Centrafrique : 402240 déplacés internes, une situation humanitaire alarmante

Publié le 16 mars 2017 , 10:55
Mis à jour le: 16 mars 2017 10:55 pm

Centrafrique : 402240 déplacés internes, une situation humanitaire alarmante

 

Les personnes déplacées sur un site de Bangui. Credit photo: Éric Ngaba. CopyrightCNC.
Les personnes déplacées sur un site de Bangui. Credit photo: Éric Ngaba. CopyrightCNC.

 

Bangui 16 mars 2017, CNC.

Par Eric NGABA

 

La situation humanitaire en République centrafricaine continue de se dégrader. Avec la recrudescence de la violence et la multiplication des foyers de tension depuis le mois de septembre 2016 et le premier trimestre 2017, plus de 100 000 nouveaux déplacés ont été enregistrés, à en croire le Bureau des affaires humanitaires en Centrafrique. Ce chiffre porte le nombre de déplacés internes 402 240. Ceci implique qu’un Centrafricain sur cinq est soit déplacé soit réfugié dans les pays limitrophes.

 

L’OCHA informe que le financement de l’action humanitaire suit une tendance à la baisse amorcée depuis 2014, alors que cette situation crée de nouveaux besoins urgents. Selon toujours l’OCH, le budget du Plan de réponse humanitaire 2017 pour la République Centrafricaine d’un montant de 399,5 millions de dollars n’est financé à ce jour qu’à hauteur de 5% soit 19 millions.

 

En 2016, seuls 37% des 531,5 millions de dollars requis n’ont été mobilisés. Dans ce contexte, l’OCHA déplore que la Centrafrique demeure le seul pays au monde où la moitié de la population doit sa survie à l’aide humanitaire.

 

« Ne laissons pas la Centrafrique devenir une crise oubliée ou négligée par le reste du monde » ont lancé de concert le ministre des Affaires sociales et de la réconciliation, Virginie Baikoua et le Coordonnateur humanitaire ad intérim en RCA, Michel Yao, aux partenaires techniques et financiers réunis le 15 mars 2017 à Yaoundé au Cameroun, à l’occasion d’une session d’information sur la situation humanitaire.

 

Des progrès indéniables ont été réalisés mais 2,2 millions de Centrafricains soit la moitié de la population dépend de l’aide humanitaire. « La République centrafricaine demeure une priorité absolue pour la communauté humanitaire » a rappelé Michel Yao. Le sous-financement chronique de l’action humanitaire a entrainé une baisse perceptible de l’aide humanitaire en termes qualitatif et quantitatif. La diminution de moitié des rations alimentaires dans plusieurs régions en atteste.

 

Des acteurs humanitaires se sont complétement retirés en divers endroits faute de financement alors qu’ils étaient souvent les seuls, d’après l’OCHA, à procurer des services sociaux de base. La disparition de ces activités est déplorable notamment dans le secteur de la santé. En 2016, rappelle l’OCHA, les dernières estimations montraient que 56% des infrastructures de santé étaient tenues par les humanitaires.

 

Cette situation risque d’hypothéquer les acquis obtenus si un niveau de financement adéquat ne permet pas de les consolider et de tomber dans une crise humanitaire plus aiguë. Afin de mieux répondre aux nouveaux besoins exprimés et faire face à ceux qui préexistaient tout en prenant en compte les contraintes logistiques et infrastructurelles spécifiques à la RCA, Michel Yao et Virginie Baikoua en ont à nouveau appelé à la générosité des donateurs.

 

« Cela nous aidera aussi à proposer un autre récit de la Centrafrique au reste du monde et un nouveau départ aux Centrafricains et aux Centrafricaines » a conclu Virginie Baikoua.

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