Centrafrique : Un an après le meurtre choquant au quartier Yassimandji : Où en est la justice ?

Un an après le meurtre choquant au quartier Yassimandji : Où en est la justice ?

 

une opération de police tourne au meurtre au quartier Yassimandji
une opération de police tourne au meurtre au quartier Yassimandji

 

 

 

Bangui, 24 décembre 2023 (CNC) – Il y a un an, un événement tragique secouait le quartier Yassimandji de Bangui, la capitale de la République centrafricaine. Le meurtre d’un jeune homme par un policier de la Compagnie Nationale de Sécurité (CNS) avait déclenché une vague de colère parmi la population. Un an plus tard, alors que la famille de la victime continue de pleurer sa perte, de nombreuses questions restent sans réponse quant à l’avancement de la procédure judiciaire et à la responsabilité des acteurs impliqués.

 

Le meurtre au quartier Yassimandji : Une nuit de douleur

 

Le 22 décembre 2022, une scène tragique s’est déroulée à Yassimandji, où un jeune homme a été abattu par des policiers de la CNS. Selon les témoins oculaires, la victime était impliquée dans une partie de jeu d’argent lorsque les forces de l’ordre ont fait irruption. Au moment de son arrestation, le jeune homme aurait résisté, ce qui aurait conduit l’un des policiers à ouvrir le feu, le blessant grièvement. Malgré une évacuation d’urgence à l’hôpital communautaire, il a succombé à ses blessures peu de temps après.

 

L’événement a rapidement provoqué l’indignation, en particulier parmi les conducteurs de taxi-moto. Des milliers de personnes sont descendues dans les rues, portant le corps de la victime jusqu’en face de la compagnie nationale de sécurité (CNS), et exigeant justice. La situation a dégénéré, entraînant une répression violente de la part des forces de l’ordre. Cette répression a également fait des victimes parmi les manifestants, l’un d’entre eux perdant tragiquement la vie à l’hôpital.

 

La lenteur de la justice : Une source de frustration

 

Alors que les enquêtes étaient en cours, le policier présumé coupable a été arrêté et placé en détention provisoire à la maison centrale de Ngaragba. Ses deux collègues impliqués dans l’incident ont également été détenus. Cependant, la famille endeuillée a été surprise lorsque le chef de patrouille et le policier indicateur ont été libérés provisoirement de prison, tandis que le policier suspect est toujours incarcéré dans des conditions de santé préoccupantes.

 

Cette lenteur de la justice et les libérations provisoires ont suscité de vives inquiétudes parmi la population. Pourquoi cette affaire, qui semblait si claire, prend-elle autant de temps à être résolue ? Pourquoi les responsabilités ne sont-elles pas établies de manière transparente ? Ces questions continuent de hanter la famille de la victime et l’ensemble de la société centrafricaine.

 

L’impunité persistante : Un problème structurel ?

 

Pendant ce temps, le commandant de police responsable de la répression brutale des manifestants devant la CNS est toujours en liberté, échappant apparemment à toute forme de poursuites judiciaires. Cette situation soulève des préoccupations quant à l’impunité persistante au sein des forces de l’ordre et à la nécessité d’une réforme en profondeur du système judiciaire pour garantir que les abus de pouvoir ne restent pas impunis.

 

Il y’a lieu de rappeler qu’un an après le meurtre tragique au quartier Yassimandji, la quête de justice demeure une préoccupation majeure pour les Centrafricains. La lenteur de la procédure et les libérations provisoires suscitent des interrogations sur l’intégrité du système judiciaire. L’impunité qui persiste parmi certains membres des forces de l’ordre soulève également des inquiétudes quant à la nécessité de réformes profondes pour garantir que les abus de pouvoir ne restent pas impunis.

 

Ce triste événement met en lumière les défis auxquels la République centrafricaine est confrontée en matière de justice et de maintien de l’ordre. Alors que la famille de la victime continue de chercher des réponses, il appartient à la société centrafricaine et à ses dirigeants de travailler ensemble pour garantir que la justice soit rendue et que de tels actes de violence ne se reproduisent pas à l’avenir. En fin de compte, la question demeure : quand la justice sera-t-elle enfin rendue pour les victimes de cette tragédie ?

 

Par Gisèle MOLOMA

 

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