RÉQUISITOIRE D’UNE ASSEMBLÉE NATIONALE CORROMPUE ET COMPLICE DE LA MISÈRE DU PEUPLE

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Le cosmos politique et démocratique centrafricain calqué textuellement sur le modèle français est fondé sur le jeu d’équilibre défini par le penseur Montesquieu dans sa célèbre théorie de la séparation de pouvoirs.
Dans la compréhension de la notion de séparation de pouvoirs, l’État est constitué du pouvoir exécutif, législatif et judiciaire dans une parfaite harmonie de garantir un équilibre entre les trois organes de l’État pour qu’en cas d’abus, un pouvoir puisse arrêter l’autre.
L’assemblée nationale centrafricaine est constituée de députés élus au suffrage universel direct qui représentent la nation tout entière et le peuple centrafricain.
Les représentants de la nation ont pour mission d’abord de voter les lois, c’est-à-dire les projets et les propositions de lois, ensuite de contrôler l’action gouvernementale à travers des commissions d’enquête ou des missions d’information parlementaires et des questions orales ou écrites au gouvernement, enfin d’évaluer les impacts des politiques publiques avant et après le vote des lois.
Au delà de cette prestigieuse mission, force est de constater malheureusement que cette noble institution, foncièrement inféodée au pouvoir de Bangui a institutionnalisé la corruption en marchandant, en troquant les intérêts du peuple en contrepartie des billets de banque.
La notion de la souveraineté du peuple est ainsi en berne et les fondements standards de la démocratie en veilleuse.
Outre l’éviction très opaque et ambiguë de l’ancien président de l’assemblée nationale, le pouvoir de Bangui a commencé par torpiller l’esprit et la lettre de l’article 60 de la constitution du 30 mars 2016 en son alinéa 2.
En effet, les dispositions de cet article font obligation au gouvernement de recueillir préalablement l’autorisation de l’assemblée nationale avant la signature de tout contrat relatif aux ressources naturelles.
Ensuite et après le limogeage non réglementaire de la présidente de la cour constitutionnelle, le pouvoir de Bangui animé par les velléités de s’éterniser au pouvoir à travers un troisième voire un quatrième mandat s’en prend violemment à la constitution du 30 mars 2016 qui limite le mandat présidentiel à deux.
En conséquence de ce qui précède, une nouvelle constitution discriminatoire et taillée sur mesures sera imposée par voie d’un simulacre de référendum à un peuple mécaniquement fabriqué.
La manœuvre de nivellement d’obstacles n’a pas épargné le code électoral en augmentant la caution d’être candidat et instaurant un niveau de scolarité qui au final comme si cela ne suffisait pas, se voit suspendre les effets juridiques des dispositions de l’article 18 qui impose la disponibilité du fichier électoral actualisé un an avant la date du scrutin.
La dictature sans limite de ce pouvoir n’a pas fait l’économie du quatrième pouvoir c’est-à-dire la presse ou les médias.
L’assemblée nationale érigée en chambre d’enregistrement des desideratas du pouvoir vient de voter par acclamations c’est-à-dire sans débat une loi liberticide des organes de presse.
À ce stade, il apparaît important de rappeler qu’un journaliste est écroué injustement au mépris de la notion de la présomption d’innocence pour avoir publié un article qu’il a pris le soin de mettre au conditionnel.
Au chapitre d’arrestation, un député a été arrêté pour avoir commandité un crime dans le haut-mbomou en dépit de son immunité parlementaire alors que les faits qui lui sont reprochés ne relèvent nullement de la flagrance comme évoquait precedemment le procureur dans l’affaire Yandoka.
Au delà de la maltraitance réservée à l’architecture juridique centrafricaine, le pouvoi de Bangui n’a aucun compte à rendre aux parlementaires nonobstant leurs missions initiales de contrôle de l’action gouvernementale.
Pour preuve et jusqu’à ce jour, l’assemblée nationale centrafricaine n’a pas à disposition les termes de l’accord qui lie notre pays avec les mercenaires du groupe Wagner ni elle ne connaît la contrepartie financière.
Par ailleurs, les parlementaires ne sont jamais consultés pour avis non seulement pour l’accord de Khartoum et encore moins le dernier accord signé à Ndjamena avec les groupes armées à but électoral.
Le président de la République, détenteur du mandat du peuple ne rend jamais compte de ses innombrables voyages à l’étranger alors qu’il y’a systématiquement une haie de parlementaires qui constitue un comité d’accueil à son retour à l’aéroport…c’est devenu une tradition républicaine.
