Crise centrafricaine : le KNK mise sur un dialogue politique sans tabous

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Face à la crise persistante en République centrafricaine, le KNK propose un format du dialogue politique national inclusif et transparent pour apaiser les tensions et instaurer une paix durable.
Depuis plusieurs années, la République centrafricaine traverse une crise politique et sécuritaire qui paralyse le pays, constituée des tensions autour de la gouvernance et des rivalités de pouvoir. Au cœur de cette impasse, le Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC), principale plateforme de l’opposition démocratique, mène la charge pour un dialogue politique inclusif direct avec le Président Baba Kongoboro, et ce, Depuis des mois. C’est une initiative qui s’impose comme la référence dans le paysage politique centrafricain.
Le président Touadéra, adoptant une stratégie dilatoire, semble vouloir prolonger la crise pour consolider son pouvoir. Cette approche, largement critiquée, est perçue comme une tentative de gagner du temps face aux pressions croissantes de l’opposition. Cette attitude a galvanisé d’autres acteurs politiques, que ça soit de l’opposition ou du centrisme, qui se sont ralliés à l’appel du BRDC pour un débat inclusif, renforçant ainsi son rôle central.
Une dynamique portée par le BRDC
Principal acteur de l’opposition, le BRDC milite pour un dialogue politique direct avec le Président Faustin-Archange Touadera, une condition indispensable pour résoudre une crise caractérisée par l’insécurité, la fragilité de l’État et les tensions ethniques. Cette vision a provoquer un large soutien, notamment de la part de leaders et de partis influents. Le mouvement de l’ancien ministre Serge Bokassa, la Marche démocratique pour le salut du peuple, dirigé par le docteur Désiré Dominique ERENON, et le parti PCS de l’ancien ministre Sokodé, se sont joints à cette initiative.
Ces acteurs partagent un constat commun : seule une discussion ouverte, portée par le leadership du BRDC, peut répondre aux défis structurels qui minent la RCA. Leur engagement renforce l’élan initié par la plateforme, qui demeure le pivot de cette mobilisation.
Le KNK : une proposition qui élargit l’appel du BRDC
Dans ce contexte, le Kwa Na Kwa (KNK), dirigé par son président intérimaire Christian Olivier Guenebem Dedizoum, a publié un communiqué le 28 avril 2025, intitulé « Notre vision du dialogue ». S’inscrivant dans la dynamique impulsée par le BRDC, le KNK appelle à un débat politique inclusif, mais propose un cadre plus ambitieux. Certains observateurs y voient un débat national d’envergure, une option jugée par beaucoup comme la plus à même de sortir le pays de l’impasse.
Le KNK affirme que « le dialogue est le seul moyen véritable de mettre fin à la longue crise » en RCA. Pour en garantir le succès, il détaille plusieurs principes :
– Inclusivité totale : Le débat doit réunir les partis politiques (majorité, opposition, centristes, indépendants), la société civile (jeunes, femmes, confessions religieuses, médias, syndicats), les institutions étatiques, les groupes politico-militaires (signataires ou non de l’accord de Khartoum) et les partenaires internationaux (Union africaine, CEEAC, ONU, Union européenne, Russie, France, pays voisins).
– Ancrage local : L’événement doit se tenir en RCA pour favoriser une appropriation nationale.
– Médiation neutre : Un médiateur indépendant devra superviser les discussions pour garantir l’équité.
– Transparence absolue : Toutes les questions sensibles, de la réforme constitutionnelle au désarmement, en passant par les élections et l’influence étrangère, devront être abordées sans restriction.
En élargissant l’appel du BRDC, le KNK propose une approche qui pourrait refonder le contrat social centrafricain. Ce cadre, bien que présenté comme un débat politique inclusif, évoque pour certains les grandes assises nationales ayant marqué l’histoire de pays comme le Bénin ou le Mali.
Une ambition porteuse, mais semée d’embûches
L’initiative du BRDC, enrichie par la proposition du KNK, offre une perspective prometteuse pour la RCA. Un débat inclusif pourrait ouvrir la voie à des réformes importantes : une constitution consensuelle, des élections transparentes, un désarmement effectif et une gestion équitable des ressources. L’implication de la société civile, en particulier les jeunes et les femmes, renforcerait la légitimité des décisions prises. Organiser ce débat en RCA, sous une médiation neutre, répondrait aux préoccupations d’ingérence tout en affirmant la souveraineté nationale.
Cependant, les obstacles sont nombreux. Mobiliser des acteurs aussi divers, des groupes armés fragmentés aux puissances étrangères comme la Russie ou la France, s’annonce complexe. Les groupes armés exigeront des garanties pour participer, tandis que les divergences d’intérêts des partenaires internationaux pourraient compliquer les discussions. La stratégie de Touadéra, qui mise sur le statu quo, constitue un frein majeur. Sa réticence à s’engager pleinement dans le débat pourrait bloquer l’initiative.
Des questions pratiques restent également en suspens : qui financera l’organisation du débat ? Quel calendrier sera adopté ? Comment les accords seront-ils appliqués ? Sans réponses claires, l’élan risque de s’essouffler.
Une mobilisation unie sous l’égide du BRDC
L’appel du BRDC, amplifié par le KNK et soutenu par des figures comme Serge Bokassa, Désiré Dominique ERENON et Sokodé, traduit une aspiration collective à sortir de la crise. L’inclusion de personnalités comme Amis Lapay renforce cette dynamique, qui repose sur la capacité du BRDC à fédérer les énergies. Le KNK, en élargissant la vision initiale, apporte une contribution significative tout en s’inscrivant dans le cadre tracé par la plateforme d’opposition.
Le succès de ce débat dépendra de l’unité des acteurs et de leur volonté de dépasser les clivages. Le BRDC, en tant que leader de cette mobilisation, devra maintenir sa position centrale tout en intégrant les propositions des autres. De son côté, Touadéra devra abandonner ses tactiques dilatoires et s’engager sincèrement, sous peine d’aggraver les tensions avec l’opposition et la population.
Il y’a lieu de noter que sous l’impulsion du BRDC, principale plateforme de l’opposition démocratique, la RCA entrevoit une issue à sa crise à travers un débat politique inclusif. En élargissant cette initiative, le KNK propose un cadre ambitieux, perçu par certains comme un débat national. Si les défis politiques, logistiques et financiers sont surmontés, ce processus pourrait poser les bases d’une paix durable et d’une réconciliation nationale. Mais cela exigera une mobilisation unie, avec le BRDC à la barre, et un changement d’approche de la part du président Touadéra….
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