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Centrafrique: Concernant Michel Djotodia, à partir de quand a-t-il été un sujet d’intérêt pour les services centrafricains ? Quelles sont les informations que vous receviez à l’époque ?

(Corbeau News Centrafrique)

BOZ
Concernant Michel Djotodia, à partir de quand a-t-il été un sujet d’intérêt pour les services centrafricains ? Quelles sont les informations que vous receviez à l’époque ?

Bangui, (R.F.I)

Michel Djotodia est devenu un vrai sujet de préoccupation pour les Renseignements Généraux Centrafricains (Bureau National de la Documentation) après le 02 février 2008. Cette date marque le renversement manqué du Président tchadien Idriss Déby par deux grands groupes rebelles tchadiens : la coalition rebelle Union des Forces pour la Démocratie et le Développement (UFDD) du Général Mahamat Allatchi Nouri ; et le mouvement rebelle Rassemblement des Forces pour le Changement (RFC) de Timan Erdimi. Les deux groupes rebelles avaient auparavant signé une alliance militaire et politique en 2007.

La force de frappe de ces deux groupes armés était telle qu’ils avaient remporté plusieurs batailles contre l’armée tchadienne, avant d’attaquer et d’assiéger le 02 février 2008 la capitale Ndjamena notamment le Palais présidentiel où se trouvait d’ailleurs le Président Idriss Déby. Celui-ci n’a eu la vie sauve que grâce à l’intervention de l’aviation militaire Française qui a pu repousser et disperser les rebelles.

Peu après cet évènement militaro-politique du 02 février 2008, les agents de terrain du Bureau National de la Documentation dont j’étais le Directeur Général me fournissaient régulièrement et depuis les frontières soudanaise et tchadienne, des informations faisant état d’un rapprochement très inquiétant entre l’UFDD du général Mahamat Allatchi Nouri, certains chefs militaires djandjawids du Darfour (Soudan) et l’Union des Forces Démocratiques du Rassemblement (UFDR) créée à Kigali le 14 avril 2006 et composée de trois mouvements rebelles Centrafricains dont le Groupe d’Action Patriotique de Libération de Centrafrique (GAPLC) de Michel Djotodia.

Deux choses doivent être soulignées :

Tout d’abord, ce rapprochement entre l’UFDR et les rebelles tchadiens et soudanais est une idée de Michel Djotodia. Il faut préciser ici qu’après le coup d’Etat du 15 mars 2003, c’est le Président François Bozizé en personne qui nomma Michel Djotodia comme Consul de la République Centrafricaine à Nyala au Sud Soudan. Or, le Président Bozizé savait pertinemment que Michel Djotodia avait des ambitions politiques et avait notamment échoué à se faire élire député en 1998. Cette nomination de Michel Djotodia se révélera très vite comme une grosse erreur, puisque c’est une fois installé comme Consul à Nyala, près de sa région natale que Michel Djotodia, au contact des rebelles tchadiens et des braconniers d’une part, et grâce à la circulation d’armes de guerre provenant du conflit du Darfour d’autre part, créa en 2005 son mouvement rebelle (GAPLC), lequel devient par la suite membre de l’UFDR, composé aussi du Mouvement des Libérateurs Centrafricains pour la Justice (MLCJ) du capitaine Abakar Sabone, et du Front Démocratique Centrafricain du Commandant Justin Hassan.

Enfin, selon les informations recueillies, ce rapprochement entre l’UFDR et les rebelles tchadiens et soudanais initié par Michel Djotodia visait deux objectifs politiques : dans un premier temps, l’UFDR devait bénéficier d’un renfort en armes et combattants de la part de l’UFDD et des guerriers soudanais djandjawids pour marcher sur la capitale Bangui et renverser le Président François Bozizé ; dans un second temps, et en guise de retour d’ascenseur, le futur Président Centrafricain issu de l’UFDR devait offrir aux rebelles de l’UFDD du Général Mahamat Allatchi Nouri une base arrière en Centrafrique, et même l’appuyer jusqu’au renversement du Président tchadien Idriss Déby.

