Urgence et abandon à Bangui : Un poteau électrique en feu à PK11 sans aucune assistance des services de secours

Publié le 14 janvier 2024 , 5:10
Mis à jour le: 14 janvier 2024 8:23 am

Urgence et abandon à Bangui : Un poteau électrique en feu à PK11 sans aucune assistance des services de secours

 

Un poteau électrique de L'ENERCA en feu à Bégoua, mobilisant les jeunes à l'éteindre
Un poteau électrique de L’ENERCA en feu à Bégoua, mobilisant les jeunes à l’éteindre

 

 

Bangui, 15 janvier 2024 (CNC) – Vendredi dernier, dans un quartier situé au PK11 à Bangui, un grave incident met en lumière une crise muette. Un poteau électrique, victime d’un court-circuit, s’embrase, projetant des flammes visibles à travers le quartier. L’urgence est palpable, mais l’assistance, elle, est absente. Les appels répétés des résidents, y compris du maire de Bégoua qui habite à 150 mettre du lieu, aux services de pompiers restent sans réponse. Cet épisode dramatique révèle non seulement l’état précaire des infrastructures électriques, mais aussi un défaut alarmant d’intervention des services d’urgence des sapeurs-pompiers nationaux, laissant les résidents face à un danger imminent sans aucun soutien. 

  

Description de l’incident 

  

Un crépuscule ordinaire à Bangui a été brusquement interrompu par un spectacle alarmant dans le quartier PK11. Vers 19 heures environ, un poteau électrique, usé par le temps et les éléments et qui supporte des câbles électriques pour un autre poteau, doit faire face à un puissant feu resulfatant d’un court-circuit. Les flammes ont rapidement enveloppé sa structure, illuminant le ciel et les quartiers en projetant une ombre inquiétante sur les habitations avoisinantes. 

  

Les résidents, alertés par le bruit et la lumière intense, se sont rassemblés, témoins impuissants de l’incendie. Parmi eux, le maire de la Commune, dont sa maison se trouvait à une proximité troublante de l’incendie si le feu n’est pas maitrisé. Il saisit son téléphone, l’espoir chevillé au corps, pour appeler les pompiers. Autour de lui, des voisins, des familles, des personnes âgées et des enfants observent la scène, l’inquiétude se lisant sur leurs visages. 

  

Les minutes s’écoulent, et chaque appel semble se perdre dans une zone de non-réseau. Pas de sirènes en approche, aucun gyrophare des forces de l’ordre n’est visible, pas de cris rassurants de professionnels prenant la situation en main. Juste un silence pesant, brisé seulement par le crépitement du feu qui dévore le poteau électrique. 

  

Cette scène, malheureusement familière pour les habitants de PK11, rappelle cruellement les défis auxquels ils sont confrontés quotidiennement. Des infrastructures vieillissantes et un manque flagrant de soutien des services d’urgence dépeignent un tableau sombre de la réalité de ce quartier nord de Bangui. 

  

La réponse inadéquate des services de secours 

  

Lorsque les flammes ont commencé à dévorer les fils que porte ce poteau électrique à PK11, une vague de panique a saisi les résidents, y compris le maire de Bégoua. Dans leur quête désespérée d’aide, ils ont contacté les pompiers, espérant une intervention rapide. Cependant, la réponse qu’ils ont reçue a été aussi choquante qu’inattendue. 

  

Les pompiers, au bout du fil, ont informé les résidents qu’ils ne pouvaient pas intervenir. La raison invoquée dans un premier temps, était un manque de carburant pour leurs véhicules. Plus déconcertant encore, ils ont révélé qu’ils n’avaient pas les produits nécessaires pour éteindre des feux électriques, un problème persistant depuis plus de cinquante ans. Leur conseil était de se tourner vers la MINUSCA pour obtenir de l’aide, une suggestion qui reflète le niveau de désespoir et d’impuissance des services de secours eux-mêmes. 

  

Face à l’insistance des résidents, les pompiers ont proposé des solutions de fortune : utiliser du sable pour éteindre le feu ou frapper les câbles électriques avec des bâtons sèches. Ces recommandations, bien que pratiques par ce que c’est ce que les jeunes ont fait, soulignent l’absurdité et la gravité de la situation. Elles mettent en lumière non seulement l’incapacité des pompiers à intervenir efficacement, mais aussi l’ampleur de l’abandon par l’État des services essentiels. 

  

Cette interaction entre les résidents et les pompiers offre un aperçu troublant de la réalité à Bangui : des services d’urgence mal équipés, sous-financés et désespérément dépassés par les besoins de la population qu’ils sont censés protéger. 

  

Conséquences et gestion communautaire 

  

Face à l’inaction des services de secours, les habitants des quartiers de PK11 se sont retrouvés seuls pour gérer la crise. Les flammes continuent sa progression et menaçaient non seulement la sécurité immédiate, mais aussi la stabilité à long terme de leur environnement quotidien. 

  

La communauté, guidée par un instinct de survie et une solidarité profonde, s’est rapidement mobilisée. Sans l’équipement professionnel ni le soutien attendu des pompiers, les résidents ont dû improviser. Suivant les conseils reçus, certains ont commencé à amasser du sable, tandis que d’autres, armés de bâtons, tentaient courageusement de déconnecter les câbles électriques encore actifs. 

  

Cette scène, bien que témoignant de l’ingéniosité et de la bravoure des habitants, illustre également leur vulnérabilité face à des situations dangereuses. Leur réaction soulève des questions sur l’impact de ces crises répétées sur la psychologie et le bien-être de la communauté. Comment vivent-ils au quotidien avec la conscience qu’en cas d’urgence, ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes ? 

  

Cet incident a également révélé la force et la résilience de la communauté. En l’absence d’aide officielle, c’est la solidarité et l’entraide qui ont prévalu, des valeurs profondément ancrées dans le tissu social de Bangui. 

  

Réflexions et implications 

  

L’incident du poteau électrique en feu à PK11 est bien plus qu’un simple fait divers. Il est le miroir d’une réalité plus sombre et plus complexe, où l’absence de services de secours efficaces et la désolation des infrastructures publiques mettent en lumière un échec gouvernemental plus large. 

  

Cette situation alarmante à Bangui force à s’interroger sur les responsabilités de l’État centrafricain envers ses citoyens. Quand les structures censées protéger et servir la population s’avèrent défaillantes, comment les communautés peuvent-elles se sentir en sécurité et soutenues ? La réactivité et l’ingéniosité des résidents de PK11, bien qu’admirables, ne devraient pas être une nécessité dans des situations d’urgence. 

  

L’incident soulève également des questions plus larges sur la gouvernance et la planification urbaine à Bangui. Comment peut-on s’assurer que les infrastructures sont non seulement fiables, mais aussi sécurisées ? Quels sont les plans pour améliorer la préparation et la réponse aux urgences dans la ville ? 

  

Alors que les flammes sur le poteau électrique se sont éteintes, les questions qu’elles ont soulevées continuent de brûler dans l’esprit des habitants de Bangui. Cet événement devrait servir de catalyseur pour une réflexion approfondie et un débat public sur la manière de construire une ville plus sûre et plus réactive aux besoins de ses citoyens. 

 

Par Gisèle MOLOMA

 

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