Centrafrique: L`ulétimatum du DG de L` OCRB le Cl Robert Yékoua-Kette, aux braquers

Publié le 19 mars 2015 , 8:31
Mis à jour le: 19 mars 2015 8:31 pm

OCERBE BIEN

 

 

« Les braqueurs seront mis hors d’état de nuire », dixit Cl Robert Yékoua-Kette, DG de l’ OCRB

Bangui, (Corbeau News Centrafrique): 03-19-2015

Nommé il y a quelques semaines, le Directeur général de l’Office central de la répression du banditisme ( OCRB) Robert Yekoua-Kette a déclaré la guerre aux bandts de grand chemin et aux fauteurs de troubles qui sapent les efforts de sécurisation du pays, tant à Bangui que dans les provinces. Dans cette interview exclusive qu’il a accordée à Corbeaunews, Yekoua-Kette a poussé un cri d’alarme aux autorités du pays ainsi qu’aux partenaires à doter son institution des moyens conséquents pour accomplir sa mission. L’appel de Yékoua-Kette est lancé également à l’endroit du peuple centrafricain, en vue d’une collaboration sincère avec les éléments de l’ OCRB, à travers la fourniture des renseignements fiables sur les fauteurs de troubles. Toutefois, le nouveau n° 1 de l’ OCRB a dénoncé le comportement de certains de ces collaborateurs qui brillent par les fiches mensongères en son nom, en vue de ternir son image.

Corbeaunews Centrafrique (CNC) : Colonel Robert Yekoua-Kette, bonjour ! Vous venez d’être nommé à la tête de l’ OCRB. Qu’avez-vous ressenti suite à cet appel ?

Robert Yekoua-Ketté (RYK) : Ma toute première impression se résumait dans l’émotion que j’avais eue. C’est d’ailleurs pour cela que jette, de prime abord, des fleurs sur la Présidente de la Transition, notre maman, notre sœur, qui est tout pour notre Nation pour la confiance qu’elle a placée en moi, en cette période difficile de notre pays, de me mettre à la tête de l’ OCRB (Office central de la Répression du banditisme). Je me suis dit, une fois appelé, que le pays a maintenant besoin de moi, et j’ai répondu présent à l’appel de mon pays pour le servir.

CNC : En acceptant ce poste, avez-vous pris la mesure de l’immensité de la tâche qui vous attend, notamment de lutter contre le grand banditisme qui s’installe dans notre pays. Surtout que le conflit proprement armé a cédé place à la montée fulgurante de grand banditisme et la grande criminalité ?

RYK : Je vous assure, Monsieur le journaliste, que le défi est énorme. J’en suis parfaitement conscient. L’enjeu est grandiose. Moins d’être alarmiste, je pense qu’on ait les moyens seulement pour relever ce défi que je me promets de mener jusqu’à bon port. Aujourd’hui, il y a une prolifération d’armes à grande échelle, y compris leur utilisation non-conventionnelle dans tout le pays. Certes, il est difficile à régler ce problème le plus facilement possible, c’est-à-dire à étouffer ces ‘’gogobé’’ (bandits assimilés aux enfants de la rue), ces braqueurs, et autres qui sont d’ailleurs nombreux sur notre territoire. Donc, il nous faut des hommes, il nous faut des moyens pour arriver à mettre un terme à tout cela.Je précise que l’OCRB n’a pas seulement compétence sur Bangui, il a une compétence nationale. L’OCRB doit être sur l’ensemble du territoire centrafricain, dans toutes les préfectures, dans toutes les sous-préfectures de notre pays. D’ailleurs, je crois qu’avec le travail que nous faisons en ce moment dans capitale, les bandits vont, de plus en plus, fuir vers l’arrière-pays afin de maltraiter et tuer la population. C’est ce que nous sommes en train de constater avec regret, comme en a été le cas sur l’AxeDamara où trois de nos vaillants Gendarmes ont été tués. Et pourtant, les Gendarmes sont des hommes de paix, mais cela n’a pas empêché ces gens-là d’aller les tuer froidement.
C’est pour cela que je demanderais à nos autorités et à la MINUSCA de nous donner les moyens de mettre hors d’état de nuire ces bandits qui sont partout sur le territoire centrafricain.

