Centrafrique : barrière anarchique dans le pays, des gardes présidentiels rançonnent la population au Pk26.

Publié le 15 février 2018 , 7:20
Mis à jour le: 15 février 2018 7:34 pm

Centrafrique : barrière anarchique dans le pays, des gardes présidentiels rançonnent la population au Pk26.

 

 

barrière de la gendarmerie de Pk12
La barrière du Pk12 le 13 août 2016. Photo : CNC.

 

 

Bangui, le 16 février 2018.

Par : Gervais Djingatoloum, CNC.

 

Après les séléka, les Anti-balaka puis les RJ , c’est le tour des éléments des forces de défense et de sécurité  nationales d’ériger à nouveau sur les différents axes routiers du pays des barrières anarchiques afin de bien rançonner et maltraiter la population centrafricaine. À ce titre, l’une des barrières  installée et contrôlée par les gardes présidentiels sur la route de Boali au niveau du Pk26, illustre bien à merveille qu’il suffit de quitter le périmètre de la capitale pour se rendre compte que la vie est dure pour tous ceux qui tentent de voyager hors de Bangui.

 

À l’origine, l’ordre a été donné aux forces de défense et de sécurité de contrôler à travers des checkpoints les allées et venues de certains véhicules de transport en commun dans chaque grande ville du pays afin de filtrer certains contrevenants qui pourraient bien pourrir la vie à la population. Les gendarmes étaient les seuls à être autorisés à faire ce genre de contrôle dans le pays, puis les douaniers et les agents des Eaux et forêts.

Mais depuis le début des multiples crises politico-militaires dans le pays, les choses ont bien changé. Les soldats FACA, les gardes présidentielles et les policiers sont dorénavant tous invités à se joindre à ces nombreux contrôles sur les routes du pays, ce qui provoque l’éclatement plus ou moins rapide des nombres des barrières contrôlées par des éléments des forces de défense et de sécurité partout dans le pays.

Entre temps les forces de défense, communément appelées soldats Faca, détachés à la garde présidentielle ou non, trouvent un moyen plus simple et rapide de racketter la population, parfois la maltraiter impunément.

Pour tous ceux qui ont déjà voyagé hors de la capitale Bangui, ils comprennent aisément à quel point passer un contrôle des soldats Faca ou des gardes présidentielles sont un véritable risque de se faire dépouiller ou même maltraiter publiquement.

Au Pk26 sur la route de Boali ou de Damara, juste à l’entrée de la capitale, il y’a plusieurs contrôles à ce niveau, mais celui des gardes présidentiels s’avère très dangereux.

À titre d’exemple, pas plus tard que le dimanche dernier, une dizaine des passagers en provenance de Garaboulaye ont été dépouillés à ce niveau publiquement par ces gardes présidentielles qui tiennent la barrière.

D’après les victimes de de l’acte contactées par CNC, les gardes présidentiels ont exigé à chacun de verser une somme de 50 000 de francs CFA pour les étrangers, 5 000 FCFA pour les nationaux sans carte d’identité nationale et 2500 pour tous les nationaux qui sont en règle avant de franchir la barrière.  Un moment d’incompréhension générale et de colère s’empare les pauvres citoyens qui ont le malheur de tomber sur ce genre des choses.

Selon notre enquête, le coupable a été bien identifié ce jour. Il s’agit d’un sergent-chef de la garde présidentiel qui a d’ailleurs répondu à un Nigérian qui est de passage aussi le dimanche dernier dans le secteur qu’il ne connaît pas la carte de séjour lorsque celui-ci lui a montré sa carte de séjour centrafricain. Il lui a demandé au passage de payer comme les autres la somme de 50 000 FCFA.

Par ailleurs, nous avons rencontré ce sergent-chef qui a avoué les faits, mais fourni sa propre raison des choses qui n’honore pas notre pays.

Au ministère de la Défense, nous avons tenté en vain d’en savoir plus sur ce genre de contrôle, mais personne n’est disponible pour nous répondre.

Le gouvernement est-il au courant de cette pratique mafieuse qui fragilise davantage le pays ?

Même les sacs d’arachides produits dans le pays et transportés dans la capitale sont désormais taxables par la douane nationale. Pourquoi tout ça ?

Les Centrafricains sont-ils le dernier peuple au monde comme l’affirme Michel Djotodia ?

En tout cas, dossier à suivre

 

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