Centrafrique : Touadera, après vos voyages d’affaires, il faut faire  un tour à la morgue de l’hôpital communautaire

Publié le 2 mars 2022 , 7:09
Mis à jour le: 1 mars 2022 1:54 pm

Bangui, 2 mars 2022 (Corbeaunews – Centrafrique) – Pour toute la ville de Bangui, la capitale où vivent environ 800 000 habitants, seulement trois centres hospitaliers disposent, chacun, dune morgue : lpital de lamitié, l’hôpital Général et lhôpital communautaire. Mais faut-il encore voir l’état dans lequel se trouvent ces services hospitaliers. Même les magasins des bouchers au marché central au centre-ville disposent dun réfrigérateur bien performant que les morgues délabrées de ces hôpitaux. Ajoutant à cela, le problème de délestage récurrent d’électricité, de la vétusté des chambres froides, la RCA ne dispose plus dun véritable établissement où sont provisoirement conservés les cadavres. Et les parents dénoncent la manière dont sont conservés les corps dans les chambres froides. Cest le cas de lhôpital communautaire où l’un de nos journalistes a pu visiter.

 

Une ambulance à la sortie de l’hôpital communautaire à Bangui.

 

Hôpital communautaire

 

 

Capacité d’accueil insuffisante, le système de climatisation de la chambre des morts régulièrement en panne, en cause, coupure sans cesse d’électricité. Ladite chambre des morts de cet hôpital est devenue presque une poubelle, un lieu destiné, non pas, à conserver les corps des personnes mortes, mais plutôt un lieu de leur décomposition. Des corps entassés trois ou quatre dans un tiroir frigorifique et qui se décomposent dans les heures qui suivent leur entassement selon le morguier.

Depuis plusieurs semaines durant, des familles qui viennent à la morgue pour la levée de corps de leurs parents disparus, découvrent des scènes inexplicables, irréalistes.

« Quand le Morguier tire un tiroir, il retrouve des corps jonchés dans de l’eau. Il retire le corps recherché et referme le tiroir avec les autres corps baignés dans l’eau ». Constate notre journaliste sur place.

Pour les familles, c’est la colère qui revient irriter la douleur. Elles n’ont plus les bouches pour pleurer en découvrant les états des corps de leurs parents disparus, ventres gonflés qui dégagent de fortes odeurs.

« C’est dû à quoi ? » questionne notre journaliste.

« Non seulement les appareils sont vétustes, mais nous recevons ici plus des morts qu’avant. La morgue de l’hôpital général est réservée aux militaires et autorités décédés et c’est ici au Communautaire que tous les restes sont déposés. Et en plus, y’a pratiquement plus d’électricité. Notre groupe électrogène aussi est en panne depuis des mois. Du coup, les corps congelés après deux heures de présence d’électricité dans le bâtiment, ils se décongèlent quelques heures après son départ. C’est pourquoi vous voyez cette eau dans les tiroirs avec les morts » lui répond le Morguier.

Les familles éprouvées se disent exaspérées de voir que la mairie de Bangui ne s’intéresse pas à la réparation de la morgue de l’hôpital communautaire, surtout qu’elles n’ont pas d’endroits pour conserver les corps de leur famille après leur décès.

Il y’a lieu de rappeler que deux morgues sur trois sont opérationnelles à Bangui, celles de l’hôpital communautaire et de l’hôpital de l’amitié. Après sa réhabilitation, la morgue du Centre National Hospitalier Universitaire de Bangui (CNHUB) est exclusivement réservée à la Cour Pénale Spéciale pour l’examen des corps exhumés dans le cadre de ses enquêtes. Du coup, la faible capacité d’accueil des deux autres n’offre pas la possibilité aux parents de conserver le plus longtemps possible les dépouilles mortelles.

 

 

Prisca Vickos

Journaliste

Alain Nzilo

Directeur de publications

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Email : alainnzilo@gmail.com

 

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