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RCA : Faustin Archange Touadera décide de violer la Constitution pour s’éterniser au pouvoir.

 

Bangui (République centrafricaine) – Faustin Archange Touadera décide de violer la Constitution pour s’éterniser au pouvoir. C’est désormais plus un secret de polichinelle. Après avoir poussé longtemps, dans l’ombre, ses adeptes pour préparer les opinions dans sa démarche de modifier la Constitution qui l’empêche de briquer un autre mandat en 2026, le président Faustin Archange Touadera a validé, lors d’un conseil des ministres le 20 juillet dernier, la proposition de révision constitutionnelle de l’honorable de Mbaîki 1 Brice Kevin Kakpayen qui va lui permettre désormais de rester à vie au pouvoir. Il l’a redit lui-même de sa propre bouche lors de son discours à la Nation le 12 août 2022. Une annonce de la violation délibérée de la Constitution.

Prestation de serment du Président Faustin Archange Touadera, le 30 mars 2021 dans l'hémicycle de l'assemblée nationale à Bangui. Photo Présidence
Prestation de serment du Président Faustin Archange Touadera, le 30 mars 2021 dans l’hémicycle de l’assemblée nationale à Bangui. Photo Présidence

 

Rédigé par Gisèle MOLOMA

Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le lundi 15 août 2022

 

 Mais le jour du conseil des ministres, le président Touadera est devenu juge pour déclarer régulière la procédure de Brice mais a décliné l’offre et a exigé que le gouvernement réécrit le texte, donc une nouvelle Constitution. Motif évoqué pour changer la donne : la révision de la Constitution touche la quasi-totalité des articles. Il y’a lieu d’adopter une nouvelle Constitution. Conclut le conseil. Ils ignorent qu’en voulant élaborer une nouvelle Constitution, Touadera va droit, violer son serment et par conséquent, la Constitution qu’il a juré de la respecter scrupuleusement et est passible de crime de haute trahison. Une véritable escroquerie politique qualifiée de haute trahison par la Constitution. Décryptage

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Manipulation des opinions : Touadera décide de violer la constitution

 

Le président Touadera avait voulu utiliser son dialogue républicain pour demander la révision de la Constitution. Plusieurs de ses militants et sympathisants de son parti y sont conviés pour le boulot. Ce jeu a été très rapidement décelé par ses opposants qui ont fini par boycotter le dialogue.

Quelques semaines plus tard, ce sont des séances des pétitions et des marches de soutien de tout genre qui surgissent, jusqu’à celle du 6 août 2022 qualifiée de marche de la honte pour demander non plus la révision de l’actuelle Constitution comme l’avait souhaité son honorable de Mbaïki 1 Brice Kevin Kakpayen, mais plutôt une NOUVELLE CONSTITUTION. Une source affirme que c’est l’avis des experts invités à Bangui pour la cause.

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À l’annonce de cette nouvelle, des hommes politiques, des leaders de la société civile, des Constitutionnalistes et Juristes centrafricains se sont levés pour dénoncer ce qu’ils appellent, le « tripatouillage en vue de la Constitution » dans le seul but d’autoriser le président Touadera à rester au pouvoir à vie. L’un des leaders politiques, président du Mouvement Démocratique pour le Renaissance et l’Evolution de Centrafrique, Joseph Bendounga, était même allé plus loin pour saisir la Cour constitutionnelle. D’après lui, Touadera décide de violer la constitution. Mais Celui-ci a été débouté de sa demande.

 

Que dit la Cour ?

 

Faut-il le rappeler, le président du Mouvement Démocratique pour le Renaissance et l’Evolution de Centrafrique avait introduit un recours en contrôle de constitutionnalité de l’intention du président Touadera et avait, de ce fait, sollicité la Cour de déclarer anticonstitutionnelle toute initiative de révision constitutionnelle ou de dotation de la République centrafricaine d’une nouvelle Constitution.

Dans sa réponse à la saisine de l’honorable Joseph Bendounga, la Cour, avant de déclarer, prématurée la requête de ce dernier, avait pris le soin pour rappeler qu’elle est compétente, en vertu de l’article 95 -1 de la Constitution, pour juger de la constitutionnalité des lois organiques et ordinaires déjà promulguées ou simplement votées, des règlements ainsi que des Règlements intérieurs de l’Assemblée nationale et du Sénat. Elle en a profité pour rappeler que la procédure de la révision constitutionnelle est fixée par la Constitution.

