CENTRAFRIQUE……., DE QUOI SERA FAIT LE LENDEMAIN         POST COVID-19 ET POST ELECTORAL?

Publié le 29 mai 2020 , 11:22
Mis à jour le: 29 mai 2020 11:22 pm
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Bangui (Corbeaunews-Centrafrique) – Le Centrafricain lambda, en ce mois de mai 2020, est très dubitatif parce qu’il ne perçoit aucune visibilité politique, aucun signe fort, ni un message audible et rassurant pour le lendemain post COVID-19 et post électoral de Centrafrique.

IL s’interroge : de quoi sera fait ce lendemain ?

 

Il doute à cause d’une atmosphère politique voulue à Bangui de plus en plus délétère ou anxiogène. .

IL s’inquiète des pièces des puzzles qui se mettent en place présageant d’une autre apocalypse

 

Chaque compatriote se souviendra de l’anodine phrase que le Président PATASSE, le 1er Démocratiquement Elu de notre histoire politique, aimait prononcer, avec toute la plaisanterie nécessaire, chaque fois que la circonstance s’offrait : ‘’… le mensonge court à la vitesse du lièvre et la vérité arrive toujours à la vitesse de la tortue, et Bangui est une ville de rumeurs, mais les rumeurs de Bangui finissent toujours par devenir réalités…’’

 

Le Président TOUADERA joue à la roulette russe

 

Le régime du Président TOUADERA, depuis 2016, nous a habitué à des mensonges d’Etat et à un certain agenda caché, qui a commencé à se révéler depuis février 2019. Contre l’opinion populaire nationale qui a rejeté son initiative du énième dialogue avec les groupes armés, il a fait tenir celui-ci à Khartoum (Soudan), parrainé par l’Union Africaine et financé par ses alliés russes de la société WAGNER et les systèmes des Nations Unies. L’issue de cet énième dialogue, que le Président TOUADERA a défendu comme l’ultime main tendue, a permis de constater que le Président TOUADERA avait un agenda politique caché, celui de s’allier aux groupes armés dans l’optique de s’accrocher au pouvoir, d’où la sibylline amnistie cachée dans le second accord secret du dialogue de Khartoum, révélé par SABONE Abakar dans son premier live de février 2020. Dans notre lettre ouverte au Président TOUADERA du 29 mars 2019 (laquelle lettre ouverte a amené certains du milieu présidentiel à envisager de manière épidermique notre élimination physique), nous avons récusé ce dialogue comme étant :

  • Un mépris pour les victimes des seleka,
  • Un mépris pour les recommandations du Forum National de Bangui de mai 2015
  • Une humiliation pour le Peuple Centrafricain
  • Une consécration de l’impunité
  • Une violation de la constitution de la République

Réalisant que les mensonges commencent à le rattraper, risquent d’impacter gravement la suite du mandat présidentiel et compromettre la ré élection de son mentor, en toute conscience, le milieu présidentiel opte pour la roulette russe en jouant son va-tout : ‘’ça passe ou ça casse, et recourir à la politique de la terre brûlée, si ça ne passe pas’’, stratégie suicidaire qui s’applique gauchement et rend l’atmosphère politique de plus en plus anxiogène  à Bangui et provoque, en province, la recrudescence des tueries de masse réalisées par les groupes armés, instrumentalisés politiquement, ce qui crée une psychose nationale. Ces derniers temps, la vie politique nationale est réduite à la guéguerre entre le camp TOUADERA-MCU et le camp BOZIZE-KNK, animée par leurs porte-paroles, à travers des réseaux sociaux (live-s) se rivalisant par des révélations d’en-dessous malsains, nauséabonds, diffamants, reléguant les autres acteurs politiques au rang d’observateurs, malgré eux. Au lieu d’une union sacrée de tous les acteurs politiques et sociaux pour gérer avec intelligence et pragmatisme le premier mal du siècle sorti d’un laboratoire quelque part et envisager de manière consensuelle un schéma centrafricain pour une organisation responsable et conséquente des élections présidentielles et législatives, le Centrafricain lambda est témoin, malgré lui, de révélations faisant état des assassinats politiques, des crimes économiques et financiers, des holdups électoraux sous les précédents différents régimes politiques de Bangui, et épargnant, curieusement, celui du Président TOUADERA.

