« Le singe est une viande très appréciée » en Centrafrique

Publié le 9 août 2021 , 5:34
Mis à jour le: 9 août 2021 5:34 am

 

Bangui, République centrafricaine, lundi, 9 août 2021, 12:22:18 ( Corbeaunews-Centrafrique ). « En Centrafrique, la viande de singe est sur les étals des marchés de province et des quartiers nord de la capitale. Sa consommation n’est cependant pas sans risques pour la santé. »

Marché de Boyrabe dans le quatrième arrondissement de Bangui. Photo CNC / Mickaël Kossi
Marché de Boyrabe dans le quatrième arrondissement de Bangui. Photo CNC / Mickaël Kossi

 

En Centrafrique, la viande de singe est sur les étals des marchés de province et des quartiers nord de la capitale. Elle se présente sous la forme de morceaux boucanés. La tête, la cervelevée, les pattes, le bassin sont très recherchés des connaisseurs. Si la viande de singe est un plus un peu chère à Bangui, elle est accessible en province aux plus pauvres.

Pour ces derniers, le bœuf, le cabri ou les volailles sont des viandes trop coûteuses. Les milices ont détruit les élevages familiaux. La viande de brousse (antilope, pangolin, crocodile, serpents, porcs-épics, petits rongeurs, singe…) est une alternative pour ces populations.

La consommation de la viande de singe n’est, cependant, pas sans risques pour la santé.

Le singe peut être responsable de zoonoses, de la monkeypox (variole du singe). Les jeunes enfants sont les plus exposés.

Cette zoonose est moins grave que la variole humaine. Elle est néanmoins mortelle dans 1 à 10 % des cas. Depuis 2013, date du début des affrontements entre les groupes armés, plusieurs foyers ont été identifiés en plusieurs endroits du territoire. Entre 2018 et 2019, une trentaine de cas dont deux ayant conduit à des décès ont été décelés.

Il n’est pas envisagé d’en interdire la consommation dans le contexte d’insécurité que connaît le pays et s’agissant d’habitudes alimentaires bien ancrées. Aussi, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’Institut Pasteur restent très vigilants sur les risques concernant la consommation de viande de brousse et de singe en particulier.

Il est conseillé de manipuler ces animaux avec une grande prudence et de cuire leur viande.

Il faut savoir que la viande de brousse représente 80 % de l’apport en protéines des populations en Afrique centrale. La Centrafrique est d’autant plus concernée qu’elle connaît une grave crise alimentaire du fait des violences.

 

Ouest France

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