Centrafrique : le DDRR et ses enjeux, déjà 20 millions sur les 45 millions de dollars pour sa mise en œuvre.

Publié le 16 mars 2017 , 11:09
Mis à jour le: 16 mars 2017 11:11 pm

Centrafrique : le DDRR et ses enjeux, déjà 20 millions sur les 45 millions de dollars pour sa mise en œuvre.

Le Colonel Selesson et Madame Diane Corner. Credit photo : Éric Ngaba. CopyrightCNC.

Bangui 17 mars 2017, CNC.

Par Eric NGABA

Le programme du Désarmement, Démobilisation, Réinsertion et Rapatriement (DDRR), s’impose comme un dénominateur commun à tout programme du relèvement de la République Centrafricaine. Avec l’appui des partenaires, les autorités centrafricaines sont à pied d’œuvre pour la mise œuvre de ce programme qui concerne 7000 combattants. 20 millions de dollars américains déjà sont annoncées en attendant le gap de 25 millions de dollars pour lancer officiellement le DDRR sur une période de 39 mois dont 30 mois de démobilisation, 6 mois de réinsertion et 3 mois de rapatriement. L’information est donnée par le Colonel Noël Selesson, le Conseiller chargé du DDRR à la présidence, lors d’une conférence de presse conjointe gouvernement et Minusca le 15 mars 2017.

Pour réussir le plan de relèvement du pays, les autorités ont l’intérêt à définir clairement le plan du DDRR afin de ne pas retomber dans les erreurs du passé. La poursuite de dialogue avec les groupes armés et la mobilisation des fonds sont des importantes phases qui mobilisent l’énergie des autorités centrafricaines visant à enclencher ce processus qui compte 39 mois de délais d’exécution.

D’après le Conseiller chargé du DDRR à la Présidence de la République, 7000 combattants sont répertoriés dont 1500 enfants soldats, 500 mercenaires et 1000 ex FACA sont concernés par le programme DDRR. Plusieurs comités ont été mis en place à la présidence pour gérer le processus. Il s’agit des comités stratégiques, techniques et du comité consultatif à travers lesquels les autorités maintiennent le dialogue avec les groupes armés, en vue de leur participation et implication dans le processus.

« Tous les documents techniques sont disponibles ainsi que la mobilisation des fonds. Aujourd’hui, nous savons qu’il nous faut 45 millions de dollars américains pour tout le programme. Nous avons eu des promesses pour 20 millions de dollars américains, nous avons un gap de 25 milliards de FCFA. Aujourd’hui, nous savons que le programme concerne 7 000 ex-combattants dont 1500 enfants associés aux groupes armés, 500 mercenaires étrangers et environs 1000 ex FACA et s’étale sur une durée de 39 mois », a déclaré le Colonel Noël Bienvenu Selesson.

Sur 14 groupes armés répertoriés sur le territoire centrafricain, 12 groupes prennent déjà part au Comité consultatif du DDRR. Le Conseil chargé du DDRR a estimé qu’à la prochaine réunion, les deux autres rebelles dont le FPRC de Nourredine Adam et les Antibalaka de la branche Mokome, partisan de l’Accord de Nairobi, pourraient rejoindre le cercle des groupes dans ce processus.

«Nous pensons que lors de la prochaine réunion, les deux groupes réticents y prendront part, car le FPRC de Nourredine Adam et la branche Mokom des Anti-Balaka ont déjà désigné leurs représentants à ce comité », a souligné le Colonel Noel Selesson. Il a, par ailleurs, souligné que le programme du DDRR n’est pas une prime à l’impunité car, d’après lui, la justice fera son travail. « Le DDRR est volontaire », a-t-il insisté.

Cette conférence de presse a été co-animée avec la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies en Centrafrique, chargée des Affaires politiques et des questions de protection des civils, Diane Corner. Diane Corner, a pour sa part rappelé que la Minusca, qui a été au début aux côtés des autorités centrafricains pour stimuler les partenaires, fait de son côté pour appuyer le gouvernement dans la mobilisation afin d’aboutir au résultat probant.

«De par le passé dans ce pays, il y avait eu des fonds destinés au DDR qui n’avaient pas été utilisés à cet effet, ce qui a conduit à des troubles, et c’est ce qu’il faut éviter. Nous avons été ensemble à Londres, à Bruxelles, nous continuons de travailler ensemble, et nous sommes assez confiants qu’ensemble nous allons aboutir à un résultat satisfaisant dans ce processus», a-t-elle martelé.

La Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies en Centrafrique a par ailleurs réitéré la nécessité de lutter contre l’impunité en Centrafrique, afin de mettre un terme au cycle de violence dans le pays.

« Même si on n’a pas de jugement en ce moment, cela ne veut pas dire que le processus n’est pas en cours. Bientôt nous allons publier la cartographie des crimes commis dans le pays depuis 2003, ce qui est un progrès non négligeable», a-t-elle insisté.​

 

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