Centrafrique : Le cri du cœur de Maître Crépin Mboli-Goumba face à un régime en perdition

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Ce mercredi 26 février 2025, une voix s’est élevée avec force sur les réseaux sociaux, une voix qui porte en elle la douleur d’un peuple et l’urgence d’un sursaut. Maître Crépin Mboli-Goumba, président du parti PATRIE et coordinateur du Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC), a adressé une déclaration poignante au président Faustin-Archange Touadéra. Loin des calculs politiciens, cet appel se veut celui d’un Centrafricain, un fils de la terre des ancêtres, qui refuse de voir son pays sombrer à nouveau dans le chaos. Et quand on regarde la situation actuelle, ses mots résonnent comme une alarme qu’il serait criminel d’ignorer.
En effet, dans un pays où les cicatrices de 2013, ces années sombres caractérisées par des massacres intercommunautaires et des exodes massifs, sont encore à vif, Maître Crépin Mboli-Goumba peint un tableau inquiétant. Il évoque les signes avant-coureurs d’une tempête imminente : des milices anti-balaka qui se réarment, des combattants lourdement équipés qui se massent aux frontières à Bocaranga et Ngaoundaye, des vidéos où des Soudanais menacent d’avancer jusqu’à Bangui. « Est-ce que tu as vu ce qui se lève dans le ciel ? » demande-t-il à Touadéra, une question qui sonne comme un dernier avertissement avant l’orage. Car oui, les nuages s’amoncellent sur la Centrafrique, et le président semble détourner le regard.
Ce qui frappe dans cette déclaration, c’est la douleur brute qui la traverse. Crépin Mboli-Goumba parle au nom des morts d’Alindao, de Zankon, de Bozoum, de Mboki, de Bambari et d’ailleurs dans le pays, ces noms qui évoquent des tragédies trop vite oubliées par un pouvoir déconnecté. Il se courbe devant la mémoire des victimes, ces fils, filles, pères, mères fauchés par une violence que le régime n’a ni su ni voulu endiguer. « Même si tu es musulman, chrétien ou animiste, je partage votre souffrance », lance-t-il, dans un élan de fraternité qui transcende les divisions artificielles imposées par des années de conflit.
Mais ce discours n’est pas qu’un cri de désespoir ; il est aussi une mise en garde lucide. Maître Crépin Mboli-Goumba rappelle une vérité que Touadéra semble avoir oubliée : un peuple poussé à bout finit par se dresser «. Si tu as l’habitude de frapper tes enfants, un jour ils diront non », dit-il, comparant les Centrafricains à ces âmes résilientes qui, lassées des Wagner, des Rwandais ou des abus de pouvoir, pourraient bientôt refuser de courber l’échine. Et qui pourrait leur donner tort ? Dans un pays où 70 % de la population vit dans une misère abjecte, où les braquages et les tirs rythment le quotidien, parler de « sécurité » sonne comme une plaisanterie amère. La sécurité, ironise-t-il, semble n’exister que pour le pouvoir, pas pour le peuple.
Le parallèle avec l’histoire biblique de Moïse et Pharaon est saisissant. Touadéra, en qualifiant ses opposants de « prophètes de malheur », répète l’arrogance d’un dirigeant aveuglé par son propre règne. Mais Crépin Mboli-Goumba n’est pas là pour prophétiser ; il observe, il alerte, il supplie presque. Il rappelle à Touadéra que le pouvoir n’est pas une fin en soi, qu’il vient de Dieu, ou du peuple, selon les croyances, et qu’il peut s’effacer aussi vite qu’il est venu. L’exemple de François Bozizé, ancien président chassé après avoir défié cette même logique, plane comme une ombre sur ce message.
Et pourtant, au milieu de cette critique cinglante, il y a une main tendue. « Appelle tes frères, demande-leur comment faire », implore Maître Crépin. C’est l’appel d’un homme qui, malgré la répression, les arrestations et l’instrumentalisation de la justice contre l’opposition, croit encore qu’un sursaut est possible. Mais cette lueur d’espoir est fragile. Si Touadéra persiste à « marcher sur les tombes des Centrafricains pour rester au pouvoir à vie », comme le dit Crépin, alors le pays risque de basculer dans un gouffre dont il ne se relèvera pas de sitôt.
Aujourd’hui, la Centrafrique est à un carrefour. Les divisions entre opposition et pouvoir, les rancœurs alimentées par des années d’injustice, et la menace d’une nouvelle guerre civile planent comme une épée de Damoclès. Maître Crépin Mboli-Goumba, en s’adressant directement à Touadéra, ne fait pas que critiquer un régime en chute libre ; il incarne la voix d’un peuple qui refuse de mourir en silence. Reste à savoir si le président écoutera cet appel ou s’il continuera à fermer les yeux, jusqu’à ce que le ciel, comme le prédit Crépin, ne s’abatte sur nous tous.
CONTACTER CORBEAU NEWS CENTRAFRIQUE
Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21
Email: corbeaunewscentrafrique@gmail.com
Rejoignez notre communauté
Chaine officielle du CNC
Invitation à suivre la chaine du CNC
Note : les deux premiers groupes sont réservés uniquement aux publications officielles du CNC