Centrafrique : l’ENAM Bangui, la malversation en bande organisée plombe toutes les réformes souhaitées.

Publié le 28 juillet 2017 , 7:34
Mis à jour le: 28 juillet 2017 7:34 pm

Centrafrique : l’ENAM Bangui, la malversation en bande organisée plombe toutes les réformes souhaitées.

 

 

Tribunal de Grande Instance (TGI)
Tribunal de Grande Instance (TGI)

 

Bangui, le 29 juillet 2017.

Par : Gisèle MOLOMA, CNC. 

 

Si tout le monde s’accorde à dire que la corruption, le détournement et le népotisme constituent un talent d’Achille de différents gouvernements qui se sont succédé depuis plusieurs années dans le pays, rien au contraire ne semble se faire pour améliorer les choses. Le cas de l’École Nationale d’Administration et de la Magistrature (ENAM) ou la mauvaise gestion et le clanisme de la nouvelle équipe dirigeante risqueraient de l’amener à fermer ses portes.

 

Depuis le début de la crise militaro-politique qui a secoué ou secoue encore le pays, l’ensemble ou presque tout le peuple centrafricain ne demande que la justice judiciaire pour les victimes innocentes en ignorant les causes de cette crise. Une position emboîtée par, désormais, l’ensemble de la Communauté Internationale.

D’après un observateur de la vie politique centrafricain contacté par CNC, la corruption, la male gouvernance, le népotisme, l’analphabétisme constituent entre autres les causes de la descente aux enfers de la Centrafrique. La justice qui fait partie intégrante de l’administration publique centrafricaine n’est pas épargnée de ce phénomène. C’est en partie, la conscience retrouvée de la Communauté internationale qui pilote, depuis un moment, des réformes de l’école des magistrats et des cadres de cette administration publique centrafricaine, ENAM. Malheureusement pour le peuple centrafricain, le Directeur général de cette école, constatant la faiblesse du gouvernement actuel, se met à détourner systématiquement les fonds d’aide octroyés par cette communauté internationale.

Selon nos informations, le dernier audit qui vient de passer en absence du DG qui séjourne encore en France révèle qu’il ne reste que 25 400 FCFA sur le compte bancaire de l’ENAM.

Faute de liquidité, le DG se retourne contre ses propres élèves en leur exigeant une somme de 12000 francs CFA pour frais d’accès à la bibliothèque de l’école.

À cela s’ajoutent les marchés de confection des tenues et de fournitures des denrées alimentaires. Selon plusieurs sources proches de l’administration de l’ENAM, le marché des tenues du sport, de vivres et produits de première nécessité, des Étudiants sont systématiquement confisqués par le Directeur général et ses proches parents. Plus choquant, le bus de l’école chargé de transporter les élèves magistrats sur le lieu de leur stage au tribunal est maintenant bloqué toujours par le Directeur général pour ses courses domestiques personnelles.

En tout cas, la liste est longue pour ce Directeur général qui tente, en quelque sorte, de privatiser à son compte l’unique école normale d’administration publique du pays.

Les étudiants quant à eux, ne veulent pas prendre un minimum de risque pour faire la grève. Pour eux, le mieux c’est de terminer et retrouver un emploi à la fin que de se mettre en conflit avec les staffs administratifs qui peuvent leur rendre la vie dure un jour. C’est exactement la compréhension et lecture faite par ce Directeur général de l’ENAM avant de s’engager dans ce jeu.

Pour l’heure, personne ne s’intéresse à nos nombreuses sollicitations au sein du gouvernement sur ce sujet. Par contre au ministère de la Justice, on se contente seulement à regretter l’absence des élèves magistrats sur le lieu de leur stage sans faire plus des commentaires.

 

 

 

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