Centrafrique : les heures d’après….

Publié le 8 août 2023 , 7:25
Mis à jour le: 8 août 2023 2:48 pm

les heures d’après….

 

Le président Touadéra en campagne électorale en 2020. AFP
Le président Touadéra en campagne électorale en 2020. AFP

 

 

 

Bangui, 09 août 2023 (CNC) –  Tout observateur sérieux de la vie politique du Centrafrique notera aisément une régression du courage en politique. Ce qui est une vertu à la politique et du politique a laissé place à de la couardise et des petits habiles manœuvriers.

Il est pourtant évident, que pour marquer une période, sa période, la compétence ne suffit pas, seul le courage politique sera retenu et servira de marqueur à des générations.

Deux exemples à retenir pouvant servir de repères.

Pis, ces deux exemples s’alignent aisément sur le contexte actuel.

  1. Mme Domitien : cette grande dame de la même ethnie et du même parti politique que J.B.Bokassa (1966-1979). Elle n’a pas hésité à s’opposer au projet du sacre de celui-ci. Elle a jugé ce projet non essentiel pour le Centrafrique.
  2. François Guéret : ce magistrat, de la même ethnie que André Kolingba (1981-1993) a pris sa plume pour dénoncer publiquement le népotisme comme politique menée.

Ni le parti politique encore moins l’ethnie ont eu raison de ces deux personnages.

Un patchwork le MCU ?

Les intérêts d’un parti s’opposent toujours aux intérêts d’une nation

Le patchwork est un ouvrage constitué de morceaux de tissus de différentes couleurs cousus les uns avec les autres. Tel est le parti au pouvoir où se retrouvent les amis, parents, et même des panafricanistes supposés.

Chacun défend des intérêts souvent contraires les uns des autres.

Cet équilibre tient encore miraculeusement. Mais à l’épreuve de ce référendum, les signes de fissure apparaissent. Nous en recensons 3 classés également en 3 effets : immédiats, courts et moyens termes

Effet immédiat, deux affaires aux lendemains qui déchantent?

Le premier : le combat d’exhibition opposant deux ministres conseillers de Touadera. Ce n’est qu’un affrontement de deux intérêts contraires : les soutiens internes ou encore des nationaux, ceux qui ont cru ou faire semblant de croire au président des pauvres et en tirer profit, contre les soutiens étrangers des feyman déguisés en panafricanistes, lesquels entendent profiter de l’homme et du pays. Jules Njawé ferait partie des disciples d’Emile Parfait Simb, auteur d’une gigantesque escroquerie en bande organisée et recherché par la justice internationale.

Le deuxième, à effet immédiat est l’avenir du parti politique MCU, lié grandement à l’avenir du tandem Touadera-Ngamana.

Ce tandem est la rencontre des ambitions où l’un entend utiliser l’autre pour ses intérêts personnels. Il restera l’interrogation : jusqu’à quand et comment cela finira-t-il ?

Touadera a trouvé en Ngamana, l’allié de circonstance pour se débarrasser de ses compagnons des premières heures (Cf. La nouvelle constitution où la vendetta de Touadera contre le Centrafrique). Cette tâche accomplie, lui sera-t-il d’autres utilités ? Dans les milieux maffieux, comme fonctionne le MCU, celui qui sait trop devient encombrant. I kou i ba maah.

Le second (Ngamana) a profité de l’occasion pour deux objectifs : laver l’affront de la “moralité douteuse” et prendre, en même temps, les rênes du parti, en s’appuyant sur les “indépendants”, ces pestiférés d’hier méprisés par le Bureau politique, car dépourvus de culture politique et démocratique, mais attirés seulement par l’appât de gain.

Jusqu’à quand Ngamana et les siens accepteront d’être utilisés par Touadera ? Ne dit-on pas que l’appétit vient en mangeant ?

Ainsi deux camps, au sein du MCU : celui des fondateurs du parti d’un côté, et celui des ralliés obséquieux à souhait, de l’autre côté.

Les jours d’après seront mouvementés tant l’animosité est à son comble.

Tout Centrafricain a pu constater la non-participation de SMS, Ngrebada et Dondra à la campagne référendaire. Leur non-participation à cette campagne expliquerait grandement la pantalonnade observée, au niveau de la DNC avec des pratiques moindres et des arguments pauvres faisant révéler la vacuité d’une idéologie politique au sein de ce parti.

En moyen terme, l’applicabilité de ce que tous qualifient du règlement intérieur du parti au pouvoir posera problème.

Nombre de députés va perdre leurs investitures. Et pour cause. Très peu a le baccalauréat. C’est la base rurale, la force du MCU qui va être sabotée car ce sont eux les premiers ralliés ayant un réel ancrage local. Cette manœuvre bénéficiera aux opportunistes aux longues dents aiguisées à l’affût de gain s et des postes.

En définitif

Le courage est l’un des attributs des hommes et de femmes d’Etat. Pourtant le parti MCU en regorge. Mais Touadera veut un parti acquis à sa cause au sein duquel n’existeraient débats ou interactions débouchant sur des réflexions profondes pour le pays.

Sarandji, Ngrebada, Dondra et compagnie pourront-ils se révéler des sphinx pour renaître de leurs cendres ? Mbeni nga si.

Toujours est-il qu’abandonné le navire MCU à Ngamana qui sera rallié par les soutiens étrangers (feymania), le pays ne survivrait à une telle éventualité.

Ici et maintenant, c’est le lieu de voir se démarquer des hommes et femmes d’Etat épris de leur pays pour compléter le nombre des héros et hérauts du Centrafrique à l’exemple de Mme Domitien et de François Guéret.

 

Par Orphée Douaclé-Ketté

Observateur politique engagé

 

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