Bangui: Message de compassion de Martin Ziguélé aux familles éprouvées par le regain de tension à Bangui

Publié le 28 septembre 2015 , 4:00
Mis à jour le: 28 septembre 2015 4:00 pm

( Corbeau News Centrafrique )

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Message de compassion de Martin Ziguélé aux familles éprouvées par le regain de tension à Bangui

Bangui ( CNC ) 28-09-2015

Devant le carnage opéré par les ‘’donner-la-mort’’ du Km5 ayant entraîné une vingtaine de morts et une centaine de blessés selon les chiffres officiels, entre samedi et dimanche suite à la découverte mystérieuse d’un corps dans vie d’un jeune musulman, le Président du MLPC a tapé du poing sur la table. Exprimant ses profondes compassions aux familles éprouvées, Martin Ziguélé appelle le gouvernement et la communauté internationale à faire en sorte que « force reste à la loi » et que les centrafricains eux, s’emploient véritablement dans l’œuvre de la paix et de la cohésion sociale.

Hier, samedi 26 septembre 2015, la ville de Bangui, notamment tous les quartiers situés dans les 3ème et 5ème arrondissements ont connu une irruption de violences que nous n’avons plus vu depuis plus d’une année. Nous avons revécu des scènes d’Apocalypse qu’aucun centrafricain ne voulait plus revoir, des personnes pourchassées et abattues ; des femmes, des enfants et des vieillards livrés à eux-mêmes. Nous avons revécu encore cet exode de la population civile vers les lieux de refuge, pourtant grâce à l’action des centrafricains eux-mêmes, des femmes et hommes de bonne volonté, des leaders associatifs et religieux, la communauté internationale, ainsi que le gouvernement, la paix semblait revenir progressivement. La preuve c’est que dans la ville, les camps de déplacés se vidaient de manière significative.

Tout cela nous interpelle profondément. D’abord, nous voudrions nous incliner devant les dépouilles de nos compatriotes qui sont tombés. Malheureusement, une vie ne se renouvelle pas, ils sont tombés définitivement.

Nos enfants, qu’ils soient Balaka ou Séléka ou d’autres groupes qui n’osent pas dire leur nom, il faut qu’ils comprennent que cela ne peut pas continuer indéfiniment. Il faut qu’ils comprennent également qu’on peut tout faire avec une baïonnette sauf s’asseoir dessus. Il faut qu’ils comprennent que même la guerre de cent ans qu’il y a eu entre la France et l’Angleterre s’est terminée autour d’une table et par la paix. Il faut qu’ils comprennent que la seconde guerre mondiale qui a entraîné de milliers de victimes s’est terminée autour d’une table de négociation par la paix. Il faut que les centrafricains arrêtent d’enseigner et nourrir la haine ; d’arrêter d’arroser les fleurs de la mort parce qu’aujourd’hui, personne ne peut se dire être fier de ce qui s’est passé hier. Personne ne peut souhaiter revivre ce qui s’est passé.

Il faut que les autorités de ce pays diligentent une enquête pour savoir dans quelle circonstance exactement cette affaire a commencé pour prévenir de celles ou de ceux qui ne veulent manifestement pas le retour à la paix dans ce pays. Il y a des extrémistes partout, malgré qu’ils ne sont pas nombreux et ils prennent en otage le peuple. Il faut que force reste à la loi.

Il y a lieu d’appeler à nouveau nos compatriotes, hommes femmes, d’interpeler leur conscience, est-ce que la chose que nous devons offrir à notre peuple, c’est la mort ? J’interpelle donc toutes les bonnes volontés à ne pas se décourager parce que la paix comme la vérité finira par triompher. Nous en payons le prix aujourd’hui, mis il ne faut pas qu’ils se découragent ; bien au contraire, ils doivent reprendre les actions de sensibilisation, d’explication et surtout de vigilance et que la justice fasse son travail et que le dernier mot revienne à la loi.

Bangui, Fred KROCK Pour CNC

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