Centrafrique : la Journée mondiale de l’aide humanitaire célébrée dans un contexte très inquiétant

Publié le 20 août 2017 , 6:46
Mis à jour le: 20 août 2017 6:46 pm

Centrafrique : la Journée mondiale de l’aide humanitaire célébrée dans un contexte très inquiétant

 

 

 CopyrightCNCLes déplacés de Bangui. Credit photo : Éric Ngaba.
CopyrightCNCLes déplacés de Bangui. Credit photo : Éric Ngaba.

 

Bangui, 20 août 2017, CNC.

Par Eric NGABA

 

La République centrafricaine traverse à nouveau depuis le début de l’année 2017 une période d’instabilité notamment marquée par une forte recrudescence de la violence, la hausse du nombre de déplacés et des attaques devenues plus fréquentes contre les acteurs humanitaires. Depuis janvier 2017, le nombre de personnes ayant besoin d’assistance humanitaire est passé de 2,2 en janvier à 2,4 millions en juin. Aujourd’hui, 600 000 personnes sont déplacées. C’est dans ce contexte très inquiétant que la journée mondiale de l’aide humanitaire a été célébrée le 19 août 2017 dans le pays.

Le thème de la journée mondiale de l’aide humanitaire « Les civils ne sont pas une cible » revêt entièrement son sens en Centrafrique où le regain de violence a particulièrement augmenté la vulnérabilité des civils. A l’occasion de la célébration de cette journée, la Coordonnatrice humanitaire en République centrafricaine, Najat Rochdi, a déploré que les déplacements forcés privent encore 13% de la population centrafricaine de ses droits les plus fondamentaux. En outre, la présence massive des groupes armés rend difficile l’accès à des villes entières où les besoins humanitaires sont pourtant critiques et urgents.

« Au cours du semestre écoulé, nous avons assisté au retour de violences basées sur l’appartenance religieuse ou ethnique. Cette tendance, si elle se poursuivait, emmènerait le pays vers un avenir beaucoup plus sombre. Les exemples sont nombreux dans le monde, la haine et le rejet d’autrui n’ont jamais mené une nation vers la paix, la stabilité et le développement » a-t-elle regretté.

La persistance de la violence affecte aussi les humanitaires. Le pillage des bases, les attaques contre le personnel et les convois humanitaires tendent à se généraliser et fragilisent davantage les civils qui n’ont d’autre recours que l’aide humanitaire pour satisfaire des besoins basiques et urgents tel que l’accès à la santé, à l’alimentation et à l’eau potable pour ne citer que ceux-là.

D’après a souligné la Coordonnatrice humanitaire en République centrafricaine, plus de 200 attaques ont ciblé les acteurs humanitaires et ont couté la vie à 11 humanitaires depuis le début de l’année 2017.

« La Journée de l’aide humanitaire est une occasion pour mobiliser le public autour des idéaux humanitaires et de célébrer le travail désintéressé accompli dans des situations souvent périlleuses » a-t-elle rappelé.

Grâce à l’action des humanitaires, depuis le début de l’année, 75% des patients ont été référés à un centre de santé, 58% des infrastructures de santé sont appuyées par des humanitaires. Il en va de même pour 74% de l’éducation des garçons et des filles. Enfin, 42% des retournés ont eu accès à des activités génératrices de revenus.

La Journée mondiale de l’aide humanitaire constitue aussi une opportunité de rappeler à tous les lois internationales et les principes auxquels les parties au conflit ont tous adhéré. Tous doivent s’assurer que les droits fondamentaux des civils sont respectés et garantis. Cela implique qu’ils aient accès à l’assistance humanitaire, qu’ils ne servent pas de bouclier humain aux belligérants ou qu’ils soient pris en otage lors des affrontements. Ce sont ces mêmes obligations internationales qui exigent l’accès humanitaire sans entrave et sans condition.

« Cependant, cette protection est l’affaire de tous. Un premier pas simple est de toujours préserver la liberté et l’intégrité de l’humain. Un deuxième pas est de vous mobiliser avec nous pour la signature de la pétition mondiale sur la protection des civils » a rappelé Najat Rochdi.

Une campagne a été lancée au niveau mondial pour amener les dirigeants à respecter les engagements sur la protection des civils pris lors du Sommet mondial de l’humanitaire.

 

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