CENTRAFRIQUE : APRÈS CINQ DÉCENNIES D’INDÉPENDANCE, NOTRE NATION MARCHE ENCORE SUR SES LACETS…

Publié le 18 août 2017 , 7:18
Mis à jour le: 18 août 2017 7:18 pm

CENTRAFRIQUE : APRÈS CINQ DÉCENNIES D’INDÉPENDANCE, NOTRE NATION MARCHE ENCORE SUR SES LACETS…

 

Opération sangharis

 

 

Bangui, le 19 août 2017.

Par : Bernard Selemby Doudou, CNC.

 

Il était une fois une terre de 623000 kilomètres carrés, fertile et riche en ressources naturelles, localisée au cœur de notre cher continent s’appelait Oubangui-chari. Ancienne colonie française, ce lopin de terre acquit son indépendance le 13 août 1960 après une lutte inouïe de ses premiers intellectuels encadré par le feu President fondateur Barthélemy Boganda et prit le nom de République Centrafricaine.

Fruit de la réflexion du President fondateur lors de l’assemblée constituante, la Centrafrique s’est dotée d’un drapeau, d’une devise, d’un hymne national…bref tous les attributs d’un nouveau État. Depuis toujours, la Centrafrique célèbre cette journée comme ses pairs d’Afrique pour honorer la mémoire de nos héros et affirmer notre accession à la souveraineté internationale. La célébration de cette année est particulière et a un goût amer car notre chère patrie, nonobstant le retour à l’ordre constitutionnel est occupée à hauteur de 80% par des groupes armés non conventionnels. À l’occasion de son traditionnel discours à la nation, le President de la République a fait un remarquable constat que le pays recule sans aller au bout de son idée ou de son raisonnement. Ce constat amer a été fait en référence à la situation d’avant car en dehors de la dégradation galopante du volet sécuritaire, le statuquo n’est que la suite logique de l’héritage de l’indépendance.

Fort de ce qui précède, le citoyen lambda qui a analysé les différents modes de gouvernance depuis les indépendances s’interrogent à juste titre : Comment expliquer ce constat de recul ? À qui imputé la responsabilité de se recul ? La France, la communauté internationale et le Conseil de sécurité de l’ONU sont insinueusement responsables ? Pourquoi cherchons-nous le coupable ailleurs alors que c’est nous même qui gérons le pays depuis les indépendances ? Le franc CFA qui est garantit par la banque de France et outil de domination de la puissance coloniale est-il a l’origine de notre recul ? Pourquoi avons-nous toujours un doigt accusateur ?Pourquoi nos lacets sont toujours défaits au point de nous gêner dans la course ? Qu’est-ce que l’indépendance nous a apporté ? En d’autres termes, qu’avons nous fait de notre indépendance ? Quel est notre apport à la reconstruction de notre pays ?

Le constat du President de la République est venu à point nommé et peux être le point de départ de la prise de conscience d’une réelle indépendance. Et pourquoi cette annonce à la nation du President de la République n’a pas daigné esquisser une solution pour arrêter se recul cyclique ? À ce propos, qui prépare et rédige les discours du President de la République ? S’agit-il d’un professionnel des médias et/ou de communication ? Le President de la République saura t-il mettre un terme à cette tradition de mauvaise gouvernance, de crime économique et/ou financière ?

Après le constat du President de la République quels sont les dispositifs politiques, économiques, et juridique mis en place pour la reconstruction nationale. Une sortie médiatique du chef de l’état à pareil occasion doit toujours faire des annonces déterminant un nouveau cap car de mémoire, nos parents se précipitaient sur des postes récepteurs et réclamaient un calme absolu quand le chef de l’état s’adresse à la nation. Par ailleurs et en dehors des considérations juridiques, philosophiques et sociologiques, l’indépendance rime t-elle avec les notions de souveraineté ? De liberté ? De développement économique ? Nous estimons que l’heure n’est plus à la division, à la guerre de positionnement et surtout d’entretien des égos. Au nom de l’intérêt général et surtout par respect à la mémoire de nos héros d’indépendance nous invitons humblement le President de la République à tendre la main aux partis politiques d’opposition à la société civile, aux compétences de tous bords etc a travers un nouveau gouvernement afin de donner une nouvelle dynamique, une pulsion, une synergie, une mutualisation des différentes ressources dans le bien être de notre chère patrie….

Hommage à tous ceux qui ont hypothéqué leur vie en tentant de construire et de protéger les intérêts de notre patrie. Mais attention, ne le dîtes à personne. Si on vous demande, ne dîtes pas que c’est moi.

 

La Dordogne le 18 août 2017.

Bernard SELEMBY DOUDOU

Juriste, Administrateur des Elections.                                                                              Tel : 0666830062

 

Auteur de l'article
Auteur de l’article

 

 

 

Aucun article à afficher