Centrafrique: Lettre ouverte aux vautours ; charognards et autres prédateurs de la République

Publié le 14 juillet 2014 , 1:41
Mis à jour le: 14 juillet 2014 1:41 pm
Nous entendons par vautours ; charognards et autres prédateurs de la République, tous les hommes se disant « politique » qui ont rodé et qui continuent de roder autour du pouvoir pour quémander  des postes « politique ». En effet, les dits postes sont malheureusement distribués à tours de bras soit parce que le (ou la)  concerné est un ami (e) de vingt ans qui a rendu service ou encore comme, c’est souvent le cas, il s’agit d’un parent tout simplement. Je n’accuse personne car il suffit de jeter un coup d’œil dans les institutions actuelles de la transition depuis la présidence jusque dans les départements ministériels en passant par les sociétés para-étatiques, pour se rendre compte de l’existence de ces prédateurs qui écument nos institutions nationales. De ce point de vue, on pourrait à juste titre parler dans notre pays de l’existence d’une « économie de prédateurs ».Dans tous les cas, c’est un phénomène qui émerge et qui prend des proportions inquiétantes. Son impact à l’échelle locale, régionale, nationale et internationale est tel qu’il faudrait lui consacrer une attention toute particulière dans nos appréciations des nouvelles donnes politiques. Ce qui était un « phénomène » à un moment donné de l’histoire de notre pays, est devenu un « fait social » et de ce point de vue, mérite une approche ne fut ce que  sectorielle pour cerner les contours du problème à défaut de lui consacrer une étude holistique. Aussi, dans le cas d’espèce, nous focaliserons notre analyse des faits à la lumière des « événements clés » qui ont ponctués la situation politique de notre pays et, par ricochet n’ont pas manquer  d’influencer le comportement des hommes politiques toutes tendances politiques ; idéologiques et partisanes confondues.
Le hic, c’est que vous n’avez rien vu encore ….. Cette catégorie de prédateurs entrés en scène, mieux parachutés sur la scène politique à l’échelle locale, sous-régionale et internationale depuis Décembre 2012, ne cessent d’affuter leurs « armes » au vu des différents cas de figure qui se présentent à eux. Prenons un temps soit peu pour examiner ces différentes facettes situationnelles à la lumière de la conjecture politique de ces cinq dernières années :
1. Les prédateurs locaux et nationaux étaient déjà bien en place avec le régime du pasteur-fasciste BOZIZE et, ils aiguisaient leur denture déjà jaunie à force de mastiquer, pour encore s’en servir  jusqu’en 2016 (date de fin de son mandat) mais patatras, il ya eu SELEKA. Vont-ils autant se décourager et se repentir. Hum ! c’est mal connaitre les vautours et les charognards dont l’une des caractéristiques majeures et communes, est de humer avant tout le monde l’odeur des mets succulents mais aussi, de localiser des proies en situation de détresse extrême. Naturellement, le théâtre centrafricain leur offrira un tremplin pour croître et  perfectionner leur sordide art.
2. Les prédateurs sous-régionaux et internationaux vont à leur tour entrer en scène à partir de la capitale gabonaise à l’occasion des accords de sortie de crise signés en janvier 2013, entre les différents belligérants de la crise centrafricaine. Connaissant le rôle que le défunt président gabonais avait joué dans les différentes crises centrafricaines, BONGO fils va être « harcelé » par ces prédateurs afin qu’il intercède auprès des différentes parties prenantes dans la résolution de la crise avec bien entendu en prime, des postes taillés à leur mesure. Ayant plus ou moins assouvi leur soif, ils vont très vite comprendre grâce à leur incroyable flair, que la partie est loin d’être gagnée. Les faits leur donneront raison car moins de deux mois, c’est serait le tour de la capitale Tchadienne de les accueillir.
3. Le quatrième sommet extraordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement qui se tiendra à N’Djamena, le 18 Avril 2013, aura la charge d’examiner la situation qui prévaut en République Centrafricaine avec cette fois-ci, un invité de marque en l’occurrence Mr Jacob Zuma, Président de la République Sud Africaine qui participera aux travaux en qualité d’invité. Il ne faudra pas plus pour faire comprendre à nos prédateurs locaux ; régionaux et internationaux que le morceau à ingurgiter est considérablement balaise pour ne pas faire le déplacement dans le pays de Tomaï. Aussi, on assistera à une ruée vers l’Eldorado Tchadien des vautours et charognards guidés par leur instinct légendaire. Les faits leur donneront une fois de plus raison car, le morceau fut vraiment costaud : En outre de la déclaration dite de N’Ndjamena, il y aura une feuille de route relative à la composition et au fonctionnement du Conseil national de transition(CNT).
4. La transition ou du moins, les hommes désignés pour la conduire n’étant pas à la hauteur de la mission qui leur est confiée, vont être convoqués manu-militari lors du 6ème sommet des chefs d’Etat de la CEAC à N’Djamena en Avril 2013 pour délibérer. Là encore, ils seront présents les prédo-nationaux et internationaux mais cette fois, on ne leur prêtera aucune attention au point qu’ils passeront tout le temps que durera le sommet à écumer le couloir du palais du peuple tchadien. A l’heure du bilan, ils se sont déjà infiltrés et sont partout dans les organes de la transition politique (présidence ; primature ; CNT ; ministère) et administratifs. Seulement voilà ! la transition peine à se frayer un chemin pour sortir d’une crise qui prend des proportions gravissime en termes de massacre inter-communautaire à grande échelle ; des actes de sauvagerie et de barbarie à nulle autre pareille ; des pratiques d’anthropophagie qui n’honore pas notre pays. Et là encore, nos prédo-nationaux et internationaux sont déjà aux aguets, j’estime que vous devinez déjà  la suite……
5. L’épilogue : Un adage bien connu de chez nous dit qu’il y a cent jours pour le voleur et que la victime dispose seulement d’un seul jour pour l’attraper au collet. Les voleurs, c’est bien entendu les vautours ; charognards ; usurpateurs et autres prédateurs qui rodent autour de l’arène politique  laquelle, malheureusement est devenue trop étroite pour les contenir tellement leur nombre a considérablement augmenté et leur cupidité devenue phénoménale. Aussi, il ne reste objectivement qu’aux véritables acteurs du terrain politique dans le vrai sens du terme de reprendre la place qui leur revenait de droit.
Par Maitre Abdou Abidine KOMNATI
CINCINATTI Etats-Unis d’Amérique

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