 

Qui croirait et pourrait croire que ce serait un des proches collaborateurs du Président TOUADERA, le Ministre Conseiller Spécial à la Présidence de la République, Mr NGOUANDJIKA Fidèle, qui, certainement avec la bénédiction de son mentor, va vilipender dans des propos diffamants, humiliants, dégradants l’ancien Président BOZIZE et autres dignitaires, lesquelles vilénies ont provoqué la réaction immédiate de l’ancien Président BOZIZE, par l’intermédiaire du chef rebelle SABONE Abakar. Live-s d’infamies contre live-s d’infamies, l’attention du Centrafricain lambda a été totalement détournée des dénis de responsabilités politiques, des ratages de la gestion du COVID-19, de l’incapacité des Autorités de Bangui d’organiser les élections à dates constitutionnelles retenues, des actions dilatoires du Président TOUADERA de procéder à la modification de la constitution de la République pour s’accrocher au pouvoir, des enlèvements et assassinats de nuit….

Personne ne peut présager ce qui adviendra ces prochains mois en Centrafrique pour question d’obsession morbide de s’accrocher au pouvoir, de manque de visibilité politique, de manque de messages politiques audibles et rassurants, ce qui cristallise la psychose nationale créée par l’insécurité qui perdure depuis 2012-2013.

 

Le Centrafricain lambda, en ce mois de mai 2020, vit une réelle psychose ; il doute, s’inquiéte et s’interroge, vu les pièces des puzzles qui se mettent en place sûrement et tranquillement depuis quelques mois, ce que nous allons essayer de décrypter ensemble.

 

  • La non révélation du deuxième accord secret du dialogue de Khartoum qui a accordé une sibylline amnistie aux bourreaux ou assassins du Peuple Centrafricain, que Mr NGEBADA, l’actuel Premier Ministre, a utilisé pour faire plaider sa nomination auprès du Président TOUADERA par les chefs des groupes armés, évoqué par le chef rebelle SABONE Abakar dans son live en février 2020. Pourquoi continuer de cacher ce deuxième accord dit secret, maintenant révélé ? Le simple fait de le cacher constitue en soi une faute de haute trahison politique.
  • Les trafics d’armes de Gbadolité (RDC) : la pauvre FLORENCE (sans nom), certainement contre une très forte rétribution, a accepté de protéger les vrais trafiquants, se faisant la principale responsable de ces trafics d’armes entre Gbadolité (RDC) et le Sud-Est de Centrafrique (Basse Kotto, Mbomou et haut Mbomou), empêchant ainsi de connaître toutes les vérités sur les quantités, les qualités et les calibres de ces armes, les durées de ces trafics et les possibles destinataires.
  • Stratégie d’occupation de l’espace centrafricain et alignement des groupes armés : (1) Après Birao, Ndélé a été à feu et à sang, violences instrumentalisées par certaines personnalités politiques, membres du Gouvernement NGREBADA, certainement avec la bénédiction du Président TOUADERA et la complicité des contingents de la MINUSCA de ces localités, (2) NDARASSA Ali, amené à Bangui et ramené à Bokolobo par un aéronef de la MINUSCA, reçu par le Premier Ministre qui lui aurait donné des instructions, entreprend une occupation criminelle du Mbomou et du Haut Mbomou, avec interdiction du Président TOUADERA faite aux éléments du détachement des FACA à Obo, d’empêcher cette occupation, (3) dans la mouvance de l’occupation de l’espace centrafricain par les groupes armés, le Ministre WANZE a officiellement accompagné  SOULEMANE Bi-Sidi, alias Sidiki, avec ses éléments formés à Bouar, aux frais du contribuable centrafricain, pour les laisser se fondre dans la nature entre Bouar et Baboua, certainement pour reprendre les tueries de masse dans ces deux préfecture, ce qui constitue une autre haute trahison politique, (4) SABONE Abakar, dans un de ses live-s de riposte, a  évoqué sa préférence politique ainsi que celles de NOURREDINE Adam et de HISSEIN Abdoulaye pour l’ancien Président BOZIZE.

 

S’il faudrait bien décrypter ces scénarii, (1) le Sud-Est du pays (Préfectures de la Basse Kotto, du Mbomou et du Haut Mbomou) est politiquement placé sous contrôle de l’UPC de NDARASSA, le Nord-Est (Préfectures de la Vakaga, du Bamingui Bangoran et de la Haute Kotto) est aussi politiquement placé sous le contrôle du RPRC, de DJONO AHABA  Gotran (membre du gouvernement NGREBADA) et de ses alliés soudanais, et les Préfectures de l’Ouham-Pendé et de la Nana Mambéré sont de même politiquement placées sous le contrôle des 3R de   SOULEMANE Bi-Sidi, alias Sidiki, (2) Les chefs des groupes armés se sont déjà alignés politiquement : SABONE Abakar, NOUREIDINE Adam, HISSEIN Abdoulaye et probablement les chefs des groupes anti balaka sont derrière l’ancien Président BOZIZE et les chefs des autres groupes armés sont avec le Président TOUADERA. Cependant, il reste un groupe armé dont on ne connait pas encore l’alignement politique, celui basé dans l’espace compris entre les rivières Pama et M’Poko. Est-il allié à BOZIZE ou à TOUADERA ?