Par une note en date du 09 février 2008, c’est-à-dire une semaine après le coup d’Etat manqué contre le Président Idriss Déby, j’avais saisi le Président François Bozizé d’une note confidentielle pour attirer son attention sur les informations alarmantes en ma possession concernant les dangereuses connexions entre l’UFDR (Centrafrique) et l’UFDD (Tchad) ; je m’exprimai alors en de termes suivants : « Ces renseignements constituent une alerte rouge, et nécessitent par conséquent une vigilance accrue de nos forces de défense et de sécurité, surtout à nos frontières avec le Soudan et le Tchad.

Il faut y installer des bases militaires FACA en les dotant d’un équipement adéquat, pour surveiller et éventuellement enrayer les éventuelles attaques rebelles, et loin de Bangui. Si rien n’est sérieusement fait, il est à craindre que les rebelles Centrafricains soient appuyés par des mercenaires et islamistes pour venir prendre le pouvoir par coup d’Etat à Bangui ». Mais je n’ai pas été suivi par . La suite, le monde entier la connaît, c’est l’arrivée de Séléka le 24 mars 2013.

Michel Djotodia a d’abord dirigé un mouvement nommé GAPLC (Groupe d’action patriotique de libération de Centrafrique) qui sera l’un des groupes fondateurs de l’UFDR. Avez-vous des informations sur l’histoire de ce mouvement, ses autres cadres, son implantation ?

Comme je l’ai déjà indiqué, Michel Djotodia a toujours eu des ambitions politiques. Faute d’avoir été élu Député en 1998, il profite de son poste de Consul de Centrafrique à Nyala (Sud-Soudan) pour créer une rébellion dénommée Groupe d’Action Patriotique de Libération de Centrafrique (GALPC). Michel Djotodia n’avait fait que rejoindre Abakar Sabone qui avait combattu dans le maquis parmi les « Libérateurs », et donc militairement contribué à l’arrivée du général François Bozizé au pouvoir le 15 mars 2003, s’était déjà très vite brouillé avec le Président François Bozizé dès 2004 (Voir AFP, 17 avril 2004, « Echange de tirs entre armée Centrafricaine et « ex-libérateurs » à Bangui »).

Abakar Sabone renoua avec la lutte armée avec beaucoup « d’ex-libérateurs » au sein d’un mouvement dénommé Mouvement des Libérateurs Centrafricains pour la Justice (MLCJ). Parmi les « Libérateurs » du 15 mars 2003, il y avait beaucoup d’éléments Tchadiens. N’ayant pas reçu ce qui leur avait été promis dans le maquis, ils se sont retourné d’abord contre la population qu’ils violentaient à Bangui, avant de se replier dans le nord.

Quelles informations avez-vous obtenues quand vous étiez à la tête des services centrafricains sur la création de l’UFDR le 14 avril 2006 à Kigali ?

L’Union des Forces Démocratiques du Redressement (UFDR) est créée le 14 avril 2006 à Kigali (Rwanda). Elle est composée du Mouvement des Libérateurs Centrafricains pour la Justice (MLCJ) du capitaine Abakar Sabone, du Groupe d’Action Patriotique de Libération de Centrafrique (GAPLC) de Michel Djotodia, et du Front Démocratique Centrafricain (FDC) du commandant Justin Hassan.

Quand j’ai été nommé Patron des renseignements Généraux Centrafricains (BND), les informations dont je disposais prêtaient à Michel Djotodia l’ambition présidentielle. A travers l’UFDR, le GAPLC, le MLCJ et le FDC ont voulu unir leurs forces et leurs stratégies pour pouvoir mieux affronter et renverser le régime du Président François Bozizé.

Il faut rappeler que face aux mouvements rebelles dans le nord et l’est du pays, les FACA n’étaient pas suffisamment équipés et entraînés ; le régime du Président François Bozizé a toujours été en sursis à partir de 2005, et ce grâce aux interventions étrangères notamment de l’aviation militaire Française en 2006 dans l’est, et des interventions récurrentes de l’armée Tchadienne jusqu’à 2008.

