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Centrafrique : quand l’Agence pour la Formation Professionnelle et l’Emploi devient une vache à lait politique

Quand l’Agence pour la Formation Professionnelle et l’Emploi devient une vache à lait politique

 

 

 

Bangui, 30 octobre 2023 (CNC) – La République centrafricaine est confrontée à de nombreux défis en matière d’emploi et de formation professionnelle. Pour y faire face, l’Agence Centrafricaine pour la Formation Professionnelle et l’Emploi (ACFPE) a été créée, avec pour mission de développer la politique de la libre entreprise, de promouvoir l’emploi et la formation professionnelle et de recouvrer la contribution patronale. Cependant, la situation à l’ACFPE est devenue préoccupante depuis ces cinq dernières années. En cause, l’ingérence politique intempestive et une mauvaise gestion.

 

L’ACFPE est censée être une institution autonome, dotée d’un Conseil d’Administration et d’une Direction Générale. Le Conseil d’Administration, composé de représentants du patronat, du syndicat des travailleurs et du ministère de la Formation Professionnelle et de l’Emploi, devrait superviser les activités de l’agence.

 

La Direction Générale est responsable de la mise en œuvre des missions de l’ACFPE, notamment le développement de la politique de la libre entreprise par la  conception et l’exécution des programmes en faveur des jeunes promoteurs de micro projet, l’aide à l’auto emploi, la promotion de l’emploi par la production des informations et orientations aux demandeurs d’emploi, la délivrance des cartes de demandeurs d’emploi, la publication des informations sur le marché du travail, et la formation professionnelle par la conception, l’exécution et le suivi des programmes liés à la formation et au perfectionnement professionnels, le développement de la formation continue, le développement des partenariats et collaboration avec les institutions tant publiques que privées.

Mais la nomination de Madame Michelle Ouanga comme ministre du Travail et de l’Emploi a marqué le début de l’ingérence politique à l’ACFPE. Elle et son chargé de mission le sieur Ganabo, ont pris le contrôle de l’agence, y compris de son directeur général, Monsieur Alexis Claude Junior KOMASSA II PETOEKAMA. Sous leur influence, l’ACFPE a perdu toute autonomie et ne fonctionne que selon leurs directives. Les trois directeurs de l’agence ne font rien de plus que d’obéir aux ordres de la ministre et de son chargé de mission, au détriment de la mission de l’agence.

 

L’une des principales missions de l’ACFPE, la promotion de l’emploi qui nécessite plusieurs tâches ne se limite que par la publication des informations sur le marché du travail et la délivrance des cartes de demandeurs d’emploi. Les autres tâches comme l’insertion dans le circuit économique des jeunes à la recherche d’un emploi, la reconversion des travailleurs licenciés des entreprises sont tous délaissées faute de développement des mécanismes adéquats.

 

Du Directeur générale aux trois directeurs en passant par les délégués du personnel, tous, c’est vers Madame la ministre Michelle Ouanga et son chargé de mission Ganabo qu’ils font recours pour des instructions favorisant principalement leurs proches engendrant ainsi le taux de chômage et entraînant une augmentation de la délinquance juvénile et d’autres problèmes sociaux. L’ACFPE, qui devrait jouer un rôle clé dans la lutte contre le chômage, est devenue principalement un outil de collecte de la contribution patronale.

 

En ce qui concerne la formation professionnelle, l’ACFPE devrait élaborer des programmes liés à la formation continue et au perfectionnement professionnels afin d’offrir aux jeunes des formations de qualité. Mais les formations actuelles dispensées par l’ACFPE sont réalisées sans évaluation des besoins des entreprises ni conseil en organisation. Quant à son aspect de développement des partenariats et collaboration avec les institutions tant publiques que privées, nationales qu’internationales susceptibles de promouvoir la formation professionnelle, c’est la ministre Michelle Ouanga et son chargé de mission Ganabo qui les gèrent eux-mêmes directement ces aspects depuis leur cabinet, obligeant les trois directeurs et le Directeur général à se rediriger vers eux sans cesse pour des conduites à tenir.  

 

Tous les voyages pour le développement des partenariats et collaboration avec les institutions tant publiques que privées ’internationales susceptibles de promouvoir la formation professionnelle, c’est Madame la ministre Michelle Ouanga et son chargé de mission Ganabo qui les effectuent avec le DG Alexis Claude Junior KOMASSA II PETOEKAMA qui n’est pas un technicien. 

 

Les entreprises ne bénéficient pas de conseils en organisation, notamment en ce qui concerne la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences. Il est clair que les missions principales de l’ACFPE ne sont pas correctement mises en œuvre. L’agence est devenue un instrument de politique plutôt qu’une entité indépendante chargée de répondre aux besoins de l’emploi et de la formation professionnelle en Centrafrique.

 

De plus, il est alarmant de constater que les missions techniques de l’ACFPE à l’étranger sont effectuées par la ministre du Travail et son chargé de mission, avec le directeur général de l’ACFPE qui les accompagne parfois, sans la présence d’un technicien de l’ACFPE. Cela souligne davantage l’ingérence politique dans les activités de l’agence.

 

Pour le personnel de l’ACFPE, pour remédier à cette situation, il est impératif de restaurer l’indépendance de l’ACFPE, de rétablir son Conseil d’Administration et de permettre à l’agence de remplir efficacement ses missions. Pour eux, la promotion de l’emploi et de la formation professionnelle est essentielle pour le développement de la Centrafrique, et l’ACFPE doit jouer un rôle central dans cette entreprise. Il est temps de mettre fin à son utilisation comme une vache à lait politique et de la réorienter vers la réalisation de ses objectifs initiaux au bénéfice de la population centrafricaine.

 

Par Alain Nzilo

Directeur de publications

 

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