Centrafrique / Bouar :quand les jeunes sont remontés contre les ONG internationales.

Image d’illustration d’une manifestation des jeune de Bouar en 2018. Crédit photo : Gervais Lenga / CNC.

 

« Bien faire vaut mieux que bien dire », dit un adage français. Les ONG internationales, qui ont promis de l’emploi aux jeunes en région, n’ont jamais respecté leur promesse.

 

« … ici à Bouar nous allons avoir une équipe d’environ  45 personnes. Nous allons faire venir une partie de nos collègues qui travaillent avec nous à Bangui, et pour le reste de recrutement nous espérons au maximum prendre des gens qui sont d’ici. Donc toutes les procédures de recrutement se font à partir d’ici. Et d’ailleurs, mais! On veut s’insérer dans le tissu socio-économique de Bouar… », a déclaré devant les jeunes, un haut responsable du comité international de croix – rouge (CICR) le 5 mars 2019 lors du lancement officiel des activités du comité dans la région. Alors, trois mois plus tard, c’est vraiment tout le contraire, selon les jeunes de Bouar contactés par CNC.

 

À en croire à leurs propos, tous les postes composant la base du CICR, notamment les filles de salle, informaticiens, chauffeurs et même pour la transmission radio VHF… sont recrutées exclusivement à Bangui. Et CICR n’est pas le seul à jouer aux nerfs des jeunes locaux. On peut citer aussi le Cordaid, le Word Vision, le PAM, le HCR et bien d’autres.

 

Pour Maturin, un membre du mouvement de la jeunesse locale :  « toutes ces ONG pensent que nous ne sommes pas assez intelligents à Bouar pour pouvoir travailler chez elles. Elles préfèrent recruter exclusivement à Bangui alors qu’aucune mesure de préférence locale n’a été faite dans la procédure. Mais pourquoi venir chez nous ? », s’interroge-t-il, tout en rajoutant qu’il y’aura des actions robustes contre ces pratiques dans les prochaines semaines.

 

Cependant, Wallo , un jeune de Bouar parle quant à lui des efforts de la jeunesse de Bouar qui ne sont pas récompensés par ces organismes internationaux : « Imaginez-vous la mentalité des jeunes de Bouar qui renouent seulement au travail malgré la crise qui traverse cette ville. Ils protègent les cliques les édifices public et privé, mais en récompense on les met toujours à côté », a-t-il expliqué.

 

En raison de problème technique, nous avons tenté en vain de joindre la base du CICR à Bouar sur cette affaire.

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