Quelle avait été la réaction du gouvernement après la création de cette UFDR ?

Avant mon entrée en fonction, les seules informations étaient celles fournies ponctuellement par des FACA qui allaient occasionnellement en détachement dans les zones rebelles. Il n y avait pas un vrai service de renseignements.

Après ma nomination suivie de la création du Bureau National de la Documentation, j’ai rapidement démasqué deux individus qui faisaient office d’informateurs ou d’indics au profit du gouvernement centrafricain. Il s’agit d’Ali et Al Bachar, lesquels fréquentaient souvent le Camp militaire Béal, et le Palais de la Renaissance où ils s’entretenaient régulièrement avec le cabinet du Président François Bozizé ainsi que le mien.

Assez rapidement, je me suis rendu compte que les deux individus travaillaient plutôt pour les ennemis

de la nation. En réalité, ils étaient des taupes et filaient plutôt des informations à l’UFDR. Le 12 septembre 2008, j’avais reçu une des maîtresses de Michel Djotodia, militante KNK, et qui sera nommée Préfet d’Ippy. C’est cette dame qui donnera les premières informations sur le rôle double des sieurs Ali et Al Bachar, rôle que mes agents et moi allons plus tard formellement établir et dénoncer.

Le gouvernement centrafricain se fiait donc aux informations de ces deux individus jusqu’à ce que j’entre en fonction comme Directeur Général du Bureau National de la Documentation (BND). Or, les informations sur les rebelles souvent données par Ali et Al Bachar au gouvernement n’étaient jamais inquiétantes, comme s’ils étaient dans une logique d’endormir le gouvernement, et aider ainsi les rebelles dans leur marche vers la capitale Bangui.

Que savez-vous des circonstances de la création de la CPJP ?

Charles Massi, je le connaissais en tant qu’Etudiant, depuis bien longtemps à Bordeaux avec Nalke Dorogo, lequel dirigeait l’Association des Centrafricains de Bordeaux (ACB). Charles Massi pilotait une plateforme politique dénommée Comité d’Information pour la Défense de la Démocraie (CIDD) dont à 19 ans j’étais le plus jeune membre. Charles Massi entendait promouvoir les valeurs démocratiques en Centrafrique. Ainsi, Charles Massi qui avait par ailleurs une bonne situation professionnelle et sociale faisait rêver la jeunesse centrafricaine de Bordeaux.

Nommé Ministre par le Président Ange Félix Patassé, Charles Massi change progressivement jusqu’à prendre la tête d’une rébellion, contrairement à l’idéal démocratique qu’il partageait avec nous à Bordeaux.

C’est en tant que Ministre des Mines que Charles Massi entre en contact avec le monde des diamants et croise Mohamed Moussa Dhaffane qui le convaincra plus tard à accepter de devenir le Chef d’une rébellion, la Convention des Patriotes pour la Justice et la Paix (CPJP). Charles Massi n’a pas créé la CPJP. Dhaffane a créé le mouvement mais c’est Charles Massi qui a donné le nom CPJP.

Mohamed Moussa Dhaffane est de père soudanais et de mère centrafricaine. Il était surnommé le saoudien par sa famille et ses proches, en référence à son séjour étudiant en Arabie Saoudite. Rentré au pays, il est battu par le Pasteur Antoine Bobo, au poste de Président de la Croix Rouge centrafricaine. Mohamed Moussa Dhaffane en garde un souvenir amer et estime qu’il a perdu ce poste parce qu’il était musulman. Depuis, il s’est découvert un rôle de fervent défenseur des intérêts musulmans. C’est lui qui en réalité crée la CPJP.

Dhaffane menait une campagne de sensibilisation pro CPJP en faisant miroiter un financement massif des pays arabes dont l’Arabie Saoudite. Dhaffane a travaillé pour une fondation Libyenne qui a financé en partie la construction de Ledger Plaza.

Charles Massi a accepté de devenir leader de la CPJP juste pour essayer de se venger de Bozizé qui l’avait limogé du gouvernement. Un jour, à bord d’un avion vers Paris, Massi me dit que « ton Président Bozizé ne connait que le langage de la force ; je vais créer une rébellion et le faire tomber ».