Ces parlementaires nantis du mandat du peuple et censés défendre leur cause, demeurent muets c’est à dire ne connaissent ni le sort, ni la destination des dons de blé et de carburant offerts par la fédération de Russie…et cela ne dérange personne.
Les parlementaires ignorants de leur mission donnent l’opportunité au pouvoir de Bangui de leur manquer de respect.
C’est ainsi que les membres du gouvernement refusent parfois de répondre à leur interpellation devant l’assemblée nationale et cette noble institution devenue minable sous ce régime, se contente d’une recommandation au chef du gouvernement de limoger un ministre récalcitrant.
C’est l’occasion pour nous de vous rappeler que dans les grandes démocraties à travers le monde, le pouvoir appartient au peuple et ce dernier mandate les parlementaires d’agir en leur nom.
Le président de la République et son gouvernement doivent vous rendre des comptes et dans ce cas d’école, vous n’avez pas le pouvoir direct de limoger un ministre mais vous avez bel et bien le pouvoir de mettre la pression sous menace de la motion de censure pour obtenir le limogeage d’un membre du gouvernement…faute de connaissances, mon peuple périt.
À titre d’illustration, au Congo démocratique voisin, le ministre de la justice est actuellement mis en examen dans une affaire de détournement de fonds sur le projet de construction d’une prison à Kisangani.
Cette procédure a été possible suite à son interpellation devant l’assemblée nationale.
Choqué par ce constat qui n’honore la République, le citoyen lambda s’interroge :
1- Pourquoi toutes les lois à l’assemblée nationale sont-elles votés par acclamations ?
2- L’absence de débats ou d’amendements s’explique t-elle par la majorité absolue à l’assemblée nationale ?
3- Que disent les parlementaires sur les décès du jeune tué par la brigade d’intervention rapide à Bruxelles et de l’autre jeune electrocuté par un poteau électrique de l’Enerca ?
4- Les parlementaires sont-ils conscients d’un nouveau phénomène instauré par le pouvoir de Bangui qui se résume à”tuer et verser une aide financière à la famille”?
Face à la gravité de l’heure, nous vous demandons humblement de faire quand même semblant de vous approprier le mandat du peuple car c’est trop visible… votre laxisme, votre incompétence et votre complicité dans la misère de ce peuple qui a commis le seul tort de vous choisir comme son représentant à l’assemblée nationale.
Nous rappelons in fine qu’il faut se méfier d’un peuple apeuré qui ne parle pas…car un problème ne peut résoudre un autre problème et qu’un problème peut en cacher un autre.
L’expérience de l’Afrique sub-saharienne montre que le troisième mandat tue plus qu’un coup d’état militaire.
En déduction de ce qui précède, demandez à un citoyen lambda de faire le choix entre un troisième mandat et un coup d’état militaire…son choix sera simple et sans réflexion.
On ne répétera jamais assez ce credo devenu liturgique et nous exhorterons le nouveau souverain pontife qui prônait la paix dans sa première homélie papale de rappeler à ce pasteur devenu despote le caractère sacré du serment, de la parole donnée et le respect des textes établis.
Les chants des sirènes ne vous placeront jamais au dessus de la République.
Renoncer en échange d’une stabilité politique au projet mortifere de troisième mandat Monsieur le président et choisissez un dauphin avant qu’il ne soit trop tard et cela avec honneur au lieu d’abdiquer honteusement sous la pression populaire.
Monsieur le président, nous avons le flair de prévenir des différents dangers à travers nos diverses analyses mais malheureusement nous ne savons pas jouer aux pompiers qui ont vocation à sauver des vies et des biens en cas d’incendies ou de sinistres de tout genre.
Au delà de tout, nous tenons à signaler qu’on ne récolte que ce qu’on a semé et qu’au final, les mêmes causes produisent toujours et toujours les mêmes effets…
Malheur à ceux où celles qui s’attendent paradoxalement à un résultat différent. Les fables du célèbre fabuliste français Jean de La Fontaine teintées d’allegories éducatives auront prévenu les autistes avant que le monde ne s’effondre tel que défini par le célèbre romancier nigerian Chinua Achébé.
Mais attention, ne le dites à personne…
Si on vous demande, ne dites surtout pas que c’est moi depuis Limassa….
Limassa le 31 mai 2025….
Bernard SELEMBY DOUDOU.
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