Centrafrique : le ministre anti-balaka Mokpem rejoint l’aile de 12 puissances

Publié le 18 décembre 2018 , 5:38
Mis à jour le: 18 décembre 2018 5:38 pm
Coordination Anti-Balaka Aile 12 Puissances, neveu du Président Touadera. CopyrightDR.
Coordination Anti-Balaka Aile 12 Puissances, neveu du Président Touadera. CopyrightDR.

 

Centrafrique : le ministre anti-balaka Mokpem rejoint l’aile de 12 puissances

 

Si la pluie des condamnations des petits poids des Anti-balaka par la Cour d’appel de Bangui laisse indifférente les coordinations de ce mouvement, la double arrestation des deux poids lourds Patrice Édouard Ngaïssona et Alfred Yekhatom alias Rombhot par la Cour Pénal Internationale faite couler beaucoup de salives et leur donne l’occasion de chanter.

 

Longtemps divisées pour des intérêts liés aux postes ministériels et autres intérêts qui leur sont propres, la double arrestation de Patrice Edouard Ngaïssona et Alfred Yekhatom et la menace désormais qui pèse sur les autres, poussent les deux coordinations des Anti-balaka, l’aile Mokom et l’aile Ngaîssona, à parler d’une seule voix. À en croire à leurs communiqués publiés le 13 décembre dernier.

D’après les termes de ces communiqués, les deux coordinations demandent le retrait de leurs représentants du processus du DDRR, RSS, RN, de l’Initiative pour la paix sous l’égide de l’union africaine et la démission dans les 48 heures du ministre du Tourisme issu de leur mouvement Jacob Mokpem.

Cette démarche n’a pas du tout plu au président Touadera et surtout à leur représentant au sein du gouvernement Jacob Mokpem qui clame à qui veut l’entendre là où ils sont libres, malades ou incarcérés : « qu’il y a un temps pour tout. Un temps pour la guerre et un temps pour la paix et la justice ».

D’après nos informations, Jacob Mokpem refuse de démissionner du gouvernement. Il a plutôt démissionné de la coordination qu’il est issu pour rejoint le groupe dissident de l’aile Ngaîssona et proche du Président Touadera, dénommé “le Leader combattants autodéfense pour la résistance (LCADR)” coordonnée par Baudoin Yangué assisté de Thierry Lebéné alias 12-Puissances,  neveu du Président Touadera.

Sur son financement et avec l’appui financier du Mouvement Cœurs uni, Jacob Mokpem a organisé, par trois de ses nouveaux leaders interposés, une conférence de presse dimanche 16 décembre pour réaffirmer le soutien de tous les Anti-balaka au chef de l’État Faustin Archange Touadera et pour leur demander de ne pas fléchir devant des manœuvres déstabilisatrices des Naîrobiste, ennemis de la paix.

Thierry Lebéné alias 12-Puissances, directeur technique du LCADR :

« Devant cette manipulation passive des puissances nuisibles au développement de la Centrafrique tendant à susciter la réaction des patriotes Anti-balaka contre le pouvoir en place, nous prenons à témoin l’opinion nationale et internationale pour la pratique de cette justice de deux poids deux mesures visant à pousser les Anti-balaka à procéder à la destitution du Président Touadera qui est l’émanation du peuple centrafricain.

Les patriotes Anti-balaka, déterminés à œuvrer pour la paix en Centrafrique, réaffirment leur soutien au Président Touadera, à l’initiative africaine de paix parrainée par l’Union africaine, au processus du DDRR/RSS/RS, aux pourparlers de Khartoum et ne peuvent fléchir devant cette œuvre de manipulation ».

Pour les analystes de la crise centrafricaine, le mouvement Anti-balaka n’est qu’une milice constituée des jeunes désœuvrés et des militaires indisciplinés qui pèchent dans le chao sécuritaire. Mais avec le retour progressif de l’autorité de l’état et l’effectivité du contrôle des militaires, ces anti-balatas n’ont plus les mêmes ressources qu’avant. Plusieurs fois, ils utilisent et multiplient les rumeurs pour se mesurer, mais en vain.

Thierry Vircoulon, chercheur à l’Institut français des relations internationales (Ifri), estime quant à lui que le retrait de la coalition des anti-balatas de l’opération DDR (Démobilisation, désarmement, réinsertion) n’est qu’une tentative de faire pression sur le gouvernement centrafricain.

Il ajoute que « Les anti-barakas faisaient aussi circuler la rumeur à Bangui qu’ils voudraient kidnapper un Français pour mettre la pression sur le gouvernement français pour faire libérer Patrice-Édouard Ngaïssona donc tout cela est en réaction à cette arrestation »

Chantage, pressions, complots, une chose est sûre, le président Touadera et son mouvement Cœurs-Unis travaillent avec les enveloppes pour tempérer e climat.

 

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