Que savez-vous des arrestations au Tchad de Mohamed Moustapha Dhaffane et de Nourredine Adam ? Le pouvoir de Bangui a-t-il été lié à ces arrestations ?

Le pouvoir du Président François Bozizé était lié à celui du Président Idriss Déby. Le Tchad soutenait ouvertement le Président François Bozizé. Le Président Idriss Déby envoyait régulièrement ses forces armées sur le territoire centrafricain pour soutenir militairement le régime de Bangui contre les rebelles notamment l’UFDR et la CPJP. A l’origine, Nourredine Adam était membre du mouvement rebelle tchadien, le Rassemblement des Forces pour le Changement (RFC) de Timan Erdimi.

Il est très proche du colonel Job, ancien Patron des renseignements de Déby, qui avait rejoint Timan Erdimi. Nourredine Adam a été arrêté pour atteinte à la sûreté de l’Etat tchadien, et Mohamed Moussa Dhaffane l’a été pour atteinte à la sûreté de l’Etat centrafricain. Les deux individus ont trois choses en commun. D’abord, Nourredine Adam et Mohamed Moussa Dhaffane sont tous deux de mère centrafricaine, mais ont des pères étrangers, tchadien pour le premier, et soudanais pour le second. Ensuite, Nourredine Adam et Mohamed Moussa Dhaffane s’étaient connus en Arabie Saoudite. Enfin, ils sont devenus membres influents du mouvement rebelle CPJP. Lorsque l’UFDD attaque Ndjamena le 02 février 2008, il y avait aussi des éléments centrafricains de la CPJP.

Pourquoi et comment les autorités ont-elles fait le choix de jouer la carte Abdoulaye Hissène, notamment en juin-juillet 2012 ?  

Abdoulaye Hissène a grandi dans le commerce de diamant à Nzacko, avant d’arriver à Bangui en 2000, et a vendu 121 carats de diamant au prix de 135.000.000 F CFA. Petit frère d’Alladji Ramadan qui était un grand collecteur de diamants, riche et influent. Abdoulaye Hissène avait donc une bonne situation financière. A la mort de Ramadan courant 2012, Francis Bozizé s’est rendu sur la place mortuaire à Bangui pour demander au Sultan de Ndélé d’intervenir auprès d’Abdoulaye Hissène, successeur de Massi et proche de Neris Massi, afin qu’il regagne la dynamique de paix voulue par le Président François Bozizé. Abdoulaye Hissène accepte la proposition, ce qui a fâche Neris Massi et Mohamed Moussa Dhaffane. Après la défection d’Abdoulaye Hissène, c’est Nourredine Adam qui a repris la tête de la CPJP. Avec Dhaffane, Nourredine Adam active leurs multiples réseaux au Tchad et dans le monde arabe. Il réussit à ramener des éléments, mercenaires, matériels, de l’argent, renforçant ainsi la CPJP qui deviendra le maillon fort de a coalition rebelle Séléka. C’est ce qui explique beaucoup l’influence de

Nourredine Adam sur Michel Djotodia dans la gestion du pouvoir à partir du 24 mars 2013.

D’ailleurs, le colonel Job l’ancien Patron des renseignements militaires de Déby a accompagné Nourredine Adam avec la Coalition Séléka jusqu’au renversement de François Bozizé. A l’investiture de Michel Djotodia, Idriss Deby très énervé a dû demander l’arrestation de Job.

Que savez-vous des circonstances de la création de la Séléka ? Quel rôle jouaient les chefs en résidence surveillée au Tchad ? Quel rôle jouaient les militaires sur le terrain ?

Il faut comprendre que les groupes Goula et Rounga ont toujours entretenu depuis très longtemps des groupes paramilitaires pour se protéger contre les braconniers, et dans l’exploitation du diamant. Ces groupes étaient régulièrement alimentés hommes et en armes, des armes qui circulent dans la région à cause des multiples conflits.

