CENTRAFRIQUE : MANIFESTATION À BANGUI CONTRE LE DÉPÔT DÉSORDONNÉ DES ORDURES

Publié le 18 juillet 2017 , 7:43
Mis à jour le: 18 juillet 2017 7:43 pm

CENTRAFRIQUE : MANIFESTATION À BANGUI CONTRE LE DÉPÔT DÉSORDONNÉ DES ORDURES

 

Les manifestants en image. CopyrightCNC
Les manifestants en image. CopyrightCNC

 

Bangui, le 18 Juillet 2017

 Par Le Roi Rodrigue BENGA, CNC

 

La population environnante de l’école Saint Jean de Yapélé dans le 2ème Arrondissement de Bangui a une fois de plus manifesté contre la mauvaise gestion des ordures urbaines par la Mairie de Bangui. Ce matin du jeudi 13 juillet, ils ont déversé des ordures sur l’Avenue David DACKO, paralysant la circulation matinale. La Mairie ne doit qu’attendre des manifestations pour assumer sa responsabilité ?

 

La population voisine de l’école Saint Jean de Yapélé a manifesté pour une deuxième fois son ras-le-bol face à l’incapacité de la Mairie de Bangui à gérer les ordures urbaines. Depuis que la Mairie a installé des bacs à ordures devant cette école, les ménages y versent leurs ordures et, pour un début, ces bacs étaient régulièrement vidés de leurs contenus une fois pleins. Mais ces derniers temps, cette responsabilité ne s’assure pas, ouvrant ainsi la voie à de diverses manifestations qui, finalement contraignent la Mairie à réagir d’urgence. Mais doit-on continuer avec ce rythme ?

La population a déversé les ordures sur la route, ce qui a contraint la Mairie à déployer des moyens d’urgence pour libérer la circulation. On se demande où et comment la Mairie a trouvé ces moyens pour réagir.

Pour une première fois, les populations environnantes des écoles Saint Charles et Saint Jean dans le 2ème arrondissement, ont respectivement manifesté le 22 Février et le 13 Mars pour interpeler l’attention de la Mairie sur les ordures qui jonchaient le sol du fait d’avoir déborder les bacs. La Mairie avait apporté une réponse partielle à ce problème, surtout pour le cas de l’école Saint Jean : les ordures n’ont pas été évacuées, mais entassées. Les ordures éparpillées étaient regroupées, donnant l’impression d’avoir libéré de l’espace.

Cette fois-ci, ce problème revient avec une autre ampleur. Beaucoup de gens s’y sont intéressés. Ils ont barricadé la route avec les ordures qu’ils ont ramassées sur le dépôt, et sur un tableau implanté au centre de ces tas d’ordure au milieu de la route, il y est marqué en craie blanche : « Nous ne voulons plus d’ordures devant l’école. La santé avant tout ». Les manifestants ont été déterminés malgré l’intervention des forces de l’ordre et imposent leur véto : ils ne veulent que l’évacuation de ces ordures. Un manifestant qui s’est fait porte-parole s’explique : « Ce dépôt a une odeur très nocive. Et surtout quand il pleut et qu’il fait du soleil après. C’est aussi une zone de prolifération de moustiques qui nous transmettent le paludisme et d’autres microbes de certaines maladies. C’est dans le souci de notre santé que nous avons manifesté ». Jean-Baptiste GREMBOUTOU, chef de groupe du 2ème groupement au 2ème arrondissement, reconnait la passivité de la municipalité, mais appelle la population au calme : « C’est depuis qu’on a commencé à parler de ce dépôt d’ordures. Les autorités municipales ne réagissent pas. Et aujourd’hui, ces jeunes ont raison de manifester, mais ce que je leur demande, c’est de rester calme, la Mairie va surement apporter une solution d’urgence ».

Même si les propos du chef peuvent apaiser, les manifestants restent cependant intransigeants et recommandent à la Mairie une promesse de reprendre définitivement et régulièrement les activités d’évacuation des ordures urbaines. « Si la Mairie vide ces ordures aujourd’hui, ça ne doit pas être parce qu’on a manifesté. Elle doit reprendre son ancienne habitude, celle de vider les bacs une fois pleins. Sinon, c’est le même scénario qui recommencera ou bien la devanture de l’école Saint Jean ne sera plus un dépôt d’ordures ».

À 9h de ce même jour, la Mairie dépêche une opération d’urgence qui libère l’Avenue David DACKO et qui n’évacue encore qu’une partie des ordures. On se demande où et comment la Mairie a-t-elle trouvé ces moyens pour répondre d’urgence ? La municipalité ne doit pas qu’attendre des manifestations pour assumer sa responsabilité. Alors qu’elle se justifiait du manque de moyens logistiques lors des premières manifestations répandues dans la ville de Bangui (SICA II, Gobongo, Lakouanga…), quelle excuse donnera-t-elle du fait qu’on voit aujourd’hui des bennes de la Mairie circuler dans la capitale ? Que fait réellement la Direction des grands travaux de la Mairie qui est chargée de la gestion des bacs à ordures ?

 

 

Copyright2017CNC.

Aucun article à afficher