Centrafrique : arrestation à Bangui d’un soldat de la MINUSCA soupçonné du trafic illicite d’armes et des minutions aux autodéfenses du PK5.

Publié le 13 avril 2018 , 1:10
Mis à jour le: 13 avril 2018 5:35 pm

Centrafrique : arrestation à Bangui d’un soldat de la MINUSCA soupçonné du trafic d’armes et des minutions aux autodéfenses du PK5

 

 

 

Le trafiquant gabonais arrêté par les forces de l’ordre ce vendredi 13 avril 2018. Credit photo : Anselme Mbata pour Corbeau News.

 

1200 minutions retrouvées dans le sac du soldat gabonais de la Minusca. Credi photo : Anselme Mbata pour Corbeau News.

 

 

Bangui, le 13 avril 2018

Par : Anselme Mbata, CNC.

 

Arrêté cet après-midi à Bangui par les forces de sécurité intérieure, un adjudant de l’armée gabonaise de la mission de l’ONU en Centrafrique (MINUSCA) vient d’être transféré dans les locaux de la Section de recherche et d’investigation (SRI) pour audition dans une affaire de trafic illicite des minutions  au groupe armé.

 

Il S’appelle Rolland Hugues Mandoukou, adjudant de l’armée gabonaise, détaché dans la mission multidimensionnelle des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA). L’homme vient d^d’être arrêté en possession d’un sac contenant plus de 1000 minutions de guerre  toutes neuves lors d’une tentative de transaction frauduleuse proche du quartier PK5, dernière enclave musulmane  dans la capitale centrafricaine.

D’après nos informations recoupées, l’arrestation de l’adjudant Mandoukou a eu lieu sur la déclaration d’un chauffeur d’un taxi-moto qui l’a transporté depuis l’aéroport de Bangui Mpoko où il serait en poste.

Selon le témoignage du chauffeur du taxi-moto, l’adjudant Hugues Mandoukou lui aurait demandé de le déposer au quartier PK5 dans le 3e arrondissement, ce qu’il a accepté après un petit moment de doute. En route vers PK5, le conducteur passe par le quartier Boeing, derrière l’aéroport, puis le quartier Cattin.

En arrivant au rond-point de Kokoro, il n’y’a presque personne en  circulation et la moto s’arrête.

Tandis que le moteur tourne encore, l’adjudant Mandoukou appelle son interlocuteur au téléphone qu’il est à seulement quelques mètres et il doit sortir. C’est ce que l’interlocuteur a fait et le conducteur du taxi-moto a pris peur. Il accélère sa moto et file dans les quartiers environnants tout en rassurant l’adjudant Hugues Mndoukou qu’il va sortir derrière son interlocuteur.

Par surprise, ils sont sortis sur l’avenue Boganda juste à côté des éléments de la gendarmerie en poste avancé à la sortie du PK5. et le conducteur de la moto crie à l’aide aux gendarmes qui sont intervenus instantanément.

En tentant de fuir, l’adjudant Hugues Mndoukou  est vite appréhendé par les forces de l’ordre avec son sac suffisamment rempli des minutions des armes de guerre.

Immédiatement transporté à la brigade au centre-ville, l’adjudant Hugues Mandoukou est mis aux arrêts.

Auditionné en ce moment par les enquêteurs de la gendarmerie, les autorités du pays défilent en catastrophe et en boucle pour regarder de leurs propres yeux l’homme auquel les autodéfenses du PK5 se ravitaillaient, selon les propos de certains  proches du Président Touadera.

Cependant, un juriste centrafricain, spécialiste du droit pénal et des traités internationaux, contacté par CNC,  pense, quant à lui,  que l’arrestation de l’adjudant Rolland Hugues Mandoukou ne repose sur aucun fait matériel  et juridique en tant que tel. Le fait de transporter des munitions ne fait pas de lui un trafiquant d’armes ou des minutions. Il n’a pas été arrêté au moment de la transaction avec son interlocuteur et donc, les faits qui lui sont repprochés pour le moment  reposent sur des faits circonstentiels, intentionnels  et non matériels. De plus, il semble que c’est la version du conducteur du taxi-moto qui est priviliegiée dans cette affaire et non celle du préjugé. En conséquence, il doit être libérer sans accusation formelle à la fin de sa garde-à-vue. En plus, l’homme, soldat des nations-unies dans le pays,  est protégé par des traités internationaux de l’ONU.

En tout cas, cette affaire, bien embarrassante pour la MINUSCA, n’est pas encore commentée ni par les autorités du pays ni par la MINUSCA elle-même.

Rappelons que le quartier PK5, théâtre des combats depuis le 8 avril dernier entre les forces de la MINUSCA, appuyée par les forces de défense et de sécurité et les miliciens d’autodéfense dudit quartier. L’objectif pour le gouvernement et la MINUSCA est de désarmer ces nombreuses autodéfenses qui mettent mal à l’aise les habitants de ce quartier de Bangui.

 

Copyright2018CNC.

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