Le nouveau Code Minier instauré par le Président François Bozizé pour le bien du peuple centrafricain a mécontenté les Goula et Rounga, lesquels ont subitement perdu le monopole de l’exploitation du diamant dans le nord et l’est du pays. Dans l’application de ce nouveau Code Minier, les Goula et les Rounga ont estimé avoir subi nombre d’exactions, et été victimes d’extorsions de fonds commises de la part de l’Etat. Plus de 20 mille carats de diamants leur auraient été pris par l’Etat centrafricain. Donc Goula, Rounga et Youlou ont décidé d’unir leurs forces pour défendre leurs intérêts.

Après la fermeture des bureaux de diamant, les collecteurs de diamant Oumar Sodiam et Alkali se sont repliés au soudan. Ils reviennent plus tard avec des mercenaires soudanais tels que le général Moussa Assimeh qui s’est particulièrement illustré à Bangui par la commission de beaucoup de crimes à Bangui après le 24 mars 2013. Nourredine Adam et Mohamed Moussa Dhaffane, quant à eux, ont contacté et ramené des combattants rebelles tchadiens et Djandjawids pour gonfler les rangs de la Séléka. Michel Djotodia n’avait quant à lui que des Goula et Youlou.

Savez-vous à partir de quand l’UFDR de Djotodia s’est jointe à la Séléka, comment s’est faite la connexion ?

D’abord, Séléka en langue nationale Sango veut dire mariage ou alliance. A vrai dire, le début de Séléka qui est parvenu au pouvoir avec Michel Djotodia le 24 mars 2013, c’est la naissance le 24 avril 2006 à Kigali de l’Union des Forces Démocratiques pour le Rassemblement (UFDR) comme je l’ai bien expliqué précédemment, sous l’instigation de Michel Djotodia. L’UFDR, cette première Séléka était composée de trois mouvements : Mouvement des Libérateurs Centrafricains pour la Justice (MLCJ) du capitaine Abakar Sabone, du Groupe d’Action Patriotique de Libération de Centrafrique (GAPLC) de Michel Djotodia, et du Front Démocratique Centrafricain (FDC) du commandant Justin Hassan.

La Séléka qui a déclenché les hostilités en septembre 2012 jusqu’à renverser le Président François

Bozizé, c’est rien d’autre que l’UFDR recomposée, rénovée et solidement renforcée. C’est rien d’autre que l’UFDR du 14 avril 2006 avec laquelle collaboraient les très influents proches du Président François Bozizé que j’avais démasqués et dénoncés au Président François Bozizé, lequel ne m’a pas cru.

Quel est le rôle de Firmin Findiro et Sylvain Ndoutingaye dans la Séléka ?

Avant tout, il faut savoir que Firmin Findiro et Sylvain Ndoutingaye ont toujours été très proches l’un de l’autre, ce qui n’est pas en soi interdit. Mais d’apres les rumeurs de plus en plus persistante,ils auraient participé a fédéré les soldats pour constituer la Séléka.

Cependant si la participation de Ndoutingai n’aparaissait de facon aviser, celle de Findiro etait vrai, par ce qu’il y’a beaucoups de faisseaux d’indice et des preuvent l’impliquant,pour être plus précis, il faut savoir qu’avant mon entrée en fonction à la tête des Renseignements Généraux Centrafricains, les sieurs Al Bachar et Ali avaient déjà été recrutés par les sevice secret centraficain par intermediaire de Firmin Findiro gouvernement Centrafricain comme principaux informateurs ou indics pour des renseignements sur les mouvements rebelles notamment l’UFDR et leurs principaux chefs tels qu’Abakar Sabone, Michel Djotodia, Zakaria Damane, Abdoulaye Miskine…Mais ce que les responsables des Renseignements Généraux Centrafricains ignoraient, c’est que les sieurs Albachar et Ali étaient en réalité des taupes au profit des rebelles ; ces individus donnaient plutôt des informations aux rebelles sur les actions projetées par le gouvernement, sur les positions des FACA qui devaient se rendre en détachement militaires dans les provinces pour combattre les rebelles.

