CENTRAFRIQUE: DE LA MODIFICATION À LA RÉÉCRITURE D’UNE NOUVELLE CONSTITUTION, LES MÉTHODES DE TÂTONNEMENTS TRAHIT LES VELLÉITÉS DE CONFISCATION ILLÉGALE DU POUVOIR.

Publié le 4 septembre 2022 , 8:11
Mis à jour le: 4 septembre 2022 3:38 pm

 

 

DE LA MODIFICATION À LA RÉÉCRITURE D’UNE NOUVELLE CONSTITUTION.

Lorsqu’on ergote ou spécule sur la notion de démocratie en Afrique, l’on se souvient inévitablement de la maxime d’un célèbre ancien locataire de la maison blanche qui proclamait devant le parlement ghanéen en 2009 que « l’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts mais de fortes institutions « . Cet illustre narrateur dénonçait et fustigeait une frange de chefs d’Etats africains qui s’éternisaient au pouvoir en cultivant la corruption, l’affairisme, le clanisme, bref l’injustice sociale…au point d’affamer son peuple. Au delà d’une décennie plus tard, ce discours n’a toujours pas droit de cité chez certains chefs d’état caciques. C’est ainsi que la République centrafricaine s’illustre en s’inscrivant sur cette sombre liste destinée à la confiscation du pouvoir par tous les moyens voire illégaux suscitant de controverses et débats contradictoires autour de l’initiative de la modification constitutionnelle.

Monsieur Bernard Selemby Doudou, l'auteur de l'article. Photo courtoisie
Monsieur Bernard Selemby Doudou, l’auteur de l’article. Photo courtoisie

 

Rédigé par Bernard Selemby Doudou, juriste

Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le lundi 5 septembre 2022

 

DE LA MODIFICATION À LA RÉÉCRITURE D’UNE NOUVELLE CONSTITUTION

 

L’impréparation et la cécité intellectuelle voire la promotion de la médiocrité poussent le pouvoir de Bangui à opter pour la méthode de tâtonnement pour aboutir à ses fins.

Il apparaît important de rappeler que la méthode de tâtonnement suppose le doute, l’incertitude, l’hésitation tandis que les autorités de Bangui ignorent majestueusement que le droit est une discipline scientifique qui exige de la rigueur, obéit à des règles et que nul ne peut impunément le travestir.

Les manœuvres du pouvoir ont commencé par une pétition savamment orchestrée et financée par le parti au pouvoir. Peu après, se rendant compte à la lecture des dispositions constitutionnelles de l’article 151 que la loi fondamentale n’a pas prévu de révision constitutionnelle fondée sur une initiative populaire, on instrumentalise un pseudo avocat qui n’a sûrement jamais gagné un procès devant les tribunaux de mener la campagne d’une initiative parlementaire.

L’exposé de motifs de la modification de la constitution se résume à des références liées à la période de transition, que cette constitution est un « copié-collé » ou imposé par la communauté internationale, et par souci de se conformer aux mandats illimités des États de la sous région (CEMAC) alors que le député soit disant initiateur du projet de révision constitutionnelle ignore que chaque État membre de la zone CEMAC conserve la plénitude de sa souveraineté ( DE LA MODIFICATION À LA RÉÉCRITURE D’UNE NOUVELLE CONSTITUTION ).

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Absence des arguments juridiques

 

À ce stade, il s’avère urgent de souligner qu’aucun de ses arguments évoqués n’est juridique et ne peut par conséquent justifier légitimement une modification constitutionnelle. Au demeurant, nous invitons le député initiateur du projet de faire le distinguo entre « la loi » et « l’esprit de la loi » afin de s’approprier la nécessité et l’importance de verrous institués par les articles 35 et 153 de la constitution.

À l’image d’un aveugle qui change de direction à chaque fois qu’il butte un obstacle avec sa canne, le pouvoir de Bangui a enfin opté pour la réécriture d’une nouvelle constitution où le point d’achoppement ouvre la voie à un troisième mandat car tous les compteurs seront remis à zéro.

La réécriture de la nouvelle constitution suppose sans aucun doute un référendum hautement budgétaire alors que l’Autorité Nationale des Élections était dans l’incapacité totale d’organiser des élections communales et sénatoriales imposées par la constitution faute d’argent.

ce qui confirme le correctif budgétaire approuvé à l’unanimité par la représentation nationale.

Étonné par l’absurdité de la démarche, le  citoyen lambda s’interroge :

Le référendum constitutionnel sera-t-il financé sur quelle ligne budgétaire ?

La constitution du 30 mars sur laquelle le président de la république a prêté serment par deux fois est-elle subitement devenue un obstacle au bon fonctionnement des institutions républicaines ?

En parallèle Il est évident de comprendre que la « première dame » n’est pas une institution républicaine mais elle peut influencer les grandes décisions qui engagent la vie de la nation. Pour ce faire, nous l’invitons à dissuader son mari d’abandonner ce projet qui risque de remettre en cause nos fragiles acquis démocratiques.

Dans le même ordre d’idée, nous invitons la sous région, l’Union Africaine et les pays de grand lac de s’y investir.…c’est vraiment dommage que le président de la république nous écoute mais ne nous entende pas ( DE LA MODIFICATION À LA RÉÉCRITURE D’UNE NOUVELLE CONSTITUTION ).

Mais attention, ne le dites à personne. Si on vous demande, ne dites surtout pas que c’est moi.

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