RCA: la partition du pays divise l’Etat-major de la Seleka ?

Pour Ahmad Nijad Ibrahim «la violence n’est plus à l’ordre du jour» et la partition sera atteinte par «des moyens politiques»

 

La partition de la Centrafrique entre un Nord musulman et un Sud chrétien est “inévitable” selon le porte-parole de l’Etat-Major de la Seleka, Ahmad Nijad Ibrahim, qui a déclaré que cet objectif sera atteint “par des moyens politiques”. «Notre revendication concernant la partition du pays n’a pas été prise en considération au forum de Brazzaville, mais cela ne constitue pas un handicap pour continuer notre lutte en faveur de la partition par des moyens politiques. La violence n’est plus à l’ordre du jour. Nos éléments sont cantonnés, nous respectons les mesures de confiance. Nous pensons que la partition est inévitable en raison des violences que subissent les musulmans dans l’Ouest du pays. La haine est extrême. Nous allons participer au processus de réconciliation en Centrafrique, mais j’ai des doutes sur ses chances d’aboutir.»

 


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Ce but poursuivi par la Seleka, selon le porte-parole de son Etat-major, se trouve conforté, à ses yeux, par la violation de l’accord de cessation des hostilités, signé le 23 juillet à Brazzaville, par les anti-Balaka. En effet, selon les informations non confirmées. [i «Dimanche, 27 juillet à 16 heures, le camp militaire de la Seleka à Dekoa (Centre-Ouest) a été attaqué par des Anti-Balaka. A Batangafo [Nord-Ouest], trois civils musulmans et un chrétien ont été dévalisés et tués. Nos éléments ont également été attaqués aujourd’hui à Ngoya (Sud-Est), deux ont été blessés et un a été tué. Nous prenons l’opinion internationale à témoin: les Anti-balaka n’ont pas la volonté politique de mettre fin aux violences]» a déclaré Nijad Ibrahim.

Par le passé, les positions émises par Ahmad Nijad n’ont pas toujours été corroborées par le général Zoundeiko, chef d’Etat-major ni son entourage. Le porte-parole affirme toutefois que «[i Désormais, il n’y a plus de désaccord entre nous (les troupes basées à Bambari depuis le mois de janvier et en grande partie constituées de peuls, ndlr) et le général Zoundeiko (arrivé à Bambari au mois de mai, ndlr)»

Le cessez-le-feu signé entre les deux principales milices armées en RCA prévoit notamment le «regroupement de tous les combattants des groupes signataires dans un délai de 45 jours», «la démobilisation de tous les combattants», «le retour au pays des miliciens étrangers» et «l’arrêt des violences envers toute la population centrafricaine sur toute l’étendue du territoire national», selon le texte de l’accord.

Par Thierry Brésillon/AA