C’est ce qui expliquait justement le fait que les FACA qui étaient envoyés au front tombaient toujours dans des embuscades tendues par les rebelles entre 2005 et 2008. C’est une fois Directeur Général du Bureau National de la Documentation (BND) que je fais cette découverte sur les deux individus précités. Je découvre en plus que non seulement les sieurs Albachar et Ali avaient des liens personnels avec Firmin Findiro , mais ils avaient aussi réussi à établir des contacts entre Firmin Findiro, et Michel Djotodia qui était dans le maquis.

Le premier élément, c’est la corruption de Firmin Findiro qui a reçu de grosses sommes d’argent et la promesse de nomination comme premier ministre, Ministre d’Etat directeur de cabinet provenant de Michel Djotodia

Le second élément, c’est que le sieur Ali était devenu même chauffeur de Firmin Findiro, et plus tard chauffeur de Michel Djotodia, Chef d’Etat de transition, ce qui n’est pas anodin.

Quand j’avais eu tous ces renseignements, j’avais alerté le Président François Bozizé par deux fiches. Mais comme le Président François Bozizé avait une très grande confiance Firmin Findiro , il ne m’avait pas du tout suivi. Pire, pour permettre la réalisation de leur projet subversif, le collaborateurs de Michel Djotodia avaient très vite retourné la situation en leur faveur en me neutralisant. Alors que je rentrais d’une mission d’Alger, Firmin Findiro, Procureur de la République me fit arrêter après concertation avec Sylvain Ndoutingaye et m’accusa d’un projet de coup d’Etat que je préparais avec la complicité du Président Nicolas Sarkozy, lequel m’aurait reçu à l’Elysée.

e fus ainsi injustement détenu puis jugé à Bangui. Lors de ce procès, j’avais déclaré clairement que Ndoutingaye et Findiro collaboraient avec Michel Djotodia. Le Procureur Findiro avait saisi et emporté tout le matériel de mon service, le Bureau National de la Documentation (BND). Findiro a notamment saisi et fait acheminer à Michel Djotodia deux ordinateurs contenant un nombre incalculable de données et renseignements hypersensibles, des renseignements très compromettants sur sa collaboration et avec le chef rebelle Michel Djotodia .

Justement, l’opinion se souviendra ici que le 11 mars 2014, un certain Ali Ousman, membre de la Séléka, et aide de camp du Chef d’Etat de Transition Michel Djotodia a affirmé détenir l’un des ordinateurs, et s’est même permis de publier une Note que j’avais adressée au Président François Bozizé le 09 février 2008 pour attirer son attention sur les connexions rebelles tripartites :

La justice ne m’avait pas cru lors de mon procès, puisque le Procureur corrompu Firmin Findiro, juge et partie, était à la manœuvre. J’avais dit lors mon procès que Firmin Feindiro, etait une branche juridique d’un conglomera dengereux qui travail dans la logique de succession du President francois BOZIZE qui etaient de connivence avec les chefs rebelles dont Michel Djotodia (voir procès verbal de mon procès). Ils avaient un plan de malheur pour la RCA, et que tôt ou tard on me donnera raison. Finalement, c’est faute de m’avoir suivi que le Président François Bozizé a perdu le pouvoir. C’est faute de m’avoir suivi que la Séléka de Michel Djotodia est parvenue au pouvoir, avec tous ces milliers de morts Centrafricains et autres exactions et crimes économiques. Séléka ne serait jamais arrivé au pouvoir si les renseignements n’étaient pas négligés et si je n’avais pas été écarté du Service des Renseignements Généraux Centrafricains (BND).

Quel historique des mouvements Antibalaka feriez-vous ? 

Les Antibalaka, c’est d’abord une multitude de groupes d’autodéfense. Ces groupes d’autodéfense ont été créés ça et là après la naissance du phénomène des coupeurs de route appelés communément « Zaraguina ». Les Antibalaka ne datent pas de l’arrivée de Séléka au pouvoir le 24 mars 2013.

