CENTRAFRIQUE : PLUS DE THÉRAPIE CURATIVE POUR ÉVITER L’EXTINCTION GRADUELLE DU POUVOIR DE BANGUI 

Publié le 8 octobre 2022 , 8:00
Mis à jour le: 8 octobre 2022 6:22 pm

 

 

Au lendemain de l’historique décision de la cour constitutionnelle rendue au nom du peuple souverain sous le N*009/CC/22 du 23 septembre 2022 balayant d’un revers toutes les velléités de réécriture d’une nouvelle constitution, le pouvoir de Bangui a engagé un processus de désintégration insipide qui confirme son admission dans les unités de soins palliatifs en vue d’un accompagnement de fin de règne.

Monsieur Bernard Selemby Doudou, l'auteur de l'article. Photo courtoisie
Monsieur Bernard Selemby Doudou, l’auteur de l’article. Photo courtoisie

 

Rédigé par Bernard Selemby Doudou, juriste

Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le dimanche 09 octobre 2022

 

 

Animé par le souci de siffler la fin de l’interminable récréation, le président de l’assemblée nationale et non des moindres  le premier responsable du parti au pouvoir a en marge de l’ouverture de la session extraordinaire du parlement destinée à l’examen du budget 2023 appelé au respect strict de la décision de la cour constitutionnelle. Au demeurant ce rôle revenait de droit au président de la république visiblement bouffé par le laxisme et le manque de fermeté.

Ce camouflet ou alors ce rappel à l’ordre venant d’un incontournable allié laisse entrevoir une fissure dans la dynamique de conservation illégale de pouvoir par la majorité présidentielle. À défaut de démission publique de caciques du pouvoir, certains députés, conseillers, autorités administratives et militaires commencent insidieusement à débarquer, à prendre leur distance sans faire de bruits voire de défections.

En conséquence de ce qui précède, la milice politique et ses démembrements sèment la terreur dans la population et menacent tout ce qui correspond à une gêne. Dans ce vacarme assourdissant, le bloc de l’opposition dressé pour la defense de la constitution a gagné gratuitement en cote de popularité à cause d’une audition judiciaire sans fond de dossier. En outre, un collectif des activistes des causes démocratiques a scellé le sort du pouvoir de Bangui en manifestant devant le siège de l’Union européenne à Bruxelles pour réclamer un embargo financier à destination de la Centrafrique.

Devant ce quiproquo, le citoyen lambda naturellement inquiet s’interroge :

Le pouvoir de Bangui va-t-il prendre le risque de faire usage de ses pouvoirs constitutionnels pour dissoudre l’assemblée nationale ?

Pour éviter les conséquences juridiques de la dissolution de l’assemblée nationale, va-t-il simplement comme d’habitude demander la mise en place de la procédure de destitution de son ami de longue date ?

A contrario et conformément aux dispositions constitutionnelles, le président de l’assemblée nationale va-t-il engagé la procédure de destitution du président de la république pour violation de la constitution ?

À lire aussi : Le prétendu front républicain pour la modification de la constitution se mobilise pour demander un référendum constitutionnel   

 

En attendant le naufrage, nous entrevoyons une seule et unique sortie honorable de crise : que le président de la république adresse un message solennel à la nation reconnaissant la décision de la cour constitutionnelle, qu’il ne sera pas candidat aux prochaines élections présidentielles et par voie de conséquence qu’un dauphin sera désigné par les instances compétentes pour continuer le travail…

C’est vraiment dommage que le président de la république, coupé des réalités de son peuple nous entend mais ne nous écoute pas.

Mais attention ne le dites à personne. Si on vous demande, ne dites surtout pas que c’est moi.

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