CNC : En si peu de temps, vos actions à l’intérieur de Bangui sont ressenties avec satisfaction, notamment la libération en un laps de temps du Centre-ville pris d’assaut par les bandits de grand chemin dissimilés parmi les enfants de la rue. Comment évaluez-vous ces premières heures de travail à la tête de l’ OCRB ?

RYK : Ce n’est que le début du commencement. D’ici deux ou trois mois, nous allons tous évaluer. Mais je dis aussi quelque part que c’est au peuple centrafricain, aux autorités du pays et à la Communauté qui nous accompagne d’apprécier, au regard de l’État de droit, si le travail que je fais est satisfaisant ou pas. Moi-même, je n’ai pas à me vanter, non ! Par contre, je rassure la population de notre dévouement à accomplir parfaitement le travail qui nous a été confié.

CNC : De telles entreprises ne manquent pas de difficultés, à l’exemple d’une fiche qui a été écrite contre vous ; alors que vous avez libéré la population du 6ème arrondissement, en mettant hors d’état de nuire le célèbre braqueur de cette localité…

RYK : Naturellement, tout ce que l’homme fait enregistre des difficultés. Mais, je voudrais dire que nous avons deux difficultés majeures pour le moment. Premièrement, comme je le disais tantôt, il y a un manque de moyens pour bien faire le travail. Il nous faut des Pick-up, pourquoi pas des voitures badigeonnés, car si le bandit aperçoit qu’il y a un véhicule de police dans sa direction, naturellement il va prendre la poudre d’escampette. Alors si la police a des voitures et des véhicules badigeonnés, cela aurait facilité de surprendre et mettre hors d’état de nuire ces bandits.

Deuxièmement, je vous avoue ici qu’il y a certains de nos compatriotes qui n’aiment pas la paix et combattent ceux qui veulent à ce que notre pays retrouve sa quiétude et sa sécurité d’antan. Malgré tout ce que nous avons connu, il subsiste des problèmes de haine, de rivalité qui gangrènent notre société. Malheureusement en ce qui concerne les actions de l’ OCRB, il y a des personnalités qui sont de connivence avec les bandits et les braqueurs, et qu’on ne pourra pas vite dénicher. Mais, je rassure en même temps, qu’avec le temps et nos investigations, nous finirons par les connaitre. Aujourd’hui, il y a déjà des gens qui sont contre nous. Les autorités nationales doivent savoir qu’il y a des Anti-paix.
En ce qui me concerne, je crois que nos services finiront par dénicher ceux-là qui soutiennent les braqueurs, et à partir de ce moment, ils seront considérés comme des braqueurs et seront traités comme tel.

CNC : Que peut-on retenir des perspectives de vos actions ?

RYK : Comme je vous le disais tantôt, l’ OCRB a une compétence territoriale. C’est-à-dire notre champ d’actions ne se limite pas seulement Bangui. Mais cela se fait progressivement et surement. Nous continuons à demander à nos autorités de nous donner les moyens conséquents, pour remettre sur pieds des brigades dans tout le pays, en commençant par les grandes villes comme Berberati, Bouar, Birao, Bambari, etc. en des lieux stratégiques de notre pays. Il faut que l’ OCRB soit là pour inquiéter les bandits, afin de permettre aux opérateurs économiques de venir librement investir dans notre pays

CNC : Etant une force de proximité, avez-vous un appel à l’endroit de la population pour faciliter votre travail ?

RYK : J’exhorte tous les centrafricains sans exception et sans distinction aucune, de m’aider dans cette entreprise. Parce que tout développement passe inéluctablement par la paix, la sécurité et donc la stabilité. Cela veut dire que si nous voulons sortir de la pauvreté et de voir notre pays, la RCA se développer comme les autres pays que nous admirons, chaque centrafricain doit contribuer à la restauration de la paix en premier lieu. Ce n’est que par ce geste que nous allons stimuler les opérateurs économiques à venir chez nous et nous permettre d’assurer la relance économique de notre pays, surtout que nous sommes un pays enclavé.

Propos recueillis par Fred CROCK Pour CNC.

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