C’est à la suite des exactions diverses et multiples commises par Séléka que les Antibalaka vont décider de protéger la population à Bangui, dans les provinces et les villages. L’entrée en action des Antibalaka a été quelque peu favorisée par l’absence des FACA sur le terrain, après l’arrivée de la coalition rebelle Séléka. Il faut se rappeler en effet que le Chef de l’Etat de Transition Michel Djotodia avait dissous les FACA. Mécontents, beaucoup d’éléments des FACA ont décidé fondu dans les rangs des milices Antibalaka.

Les rangs des milices Antibalaka ont été aussi gonflés par des jeunes désœuvrés, des jeunes chômeurs, et même les anciens prisonniers libérés partout dans le pays au fur et mesure que la coalition rebelle Séléka avançait. Après ils ont été politiquement instrumentalisés pour permettre à certains hommes politiques ou non d’exister et de poser des revendications politiques.

Qui sont les leaders que vous leur connaissez ?

A l’origine, il n’y avait pas de leader général en tant que tel puisque chaque groupe Antibalaka était autonome à l’échelle d’une localité, plus précisément d’un village. Il y avait donc une multitude de chefs. C’est après l’arrivée au pouvoir de la coalition rebelle Séléka de Michel Djotodia que certains opportunistes ont récupéré et instrumentalisé politiquement ces groupes d’autodéfense, et en sont ont revendiqué le commandement politique et militaire. Je pense ici à Patrick Edouard Ngaissona qui lui a déjà abandonné la lutte armée en transformant ses groupes en parti politique, Joachim Kokaté, Konaté, Wenezoui, Andjilo, sans oublier le célèbre et emblématique Romaric Vomitiandé reconnu coupable de viole grâce aux éléments des preuves constituer par le brillant procureur de Bangui, M. GREZENGUE. D’ailleurs, il n y a pas de commandement unique. Il y a plusieurs chefs Antibalaka qui s’affrontent pour le leadership.

Quel a été selon vous le rôle du pouvoir de Bangui et notamment du président Bozizé dans leur réactivation à l’été 2013 ?

Comme tout le monde, je n’ai appris le rôle de l’ancien Président Bozizé dans l’instrumentalisation des Antibalaka que suite à la publication le 26 février 2014 sur plusieurs sites internet d’un enregistrement sonore encore non autentifier,faisant état d’une conversation téléphonique en langue Sango de l’ancien Président François Bozizé avec un chef Antibalaka

Quelles solutions préconisez-vous à la crise centrafricaine ?

La crise Centrafricaine n’a rien de confessionnel. Ce n’est pas un affrontement entre les musulmans d’un côté et les chrétiens de l’autre côté. En réalité, c’est une crise politique car Séléka est venue pour renverser le Président François Bozizé. C’est ce qui est arrivé. Après, il y a eu beaucoup de crimes graves commis partout dans le pays, avec une incapacité de Michel Djotodia de contrôler la situation. Ce qui a occasionné un chaos dans le pays. Donc, les solutions à la crise centrafricaine doivent être politiques.

Il faut que les acteurs politiques qui se connaissent depuis des décennies puissent se parler sans détour et à Bangui ; il faut engager des enquêtes et des poursuites contre les auteurs de tous les crimes ; il faut aussi aller rapidement aux élections générales pour un retour à l’ordre constitutionnel. La Réforme du Secteur de Sécurité doit être relancée pour que les FACA soient enfin opérationnels, en s’inspirant du modèle ivoirien. La lutte contre le terrorisme ne doit pas être un vain mot, car les terroristes qui opèrent dans le sahel au Mali, au Niger et au Nigéria peuvent aussi se retrouver en Centrafrique. D’ailleurs, les terroristes de la LRA sont déjà là, ceux de Boko Haram ne sont pas loin.

Alors fort de mes sens objectifs de recherche, exceptionnellement pour mettre fin a la souffrance du peuple centrafricain je publierai en toute objectivité l’extrait de mon livre dès lundi 4 sur la vraie nature de la crise centrafricaine et les douze solutions capable d’y mettre fin à cet état failli qu’est la RCA .

 

Bangui, Madison KOSSI Pour CNC

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