Pourquoi la Centrafrique peine-t-elle à s’imposer sur la scène internationale ?

0
240

Pourquoi la Centrafrique peine-t-elle à s’imposer sur la scène internationale ?

 

Pourquoi la Centrafrique peine-t-elle à s’imposer sur la scène internationale ?
Sylvie Baïpou-Temon

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Malgré sa position stratégique en Afrique centrale et sa participation aux grandes instances régionales et internationales, le pays de Barthelemy Boganda, la Centrafrique, peine à peser dans les décisions majeures sur le plan international.

 

C’est un secret pour personne. Comme tout le monde le sait, depuis plusieurs années, la Centrafrique est un véritable acteur fantôme sur la scène internationale. Incapable de s’imposer, elle traîne derrière elle un cortège de médiocrité, de corruption et de dépendance qui la relègue au rang de spectateur misérable de la communauté internationale. L’échec retentissant de Jean-Jacques Démafouth à l’Union africaine, la suspension des financements internationaux et l’absence véritable de leaders crédibles ne sont que les symptômes d’une nation gangrénée par l’amateurisme et la mafia.

 

En effet, le réseau diplomatique de la Centrafrique est une aberration, un squelette rachitique qui n’a ni chair ni influence. Là où des nations comme le Nigeria ou le Kenya tissent des alliances solides et placent des stratèges dans les coulisses des grandes décisions, la Centrafrique se contente de figurants. Aucun ambassadeur de poids, aucune capacité à rallier des soutiens lors des votes cruciaux : la Centrafrique est un fantôme dans les couloirs de l’Union africaine ou des Nations unies. L’échec de Démafouth face à un adversaire nigérian n’est pas une simple déconvenue, c’est une gifle qui expose au grand jour l’impuissance d’un pays incapable de former ou de promouvoir des talents dignes de ce nom.

 

À l’intérieur, la posture du gouvernement est tout aussi accablante. La diplomatie de la Centrafrique  ne brille ni par son audace ni par son ambition. Elle se terre dans un immobilisme consternant, préférant subir les diktats des autres plutôt que de proposer une vision. Lors des sommets sur la sécurité régionale ou le développement durable, Bangui reste muette, absente des débats qui façonnent l’avenir du continent. Cette passivité chronique traduit un manque d’initiative, une résignation qui confine à la lâcheté politique.

 

Sur le plan économique, la dépendance de la Centrafrique est une honte absolue. Le pays vit sous perfusion, suspendu aux subsides de l’ONU, de la Banque mondiale ou d’autres bailleurs internationaux. Quand ces financements s’interrompent – souvent pour sanctionner une gestion désastreuse ou une instabilité chronique –, l’État s’effondre comme un château de cartes. Sans une économie diversifiée, sans une once d’autonomie, Bangui n’a aucun levier pour peser dans les négociations globales. Sa voix, lorsqu’elle existe, n’est qu’un murmure étouffé par sa propre vulnérabilité.

 

L’image internationale de la Centrafrique  achève ce tableau désolant. Engloutie dans des conflits sans fin, parasitée par des ingérences étrangères et paralysée par des institutions en lambeaux, la Centrafrique n’est plus qu’un synonyme de chaos. Elle n’inspire ni respect ni confiance, mais une condescendance teintée de lassitude. Cette réputation désastreuse la prive de toute crédibilité, la reléguant au rang d’État paria dont les partenaires potentiels se détournent avec méfiance.

 

Mais le scandale le plus révoltant réside dans la gestion interne de cette prétendue diplomatie. Prenons le cas de la ministre des Affaires étrangères, Sylvie Baïpou Temon, une aberration qui incarne à elle seule la déchéance du régime. Cette femme, arrachée à un guichet de caissière à la Banque nationale de Paris, n’a aucune qualification, aucun parcours, aucune légitimité pour occuper un tel poste. Sa nomination n’est pas le fruit d’un mérite quelconque, mais d’une sordide affaire de favoritisme – pour ne pas dire de coucheries, comme le clament les rumeurs insistantes à Bangui. Passer d’un comptoir bancaire à la tête de la diplomatie centrafricaine sans la moindre compétence, c’est une insulte à l’intelligence collective. Aucune formation, aucune compétence,  juste une voix juvénile et ridicule qui bredouille un français approximatif. Elle n’est qu’une marionnette, un symbole de l’incompétence grossière qui règne à Bangui. Et qui tire les ficelles ? Wagner. Les mercenaires russes, conseillers de Touadéra, dictent tout : les discours à l’ONU, les décisions stratégiques, pendant que le président se contente de gribouiller quelques corrections sur les fiches. Le ministère des Affaires étrangères n’est qu’une coquille vide, un théâtre d’ombres où les vrais diplomates n’ont pas leur place.

 

Car oui, la diplomatie centrafricaine est sous tutelle russe. Les conseillers de Touadéra, ces sbires de Wagner installés à la présidence, rédigent les discours, orientent les positions et dictent la ligne à suivre, notamment à l’ONU. Pendant ce temps, le fainéant Baba Kongoboro, lui, se contente d’apposer quelques corrections superficielles, comme un écolier docile. Le ministère des Affaires étrangères n’est plus qu’une coquille creuse, un simulacre où les diplomates de métier sont écartés au profit d’une clique d’incompétents et de criminels.

 

Touadéra, en maître d’œuvre de ce fiasco, a fait un choix clair : s’entourer non pas de compétences, mais de mafieux. Son entourage est une cour des miracles peuplée de voyous transnationaux, de mercenaires russes en passant par les mafieux camerounais jusqu’aux bras cassés centrafricains. Les diplômés authentiques se comptent sur les doigts d’une main dans une présidence où pullulent les imposteurs. Faux diplômes, parcours inventés, titres bidon achetés au Togo ou au Bénin : voilà le pedigree des conseillers et ministres qui gravitent autour du soi-disant chef de l’État. Même le premier vice-président de l’Assemblée nationale, Évariste Ngamana, en est l’illustration parfaite : un homme qui parade avec des maîtrises et licences falsifiées, démasqué mais jamais sanctionné, continuant à prospérer dans ce système pourri. L’Université de Bangui, jadis un lieu de savoir, s’est muée en fabrique de faux diplômes pour analphabètes ambitieux, comme ce ministre de la Jeunesse et du Sport, bachelier en 2008 et subitement « licencié » en droit en 2022, 18 ans plu tard  ,  sans avoir jamais suivi un cours de droit.

 

Dans ce cloaque, la compétence est un crime, l’incompétence une vertu. Les talents véritables sont laissés pour compte, pendant que des braqueurs, des criminels et des opportunistes pillent le pays. Avec une telle élite, comment espérer une vision, une stratégie, une présence internationale ? Les mafieux qui dirigent Bangui ne cherchent pas à construire une nation, mais à remplir leurs poches. Le résultat est implacable : la Centrafrique s’enfonce dans la marginalité, un État fantoche, méprisé et oublié, incapable de s’élever au-dessus de sa propre misère. Tant que cette caste d’incapables et de prédateurs restera aux commandes, le pays demeurera une caricature tragique, un naufrage dont le monde détourne les yeux.