Enquête exclusive: Au cœur de l’exploitation massive de l’or et de diamants par Wagner à Ndachima

Publié le 21 août 2023 , 7:45
Mis à jour le: 21 août 2023 3:49 pm

Enquête exclusive:  Au cœur de l’exploitation massive de l’or et de diamants par Wagner à Ndachima

 

Arrivée du convoi de 10 camions transportant des équipements d'exploitation minière de Wagner à quelques kilomètres de Ndachima, non loin de Bambari. CopyrightCNC
Arrivée du convoi de 10 camions transportant des équipements d’exploitation minière de Wagner à quelques kilomètres de Ndachima, non loin de Bambari. CopyrightCNC

 

 

Bangui, 21 août 2023 (CNC) –  Dans un spectacle choquant d’insensibilité et de mépris flagrant pour le bien-être de son propre peuple, le putschiste centrafricain Faustin Archange Touadera  a permis au groupe de mercenaires russes sans scrupules, Wagner, d’exploiter les précieuses ressources minières du pays, notamment à Boda, dans la Lobaye, et à  Ndachima, près de Bambari, dans la Ouaka. Les scènes observées par une équipe d’investigation de la Rédaction sur le site de Ndachima ne sont pas seulement une trahison des intérêts de la nation, mais un témoignage profondément dérangeant de la cruauté de ceux qui sont au pouvoir.

 

Une équipe d’investigation du Corbeaunews-Centrafrique (CNC) a réussi à s’infiltrer sur ce site minier pendant deux jours, révélant une réalité troublante : l’accord clandestin entre Faustin Archange Touadera, le leader autoproclamé de Bangui, et le cartel criminel des mercenaires de Wagner a conduit au pillage massif et illégal des richesses centrafricaines. Il semble que l’allégeance de Touadera envers son propre peuple a été éclipsée par sa cupidité pour le pouvoir et la richesse.

 

La première impression en entrant sur le site minier de Ndachima est l’activité industrielle incessante, avec les machines de Wagner fonctionnant sans relâche 24h sur 24, extrayant la richesse de la Terre sans répit. Les épuisants quarts de travail de huit heures chacun sont endurés par les ouvriers, qui semblent être de simples rouages dans une machine impitoyable. Toutes les 30 minutes, un convoi de camions transporte d’énormes quantités de gravier extrait par des machines lourdes vers un site de décharge désigné, avant que la cargaison ne soit ensuite transportée vers la base interdite de Wagner, un sanctuaire accessible uniquement aux opératifs russes qui orchestrent cette exploitation sans cœur.

 

À l’intérieur de ce domaine interdit aux Centrafricains, les travailleurs russes manipulent des machines de pointe pour extraire l’or et les diamants des matériaux pillés. Les travailleurs centrafricains sont relégués aux marges, privés même d’un aperçu des richesses de leur propre pays. Leurs maigres salaires, allant de 15 000 à 150 000  francs CFA par mois, sont une insulte à leur dévouement et un témoignage du mépris total affiché par les marionnettistes derrière ce spectacle grotesque. Il y’a en plus, aucun agent du ministère des Mines présent sur le lieu comme exige la règlementation.

 

Les conditions de travail ne sont rien de moins que draconiennes. Les travailleurs, dont les brefs moments de repos durent entre 12 et 14 heures, font face à un ultimatum glaçant : rester loin de la base russe ou faire face à la certitude d’une balle. Les mercenaires font respecter impitoyablement ce décret, prouvant que dans cette dystopie d’exploitation, les vies humaines sont aussi jetables que les ressources mêmes qui sont extraites.

 

Les méthodes éprouvantes employées par Wagner pour extraire le gravier sont emblématiques de leurs activités audacieuses et sinistres. Les habitants racontent des histoires de routes bloquées, de mines anéanties par des explosions, et du chaos qui en découle utilisé pour transporter leurs gains mal acquis vers les points de dépôt désignés. L’ampleur de ces opérations est stupéfiante, rappelant un cauchemar dystopique où la souffrance humaine et la dévastation écologique ne sont que des notes de bas de page dans une tragédie en cours.

 

L’apathie de la communauté internationale face à ce pillage effréné est décourageante, pour le moins. La tragédie qui se déroule à Ndachima est un rappel brutal que le spectre du pillage, autrefois relégué aux livres d’histoire et aux contes d’avertissement, est une réalité contemporaine. Les images déchirantes observées par l’équipe du CNC témoignent de la faillite morale de ceux qui privilégient les gains personnels par rapport au bien-être d’une nation.

 

Faustin Archange Touadera, autrefois salué comme un phare d’espoir, est maintenant le symbole de la trahison. Son pays a été mis aux enchères aux plus offrants, tandis que les citoyens qu’il avait juré de protéger languissent dans une misère abjecte à quelques pas seulement. Les conséquences de son alliance contre nature avec les mercenaires de Wagner sont une pilule amère à avaler pour le peuple centrafricain,  une pilule qui les laisse appauvris, désillusionnés et abandonnés.

 

En fin de compte, l’histoire de Ndachima n’est pas seulement un récit d’exploitation et de cupidité. C’est un conte moral sur les effets corrosifs d’un pouvoir non contrôlé, sur le coût humain de la trahison masquée en leadership, et sur le besoin urgent de responsabilité avant que les derniers vestiges d’espoir ne soient irrévocablement ensevelis sous les décombres des rêves volés d’une nation.

 

Par Alain Nzilo

Directeur de publications

 

Corbeaunews Centrafrique

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