 

Et-Après ?????

 

La patience du Centrafricain lambda est poussée à ses limites extrêmes

 

Il y a une évidence qui ne se récuse pas. Il y a toujours un début et une fin en Politique. Et le début conditionne toujours la fin qui peut parfois être marquée par certains signes caractéristiques qui ne trompent pas. Plus on veut repousser la fin en Politique, plus elle sera brutale et imprévisible, d’où nécessité pour tout acteur politique de savoir quitter la Politique au moment qu’il faut, si non, c’est la Politique qui le quitte d’une manière ou d’une autre, et au moment où il s’y attend le moins. La politique fonction ne se conçoit plus et ne peut plus se concevoir en tant que telle, après tous les gâchis et inconséquences politiques vécus par le Centrafricain lambda, même si les pays nantis veulent maintenir sous leur domination leurs anciennes colonies pour les exploiter. Un peuple qui subit beaucoup d’inégalités, d’injustices, d’exclusions, qui meurt de faim et de maladies, alors que ses gouvernants politiques engrangent, en très peu de temps, des milliards de francs cfa dans les paradis fiscaux, affichent des comportements insolents, insouciants et méprisants à son égard, s’endurcit de ces insolences, insouciances et mépris, et réagit toujours par des négativités destructrices. Le printemps arabe n’est pas encore tombé dans l’oubli. Nous avons été témoins en 2011 et en 2012 de la vindicte populaire qui a fait basculer les BEN ALI (Tunisie), MOUBARACK (Egypte), PAPANDREOU (Grèce),BERLUSCONI (Italie), SARKOZI (France), ZAPATERO (Espagne), préoccupés pour la défense des intérêts des patrons des grandes firmes qui les ont installés au pouvoir ou qui les ont soutenus. Aussi, nous avons été témoins de la grogne populaire qui a mis fin aux longs règnes de CAMPAORE (Burkina Faso), de BOUTEFLIKA (Algérie) et de BECHIR (Soudan). Les années 2012 et 2013 ont été marquées par les affres de la rébellion et coup d’Etat de la coalition seleka, desquelles le Centrafricain lambda ne s’est pas encore remis, car les plaies ouvertes par cette énième crise militaro-politique de 2012-2013 se sont encore refermées et le Président TOUADERA y retourne les couteaux pour s’accrocher au pouvoir au mépris de tout bon sens politique.

 

Quelle victime centrafricaine, aussi peu insouciante qu’elle soit, pourrait accepter de voir ses dirigeants politiques octroyer une amnistie à ses bourreaux ou assassins pour se maintenir au pouvoir, alors qu’elle n’a fait l’objet d’aucune attention ou considération ? Quel Centrafricain, aussi nécessiteux qu’il soit, pourrait brader son orgueil, sa fierté d’homme et abandonner son pays à des mercenaires importés par de véreux leaders politiques ou gouvernants insouciants, même si les rapports de forces lui sont encore défavorables ?

 

Le Centrafricain lambda, après le COVID-19 et après les élections que le Président TOUADERA veut renvoyer aux calendes grecques, se doit de renaître et de se ré inventer, après les gâchis politiques des six décennies d’indépendance octroyée, durant lesquelles il n’a pu construire des repères ni s’affirmer à cause d’une instabilité politique entretenue, des solutions antinomiques imposées de l’extérieur, lesquelles solutions ont fait de lui un nain politique, économique et un nécessiteux. Comble de malheur, le régime politique du Président TOUADERA est devenu son propre bourreau et mène le bateau Centrafrique sur des écueils. Si nécessiteux qu’il soit, il ne peut brader son orgueil, sa fierté d’homme et demeurer l’éternel exclu chez lui, car il y a des limites en tout et un moment pour tout :

  • Un moment pour souffrir et un moment pour ne plus accepter de souffrir ;
  • Un moment pour pleurer et un moment pour rire ;
  • Un moment pour avoir faim et un moment pour ne plus accepter d’avoir faim
  • Un moment pour être malade et abandonné à soi et un moment pour être malade et être obligatoirement pris en charge par la Puissance Publique ;
  • Un moment pour supporter et un moment pour ne plus accepter de supporter ;
  • Un moment pour tolérer et un moment pour ne plus accepter de tolérer ;
  • Un moment pour combattre et un moment pour vaincre ;
  • Un moment pour pardonner, mais après détermination des responsabilités ;

Et, surtout

  • Un moment pour choisir en fonction de ses intérêts ou faire ses propres choix de société. Et ce moment est arrivé pour que le Centrafricain lambda choisisse selon ses intérêts, qui ont été bradés, pour d’autres depuis au moins cinq (5) siècles.

