CARITAS-BANGUI sur un chantier de reconstruction de 40 maisons aux sinistrés de Ngoukomba

Mgr Nzapalainga à la Pédiatrie
Mgr Nzapalainga à la Pédiatrie

CARITAS-BANGUI sur un chantier de reconstruction de 40 maisons aux sinistrés de Ngoukomba

Bangui (Corbeau News Centrafrique): 11-01-2015.  Le gigantesque projet mis en chantier par CARITAS-BANGUI sous la coordination de la Sœur Flora, vise à reconstruire les villages incendiés par les groupes armés dans le pays. Ce seront quelques centaines de maisons qui seront construites dans les villages longeant l’axe Damara, Bogangolo et l’axe Boali jusqu’au village Gaga. Non seulement le projet vise l’amélioration immédiate des conditions de vie des habitants, mais il participe également du développement communautaire et favorise la cohésion sociale.

Point n’est besoin de rappeler que la crise actuelle en Centrafrique est marquée par la destruction des maisons à Bangui et l’incendie des villages entiers dans les provinces. Le Ministère de l’habitat a dû réévaluer le défi des logements de 500 mille à un million aujourd’hui dans le pays. C’est à cette priorité gouvernementale que CARITAS-BANGUI s’attaque. Maxim Manda de CARITAS-BANGUI ayant conduit une mission éclaire de visite sur le chantier de Ngoukomba, présente la vision de cette Ong catholique en la matière : « Dans cette crise que notre pays a traversé, plus d’une quarantaine de maisons ont été incendiées avec les biens de leurs occupants par les Anti-balaka au village Ngoukomba. Les habitants sont dans la grande souffrance, puisque jusque-là, elles n’arrivent pas à se reconstruire des maisons et dorment dans des petites tentes de fortune et dans des conditions précaires. Mais, nous ne pouvons pas rester insensibles à cette situation dramatique. C’est ainsi qu’avec l’appui de certains compatriotes en France, nous avons monté ce projet, afin de secourir ces habitants en détresse en leur construisant des maisons. » a-t-il affirmé. Et d’ajouter : « Ce projet ne concerne pas seulement les habitants de Ngoukomba, ce n’est que le début. Nous avons initié ce projet pour reconstruire des maisons aux habitants des villages sur l’Axe Damara, jusqu’à Libie, puis sur l’Axe Bogangolo. Ensuite nous allons mettre le cap sur l’Axe Boali jusqu’à Gaga. »

A Ngoukomba, ce sont au total 40 ménages qui ont bénéficié de ce projet qui s’inscrit dans une approche de participation communautaire. C’est-à-dire que les habitants vont eux-mêmes fournir les matériels locaux de construction, notamment les pailles, les baguettes, les fourches, etc. qui sont achetés par CARITAS et remis de nouveau aux habitants.

Jean Célestin Kpoé est notable au village Ngoukomba qui assure l’intérim du chef du village froidement abattu par des Anti-Balaka, lors de l’attaque : « C’est avec grande joie que nous réceptionnons cette aide de l’Ong Caritas. On reconnait les vrais amis dans les moments difficiles dit-on et cette assistance nous va droit au cœur. Il y a eu beaucoup de grandes Ongs qui nous ont promis mais n’ont rien fait jusque-là. Non seulement nous allons avoir des maisons très bientôt des maisons, mais aujourd’hui, nos enfants, les femmes, les jeunes ont tous du travail de paille, de charpente et autres matériaux locaux de construction. » Même soulagement pour Yvonne Yakoulé, bénéficiaire de ce projet : « Quand les Anti-balaka sont arrivés, c’est la désolation totale. On a fui rien qu’avec les enfants sans rien prendre. Ils sont venus tout emporter et brûler toutes les maisons du village. Moi, j’ai dormi pendant des mois avec les enfants sous le hangar du Sanctuaire marial et quand je regarde les enfants trembler de paludisme sous la pluie, j’ai pleuré. C’est pourquoi je témoigne de mes sincères remerciements à Caritas. Aussi, je lance un appel aux autres personnes de bonne foi et aux autorités de notre pas de penser à notre sort. » A Modeste Ténguéré de témoigner de sa reconnaissance : « Je remercie Caritas pour son aide. Nous pensons que nous étions oubliés. Pour moi, j’ai commencé à rassembler les matériaux de construction de ma maison, mais Caritas est venue nous payer ces matériaux pour nous permettre de nous acheter du sucre et du savon, car depuis le forfait des Anti-balaka dans le village, nous manquons de tout. » a-t-il dit.

Somme toute, la problématique du logement est cruciale en RCA. La réconciliation entre chrétiens et musulmans doit passer par là, étant donné la destruction systématique des maisons au nom du conflit inter-communautaire. Aujourd’hui, les personnes déplacées ont vu leurs maisons détruites et donc, leur retour est conditionné à un problème de logement.

CNC / Bangui / Fred Krock.