Centrafrique : Des gendarmes en état de d’ébriété avancée, ont torturé une fille à la Kermesse place Marabéna de Bangui.

Publié le 28 novembre 2016 , 5:26
Mis à jour le: 28 novembre 2016 5:26 am

Centrafrique : Des gendarmes en état de d’ébriété avancée, ont torturé une fille à la Kermesse place Marabéna de Bangui.

GENDARME 3

Bangui, le 28 novembre 2016. 10:41′.

Par: Gisèle MOLOMA.

Chaque jour qui passe, nos Forces de Défense et de Sécurité sombrent de plus en plus dans le désordre à l’image de leur pays qui fonctionne comme un territoire contrôlé par des trafiquants de tout genre. Le week-end dernier, un groupe d’une dizaine des Gendarmes en patrouille et en état de d’ébriété avancée, s’étaient mis à commettre un énorme désordre à la Kermesse de fin d’année organisé sur la place Marabéna sur l’avenue des Martyrs à Bangui. Ce mauvais comportement persistant de nos Forces de Défense et de Sécurité après avoir subi des formations de remise à niveau par les formateurs européens pousse des nombreux Centrafricains à se questionner si un Gendarme en pleine patrouille peut-il se permettre de saouler sa gueule ?

“Foutez nous la paix au moins ! Si ça ne va pas ici, rendez-vous à Bambari“, tel est le cri de colère d’un compatriote Centrafricain cette nuit du samedi 19 à dimanche 20 novembre dernier après des gaffes commises par une dizaine des gendarmes totalement ivres lors d’une patrouille de sécurité à Bangui. Selon les faits racontés par plusieurs témoins contactés par CNC, cette nuit du samedi 19 novembre 2016 vers 23h, une dizaine des gendarmes en Service de patrouille se sont présentés à l’entrée de la Kermesss version Centrafricaine située sur la place Marabéna au rond-point de la Colombe. Déjà ivres au départ, ils ont demandé aux portiers de leur ouvrir la porte d’entrée car ils voulaient s’amuser. Sentant leur état d’ébriété déjà avancée, les portiers leur auraient demandé de payer le droit d’entrée avant que la porte ne leur s’ouvre. Énervés par l’exigence de ces portiers, ils forçaient alors la porte d’entrée, armes et grenade à la main, pour s’infiltrer à l’intérieur. Une fois la porte franchie, ces commandos de nuit, se mettent à foutre le désordre dans la Kermesse.

Selon ces témoins, cette nuit, c’est l’opération “Chasse aux filles” qu’ils ont organisée dans la cour de la kermesse. S’il est admis qu’un vrai dragueur est celui qui sait arrêter une fille dans son mouvement, cela ne doit dire qu’il faut arrêter toutes les filles qui passent. C’est ce qu’avaient fait nos gendarmes-dragueurs de nuit. Toutes les filles présentes cette nuit dans la kermesse, accompagnées ou pas accompagnées, mineurs ou pas, doivent s’arrêter s’ils les interpellent avec des mots d’accroches policiers, proches de celui d’un contrôle d’identité.

Cette balade « machiste » n’a pas du tout plu à certaines des filles approchées. L’une d’elles, qui a osé dire NON à un de ces dragueurs habillés et excités et continuer sa marche, a été, selon le terme utilisé par le dragueur, « proprement corrigée ».

La victime qui a vu l’un de ses deux bras fracturé, a été transportée d’urgence et déposée à l’hôpital par ses propres bourreaux. « Major, elle a fait une chute dans la kermesse, appeler ses parents ». Et le coup est joué. Pour l’heure, la victime est toujours souffrante et les gendarmes fautifs, qui devraient être normalement sanctionnés, sont actuellement libres de leurs mouvements.

Bien qu’ils aient subi des mois de formation récemment, certains de nos gendarmes et policiers continuent de persister dans leurs vieilles habitudes. Ils préfèrent appliquer les techniques de combats et de neutralisation d’ennemi reçues des instructeurs européens contre les paisibles citoyens. D’où le cri de colère de ce compatriote relaté au tout début de cet article. Une autre vraie politique nationale s’impose pour nos forces.

Copyright CNC.

 

Aucun article à afficher