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Centrafrique : réunion de paix organisée à Bouar et à Bocaranga, chronique d’un échec annoncé.

Centrafrique : réunion de paix organisée à Bouar et à Bocaranga, chronique d’un échec annoncé.

 

Gendarmerie de Bocaranga. Crédits Anselme Nbata. CopyrightCNC.
Gendarmerie de Bocaranga. Crédits Anselme Nbata. CopyrightCNC.

 

Bocaranga, le 30 juin 2017.

Par : Anselme Mbata, CNC.

 

Le Gouvernement à travers les préfets et sous-préfets organise des réunions de sécurité dans les différentes villes des provinces, notamment à Bouar et Bocaranga. Le problème, seul le groupe anti-balaka a été convié au côté des maires et des représentants de la Minusca. Pourquoi ce geste envers les Anti-Balaka ?

 

Il est vrai que le gouvernement tente depuis plusieurs mois de réorganiser la milice Anti-Balaka comme une force supplétive aux Faca afin de contenir, du moins provisoirement, les avancées des autres groupes comme le FPRC de Noureddine Adam, le 3R de Siddiki ou le MPC d’Al Khatim, mais cette stratégie s’avère très difficile et compliquée. Par peur de voir les choses s’amplifier, le Gouvernement tente de changer sa méthode pour privilégier le langage de paix au détriment de celle de la guerre.

Ainsi, ce mercredi 28 juin à Bocaranga, une réunion de paix, organisée par le sous-préfet, a réuni et les maires des communes, et le représentant local des forces de la Minusca, avec bien sûr celui des Anti-Balaka. Les autres groupes armés de la région comme le 3R et la RJ (Révolution Justice de l’ancien ministre Sayo) n’ont pas été conviés à cette réunion. S’agit-il vraiment d’une réunion de paix ou de sécurité ? Demande à l’un des participants un enseignant local.

Paradoxalement au même moment, une dizaine d’éléments peuls du 3R ont envahi le village Mgoutoré à 40 km de Bocaranga avant de disparaître sans faire des dégâts. Plusieurs habitants de ce village de Ngoutoré ont pris la fuite pour se réfugier dans la brousse pour les uns, et à Bocaranga pour les autres.

Tandis que le vendredi dernier à Bouar, une autre réunion du même type avait été organisée par les députés de la Nana-Mambéré. Là aussi, seuls les Anti-Balaka qui ont été conviés comme une force d’autodéfenses de la ville.

Va-t-on vers la légalisation du groupe Anti-Balaka ?

Pour certains observateurs politiques du pays, cette question ne mérite pas d’etre posée car, selon eux, le Gouvernement privilégie ce dernier temps dans tous les recrutements dans les Forces de Défense et de Sécurité que les Anti-Balaka. Même ceux qui sont partis récemment à l’étranger sont à moitié Anti-Balaka.

Du côté de la préfecture, ni à Bouar ni à Bocaranga, on ne veut commenter ces réunions de paix ou de sécurité qu’elles organisent.

 

 

À Bocaranga, Anselme Mbata pour CNC.

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