Au cœur de l’injustice : le cri d’alarme du procureur de Mobaye

Publié le 21 juin 2023 , 7:20
Mis à jour le: 21 juin 2023 4:11 pm

Au cœur de l’injustice : le cri d’alarme du procureur de Mobaye

La lettre police sur leur pick-up
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Bangui, 22  juin 2023 (CNC) —  La justice en Centrafrique est en proie à de sérieux problèmes qui sont en train de miner sa crédibilité et son efficacité. Mobaye, une petite ville située dans le pays, est l’illustration parfaite de cette situation préoccupante. Le procureur local, Achille Pacos Gounidanga, a osé briser le silence en déclarant ouvertement ce que beaucoup pensent tout bas : la justice agit elle-même hors la loi.

 

Pour le procureur, le problème majeur à Mobaye réside dans l’absence d’une maison carcérale depuis plus de trois ans. Cette lacune a des conséquences directes sur le respect des délais de détention préventive à la gendarmerie et au commissariat de la ville. Le procureur souligne que cette absence de maisons d’arrêt est à l’origine des dysfonctionnements observés. En effet, lorsqu’une enquête est terminée au niveau de la brigade ou de l’unité de police, le procureur est contraint de garder la personne prévenue soit à la gendarmerie, soit à la police, de manière arbitraire. Il estime que cette situation est problématique, car cela implique que des individus se retrouvent en détention sans base légale, ce qui est contraire aux principes fondamentaux de la justice.

 

La frustration du procureur est palpable dans ses propos : “On est obligé de continuer de garder la personne à la gendarmerie ou à la police alors que la détention est irrégulière. Qu’on nous crée une maison d’arrêt.”

Il est évident qu’il en a assez de cette situation qui entrave le bon fonctionnement de la justice. Le manque de ressources matérielles et d’infrastructures appropriées limite les capacités de la justice à Mobaye et dans d’autres régions du pays, y compris la capitale, Bangui.

 

Ce problème d’absence de maisons d’arrêt n’est pas une spécificité de Mobaye. Il est répandu à travers tout le territoire centrafricain, ce qui remet en question la capacité du système judiciaire à garantir les droits des citoyens et à assurer un procès équitable pour tous. La population est en droit de s’interroger sur la légitimité de la justice lorsqu’elle-même viole ses propres règles.

 

Pour les observateurs, la création de maisons d’arrêt adéquates est une nécessité urgente. Cela permettrait de respecter les délais de détention préventive, de garantir les droits des prévenus et d’assurer la légalité des procédures judiciaires. En investissant dans des infrastructures appropriées et en fournissant les ressources nécessaires, les autorités centrafricaines pourraient rétablir la confiance dans le système judiciaire et renforcer l’état de droit dans le pays.

 

Il est essentiel que cette problématique soit prise au sérieux par les autorités compétentes. L’injustice qui se produit au sein même du système judiciaire est un affront à la démocratie et aux droits fondamentaux des citoyens. La voix du procureur de Mobaye doit être entendue et suivie d’actions concrètes afin de remédier à cette situation inacceptable.

 

La justice est le pilier d’une société équitable et juste.

 

Il est donc crucial de veiller à ce que les institutions judiciaires disposent des moyens nécessaires pour remplir leur mission et pour rétablir la confiance de la population dans le système judiciaire. La création de maisons d’arrêt à Mobaye et dans d’autres régions du pays est un premier pas crucial vers une justice plus juste et plus efficace en République centrafricaine.

 

Félix Ndoumba

 

Corbeaunews Centrafrique

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