 

 

Le Centrafricain lambda, quelles que soient les distractions politiciennes, commence à prendre conscience et veut maintenant et désormais des gouvernants soucieux de ses préoccupations fondamentales, des gouvernants matures politiquement et visionnaires du devenir de Centrafrique.

 

Quel citoyen, aussi analphabète qu’il soit, pourrait accepter au moment où le covid-19 commence à faire des dégâts dans son pays, que ses dirigeants ne soient préoccupés que pour le fauteuil présidentiel et les sièges parlementaires, alors que les hôpitaux sont des mouroirs ?

Qui a droit au bonheur et qui n’y a pas droit ?

Même s’il faudrait être dupe, naïf ou immature politiquement, aucun Centrafricain ne peut plus accepter, qu’après huit (8-9) dialogues, tenus uniquement entre pouvoirs publics et groupes armés, avec exclusion des autres forces vives de la Nation, fortement financés par les systèmes des Nations Unies, que d’idoines solutions de sortie définitive de cette crise, qui perdure depuis 2012-2013, ne soient trouvées. Les élections de 2015-2016 ont été défendues comme étant le panacée pour un retour à l’ordre constitutionnel et démocratique ; mais voilà plus de quatre (+4) ans, nous, Centrafricains, sommes en train de faire l’amer constat que les décideurs politiques centrafricains sont devenus nos propres bourreaux.

 

Il faut comprendre le silence du Centrafricain lambda

 

Le silence du Centrafricain lambda depuis est lourd de significations. Ce silence ne sous-entend ni fatalité, ni résignation, ni docilité ; le Peuple Centrafricain est un rouleau compresseur, sur un versant, dont les freins ne doivent pas être lâchés ; or depuis février 2019, le Président TOUADERA a bien lâché les freins et, encore plus grave, il est en train d’enlever les cailloux qui le retiennent. Cette année bissextile 2020 risque d’être une année d’overdose collective des comportements irresponsables, de gestions politiques aventurières et exclusives, de crimes financiers et économiques, d’abandon et de non-assistance à un peuple en danger, voire de tentative d’un crime de génocide contre un peuple. Et ce silence doit être compris politiquement par le Président TOUADERA. Le Centrafricain lambda, dans les souffrances qui lui sont imposées par le régime politique actuel, attend avec patience les élections pour, enfin, choisir un Chef d’Etat qui assurera sa sécurité, défendra l’intégrité du territoire national, assurera la cohésion sociale ; un Chef d’Etat qui fera marcher l’économie et la soutiendra et un Chef d’Etat qui assurera les besoins sociaux fondamentaux.

 

Donc un Chef d’Etat qui saura concevoir, organiser, animer et accompagner, c’est-à-dire un Chef d’Etat qui amènera le Centrafricain lambda à s’auto-organiser. Pour le dire encore mieux, le Centrafricain lambda veut choisir par le biais des élections libres, non truquées, un Chef d’Etat qui fera autrement la Politique et qui va la concevoir en termes de mission d’objectifs et non plus en termes de politique-fonction ou de faire de la politique une fin en soi, une réussite sociale ou encore un moyen d’exister socialement. Donc, les élections que le Président TOUADERA voudrait renvoyer aux calendes grecques, le Centrafricain lambda les attend comme une résilience et l’ultime alternative devant lui permettre de ne plus être un exilé-méprisé-exclu chez lui, mais une occasion d’affirmer sa maturité politique, et sa prise de conscience, certes tardive,, de pouvoir exprimer sa préférence pour une société centrafricaine plus déterminée, plus engagée, plus responsable, plus conséquente, plus solidaire et capable de s’auto-organiser.

 

Les futurs candidats aux élections, les futurs postulants aux différentes fonctions administratives se doivent de comprendre ce silence, et particulièrement le Président TOUADERA qui joue au feu et s’obstine pour renvoyer aux calendes grecques ces élections tant attendues ; si par son obstination ou son obsession de s’accrocher au pouvoir, il prend la responsabilité politique et historique de  faire tourner le barillet  de la roulette russe, la tempe qui va recevoir la balle qui sort du canon ne s’y attend pas toujours…..

WAFIO  Jean  Serge

                                                                                                                      Président du PDCA

 

 

 

 

 

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