 

Ce qu’ils ignorent tous, opposition et majorité.…….

 

Du côté des opposants et en prenant la saisine de l’honorable Joseph Bendounga, faut-il le rappeler, une nouvelle Constitution a pour but de changer les règles créées par l’ancienne. Les nouvelles règles ne peuvent donc pas être soumises à l’approbation de l’ancienne et elles ne feront pas l’objet d’une loi ordinaire pour être déférées devant une Cour constitutionnelle pour son contrôle de constitutionnalité. C’est ce que doit savoir l’honorable Joseph Bendounga et aussi les autres leaders qui s’opposent à ce projet.

Touadera n’est pas,.non plus, à sa première tentative de tripatouillage constitutionnel. Il l’avait tenté, fin 2020, à s’accrocher au pouvoir lors de la pandémie de covid-19 en cherchant à adopter une loi constitutionnelle afin de ne pas organiser les élections de 2020. Deux ans après, le voilà devant un nouveau projet insufflé par des experts proclamés constitutionnalistes et acquis à sa cause, la nouvelle Constitution. Ainsi, Touadera décide de violer la Constitution.

Du côté de Touadera et sa bande, il n’est pas question de parler dans le cas centrafricain d’une nouvelle Constitution. Le pays n’est pas régi par une Charte ou une loi constitutionnelle, mais plutôt, par une Constitution qui ne souffre d’aucune anomalie, celle du 30 mars 2016 que votre chef avait juré, la main dessus. Cette Constitution ne peut que faire l’objet d’une révision comme prévu par elle-même en son titre XV.

Ce genre de manœuvres va mettre en péril les progrès démocratiques et la sécurité comme dans le passé. L’ancien président Barack Obama avait tenu un discours virulent, en 2015 lors d’un déplacement en Éthiopie en tant que président des États-Unis : « Quand un dirigeant essaie de changer les règles au milieu de la partie, simplement pour rester en poste, il s’expose à l’instabilité et à la discorde, comme nous l’avons vu au Burundi ». La Centrafrique était aussi un exemple.

 

Touadera décide de violer la constitution : que faire maintenant….

 

Dans tous les cas de figure et quelque soit le style utilisé pour avoir l’appellation de la nouvelle Constitution, c’est la Constitution du 30 mars 2016 qui sera révisée. Elle n’est pas immuable non plus. Elle est appelée à être révisée, certes, mais c’est pas le moment en plus: Il manque les sénateurs et le pays est encore en guerre. Et ce que Touadera veut avoir de sa nouvelle Constitution, modification des nombres de ses mandats, il n’en aura pas. L’actuelle Constitution lui verouille déjà tout.

” Il n’est question ici donc que de respecter la procédure de la révision constitutionnelle telle que décrite dans la Constitution elle-même et plusieurs fois rappeler par la  Cour constitutionnelle dans ses multiples décisions”.

Si miraculeusement le pays ne dispose plus de la Constitution du 30 mars, c’est là qu’il faut mettre en place une Assemblée constituante composée de citoyens neutres et indépendants pour la rédiger. L’assemblée nationale actuelle de Sarandji n’est pas habilitée à rédiger, à elle seule, la Constitution. Plus grave encore,  les fameux experts qui se cachent dans les bureaux ne sont pas, eux-aussi,  habilités à la rédiger en lieu en lieu et place des Centrafricains.

Et même s’il doit mettre en place une telle Assemblée constituante, les rédacteurs de cette nouvelle Constitution ne peuvent être ni les hommes au pouvoir comme Touadera, Sarandji, Moloua et autres, ni aussi ceux qui s’apprêtent à le conquérir comme Ziguélé, Dologuélé, Tiangaye, Mboli Goumba et autres. Si ces derniers veulent bien la rédiger, pour éviter toute dérive, ils doivent dans ce cas se déclarer préalablement inéligibles aux élections après son adoption.

Mais si le président Faustin Archange Touadera s’entête dans sa démarche, le projet voté par l’Assemblée nationale de Sarandji sans se joindre au Sénat, doit être attaqué devant la Cour constitutionnelle. Et la suite, c’est le nom du très Honorable Simplice Mathieu Sarandji qui rentrera dans les livres d’histoires de Centrafrique comme chef de l’État par intérim de Centrafrique après celui du feu professeur Abel Goumba et celui d’Alexandre Ferdinand Nguendet.

 

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