans parler du jeune Syrien torturé en 2017 sur le champ pétrolier d’al-Chaer, au nord de Palmyre. De Syrie au Mozambique, de Libye en Centrafrique, là où sont passés les mercenaires de Wagner, ce sont toujours les mêmes sombres histoires qui se dessinent.

 

Par Adama Bria

 

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