Tirs  d’armes assourdissants à Yawa,  débandade générale de la population

Publié le 21 août 2023 , 8:32
Mis à jour le: 21 août 2023 8:32 pm

Tirs  d’armes assourdissants à Yawa,  débandade générale de la population

Centre Yawa, dans la préfecture de la Lobaye, en République centrafricaine
Centre Yawa, dans la préfecture de la Lobaye, en République centrafricaine. CopyrightCNC

 

 

 

Bangui, 22 août 2023 (CNC) – Dans l’écrin tranquille de la sous-préfecture de Boganda, quelque part dans le sud-ouest de la République centrafricaine, repose le village pittoresque de Yawa. Un endroit où la vie s’écoule paisiblement, comme la rivière voisine, jusqu’à ce que le tonnerre des armes retentisse et que l’harmonie fragile soit brisée. Une scène de chaos s’est jouée hier lundi ici, plongeant la population dans une panique frénétique et une quête désespérée de refuge au cœur de la brousse avoisinante.

 

C’était une journée en apparence ordinaire, un lundi où le soleil brillait d’un éclat rassurant et les enfants riaient en jouant dans les rues tranquilles de Yawa. Mais la tranquillité fut brusquement engloutie dans un crescendo assourdissant de tirs, brisant les cœurs légers et semant le désarroi dans l’air. Les tirs intenses, provenant d’armes lourdes et légères, ne laissaient place qu’à la terreur et à la confusion parmi la population.

 

Les informations recueillies laissent entrevoir un tableau troublant. Les auteurs de ces détonations effrayantes étaient les soldats de l’armée nationale. Le commandant de cette unité, depuis son arrivée dans la région, avait l’habitude de dépêcher ses hommes sur divers points de contrôle établis aux carrefours stratégiques du village. Cependant, un schéma inquiétant s’était développé : quand les jeunes soldats étaient affectés à ces points de contrôle, la journée se concluait par des gains substantiels. En revanche, lorsque les soldats plus expérimentés étaient chargés de cette tâche, les profits semblaient minimes, voire inexistants, ne dépassant guère la barre des 1500 francs CFA.

 

La goutte qui fit déborder le vase fut l’annonce que les anciens soldats ne seraient plus envoyés aux points de contrôle. Cela déclencha la colère au sein des rangs des FACA (Forces Armées Centrafricaines), qui répliquèrent par une démonstration spectaculaire de frustration. Les armes furent brandies et les tirs créèrent une cacophonie déchirante, emplissant l’air de leur mécontentement. Durant des heures, ces tirs continuèrent comme une symphonie discordante, exprimant un sentiment de révolte contre cette décision jugée injuste.

 

Face à ce tourbillon de violence inattendue, les notables de la ville se rassemblèrent avec le maire et le député dans une tentative de rétablir l’ordre. Leur médiation fut couronnée de succès, alors qu’ils convainquirent le chef des FACA de partir pour la ville de Boda, détournant ainsi l’attention des soldats en colère. Cela marqua le retour d’une relative sérénité à Yawa, alors que les soldats capricieux reprenaient leur place aux points de contrôle, où ils se livraient à leur pratique habituelle de prélever leur “taxe” sur les passants.

 

Au cœur de cet événement tumultueux se dessine un mélange complexe de frustrations et d’intérêts divergents. Les enjeux économiques et sociaux, combinés à la dynamique unique d’une communauté en période de transition, ont alimenté une réaction qui a secoué les fondations de la vie quotidienne à Yawa. Cette scène éprouvante rappelle que derrière chaque histoire de conflit, il y a des individus avec leurs espoirs, leurs peurs et leurs luttes, dans une quête perpétuelle de compréhension et d’harmonie.

 

Ainsi, Yawa se trouve à la croisée des chemins, naviguant entre le tumulte de la discorde et l’aspiration à la réconciliation. Alors que les échos des armes s’estompent, la question demeure : comment ce village va-t-il recoller les morceaux et se tourner vers un avenir où les différences sont célébrées plutôt que contestées ? Seul le temps le dira, alors que Yawa écrit le prochain chapitre de son histoire, empreint de résilience et de l’espoir de jours plus paisibles à venir.

 

Par Alain Nzilo

Directeur de publications

 

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