Chômage Technique et Flambée des Prix : Les Conséquences de la Suspension des Baleinières

Publié le 7 mai 2024 , 5:00
Mis à jour le: 7 mai 2024 9:45 am

Chômage Technique et Flambée des Prix : Les Conséquences de la Suspension des Baleinières

 

Des baleinières sur la rivière Mpoko Bac
Des baleinières sur la rivière Mpoko Bac . CopyrightDR

 

 

Bangui, 07 mai 2024 (CNC)  

 La quiétude apparente des eaux cache le tumulte des conséquences : chômage technique, flambée des prix, et un cri d’appel pour la reprise des activités des baleinières.

 

Au bord de la rivière Oubangui, non loin de la capitale centrafricaine, les eaux calmes reflètent un malaise palpable. La suspension temporaire des activités des baleinières et autres embarcations a plongé plus de 500 personnes dans le chômage technique, avec des répercussions directes sur l’économie locale et la vie quotidienne des habitants.

 

À 10h30, le port Sao, d’ordinaire vibrant d’activités, repose silencieux. Les baleinières, d’habitude en mouvement, gisent immobiles, leurs conducteurs et les commerçants riverains témoins d’une atmosphère inhabituelle de désolation. Alain, receveur de la baleinière “le Général”, exprime les difficultés rencontrées : chargé et prêt à partir pour Mobaye depuis le 26 avril, il se trouve désormais immobilisé, confronté aux difficultés de ses clients et à ses propres défis.

 

« Moi qui vous parle, ma baleinière est déjà chargée. Je devais quitter Bangui pour Mobaye, mais je suis bloqué à cause de cet arrêtée. Mes clients souffrent et c’est moi qui les nourris. J’ai beaucoup de problèmes pour le moment »,  a déclaré monsieur Alain.

 

Christophe, conducteur de la baleinière “Jésus La Solution”, pointe du doigt le manque de rigueur dans les contrôles techniques des embarcations, appelant les autorités à accélérer le processus pour permettre la reprise des activités et mettre fin aux souffrances des familles dépendantes de cette économie fluviale.

 

« Jusqu’à présent, ça ne fait pas de bien. Jusqu’aujourd’hui, l’équipe de controle technique de ces baleinières n’est pas encore arrivée ici à Port Sao. Nous demandons au ministère des Transports d’accélérer ce contrôle et autoriser la reprise de nos activités pour que cesse la souffrance de nos enfants », affirme monsieur Christophe.

 

Pourtant, ce n’est pas seulement l’activité des ports qui est touchée. Au marché Kolongo, la décision gouvernementale se traduit par une augmentation drastique des prix des denrées alimentaires. La cuvette de manioc, hier accessible à 2500 francs, se vend désormais à 4000 francs, tandis que l’huile de palme et le poisson fumé voient leurs prix grimper en flèche. Brigitte, commerçante au marché Kolongo, témoigne des difficultés d’approvisionnement et de l’impact sur les prix des produits importés, mettant en lumière une réalité économique de plus en plus précaire pour les habitants.

 

Brigitte : « Nous éprouvons beaucoup de difficultés à nous approvisionner en denrées alimentaires. Le prix de manioc, l’huile de palme et de poisson fumé a augmenté. Les prix de tous les aliments importés de la RDC et du Congo-Brazzaville sont en hausse. Dernièrement, un bidon d’huile qui se vendait à 17000 francs est vendu aujourd’hui à 30 000 francs parce que les activités des baleinières sont suspendues ».

 

Cette suspension des activités découle du tragique naufrage d’une baleinière le 19 avril dernier, au confluent de la rivière Ubangi et Poko, entraînant la perte de près de 70 vies selon les autorités. Un événement tragique qui a déclenché une série de mesures visant à assurer la sécurité des voies navigables, mais qui a également jeté des centaines de familles dans l’incertitude économique.

 

Ainsi, au cœur de cette situation complexe, se joue un équilibre délicat entre la nécessité de protéger les vies humaines et de maintenir les moyens de subsistance de toute une population. En attendant, les eaux calmes de la rivière Oubangui cachent les tourments d’une population confrontée à une crise économique sans précédent, dans l’attente d’une solution qui permettra de redonner vie aux rives animées de ce fleuve majestueux.

Par Anselme Mbata

 

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