Centrafrique : une grogne inquiétante au sein de l’armée inquiète

Publié le 19 septembre 2023 , 7:30
Mis à jour le: 19 septembre 2023 4:20 pm

Centrafrique : une grogne inquiétante au sein de l’armée inquiète

 

Cérémonie de sortie des soldats FACA à Berongo en juin 2023
Cérémonie de sortie des soldats FACA à Berongo en juin 2023. CopyrightDjonisango

 

Bangui, 20 septembre 2023 (CNC) – La situation en République centrafricaine est des plus préoccupantes, alors que des milliers de soldats fraîchement formés et incorporés dans l’armée nationale se retrouvent dans une impasse financière, poussant certains d’entre eux à des actes criminels désespérés. C’est une crise qui met en lumière les problèmes profonds auxquels est confrontée l’armée nationale et qui soulève de graves inquiétudes quant à la stabilité du pays.

 

Imaginez-vous : après avoir passé trois mois dans un camp de formation militaire, prêt à servir votre nation, à se battre pour elle, quitte à laisser votre vie en vous déployant sur les théâtres des opérations. Mais, à la fin de chaque mois, vous ne recevez, pas de solde, votre salaire en contrepartie. Ce cauchemar financier dure sept mois sur le terrain et doit encore perdurer six mois de plus. Comment allez-vous survivre dans de telles conditions ? Le désespoir peut rapidement pousser certains vers la criminalité, tels que le vol ou le braquage.

 

Malheureusement et c’est précisément ce qui est arrivé à plus de 3 000 soldats de l’armée nationale centrafricaine récemment formés par les mercenaires à Berongo et à Bouar. Pour eux, presque huit mois se sont écoulés sans qu’ils reçoivent leur salaire. Pis encore, le gouvernement a déclaré qu’ils ne sont pas officiellement reconnus par l’État. Selon le ministère de la Défense, leur incorporation dans les forces armées centrafricaines n’a pas suivi les procédures régulières, laissant entendre qu’ils auraient utilisé des moyens frauduleux pour intégrer l’armée.

 

Certains observateurs centrafricains considèrent que le gouvernement cherche des excuses pour justifier le non-versement des salaires de ces militaires en prétendant qu’ils auraient falsifié leurs fiches de recrutement pour entrer illégalement en formation. Selon eux, cette situation est en train de provoquer une véritable poudrière sociale.

 

Interrogé à ce sujet, l’État-major des armées confirme les faits et précise que ces 3000 soldats environ seront pris en compte dans le budget de 2024. Cependant, pour le budget de 2023, ils ont été laissés pour compte.

” Touadera distribuait des fiches à tour de bras aux jeunes dans le seul but d’avoir leur soutien pour son projet de référendum. Et voilà maintenant que nous sommes devant le fait accompli, avec des milliers de jeunes déjà formés militairement. L’on doit les demander de rendre les tenues ? NON. C’est déontologiquement infaisable”. Affirme à la Rédaction un sous-officier interrogé par la Rédaction avant de conclure:

 

” Nous sommes obligé de leur mentir pour cette année. Qu’ils prennent leur mal en patience, ils seront pris en compte dans la loi de finance 2024″. 

 

Cette décision budgétaire a des conséquences dramatiques sur le terrain. Les soldats, désespérés et en quête de moyens de subsistance, se tournent vers des actes criminels tels que le braquage et le vol des bétails pour se nourrir et subvenir à leurs besoins et aux besoins de leurs familles. La situation est devenue véritablement grave et ne peut être ignorée plus longtemps.

 

Cette crise au sein de l’armée nationale centrafricaine est symptomatique de problèmes plus profonds affectant le pays. Elle met en lumière les dysfonctionnements dans la gestion des ressources humaines et financières au sein des forces armées, ainsi que l’incapacité du gouvernement à fournir des solutions rapides et efficaces à ses soldats. En conséquence, la stabilité du pays est mise en péril, car des militaires en colère, privés de salaires et de perspectives d’avenir, deviennent une menace pour la sécurité nationale.

 

Il est impératif que le gouvernement centrafricain prenne des mesures immédiates pour résoudre cette crise et s’engage à fournir des salaires réguliers et équitables à ses soldats. En outre, des réformes sont nécessaires pour garantir que de tels problèmes ne se reproduisent pas à l’avenir. La stabilité et la sécurité de la République centrafricaine dépendent en grande partie de la manière dont le gouvernement gère cette crise au sein de son armée et s’efforce de restaurer la confiance de ses soldats.

 

Par Gisèle MOLOMA

 

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